Municipales J-2 : les grandes incertitudes du second tour à Toulouse et en Midi-Pyrénées

À deux jours du second tour des élections municipales, le suspense domine dans la plupart des principales ville de Midi-Pyrénées. De grandes incertitudes planent sur le scrutin à Toulouse, Blagnac, Colomiers, Albi, ou encore Rodez. Revue de détail des situations de chaque ville à quelques heures de la fin officielle de la campagne.EN HAUTE-GARONNE :Toulouse
Le suspense domine dans la plupart des principales ville de Midi-Pyrénées

À deux jours du second tour des élections municipales, le suspense domine dans la plupart des principales ville de Midi-Pyrénées. De grandes incertitudes planent sur le scrutin à Toulouse, Blagnac, Colomiers, Albi, ou encore Rodez. Revue de détail des situations de chaque ville à quelques heures de la fin officielle de la campagne.

EN HAUTE-GARONNE :

Toulouse

Des résultats serrés sont attendus à Toulouse : le maire sortant Pierre Cohen et son prédécesseur Jean-Luc Moudenc sont au coude-à-coude dans les sondages. Lors d'une conférence de presse mercredi matin, Jean-Luc Moudenc qui avait rassemblé sur sa liste dès le premier tour la quasi-totalité de la droite toulousaine affirmait : "J'attends le choix des Toulousains dans la sérénité qui marque mon caractère".

À gauche, dès le lendemain du scrutin du premier tour, Antoine Maurice, tête de liste EE-LV, et Pierre Cohen annonçaient un accord concrétisé par la fusion de leurs deux listes. La nouvelle liste : "Rassemblée, Toulouse avance", intègre onze membres de la liste "Toulouse Vert Demain" dont huit éligibles. En revanche, aucun autre candidat de gauche n'a incité à soutenir Pierre Cohen au second tour.

En effet, malgré sa rencontre de mardi matin avec Jean-Christophe Sellin, tête de liste Parti de Gauche, aucun accord n'a été trouvé entre les deux partis. Explications de Pierre Cohen : "Il voulait entre quatre et six places éligibles sur la liste, ce n'est pas conforme à ma vision de ce que doit être le second tour. On ne donne pas des strapontins à des gens dont le seul objet est d'appliquer la politique nationale au niveau local. Moi je veux un accord de solidarité politique". Et Jean-Christophe Sellin de conclure : "Si Pierre Cohen veut aller chercher les voix du Front de Gauche, qu'il se débrouille". Les deux autres listes d'extrême gauche, menées par Ahmed Chouki et Sandra Torremocha, n'ont pas non plus donné de consigne de vote. Élisabeth Belaubre (sans étiquette) a de son côté écrit une lettre à Pierre Cohen et Jean-Luc Moudenc, les demandant de réagir sur ses propositions, ce qu'ils ont fait. Néanmoins, Élisabeth Belaubre a décidé de ne donner aucune consigne de vote, constatant trop de désaccords. Enfin ni Jean-Pierre Plancade (sans étiquette), ni Serge Laroze (FN) ni Christine de Veyrac (centriste) n'ont donné de consigne de vote pour le second tour.

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Colomiers

Dans la deuxième ville de Haute-Garonne, on est loin de la situation de 2008 où Bernard Sicard (PS) avait été élu dès le premier tour avec 67,23% des voix. Dimanche 23 mars, la socialiste Karine Traval-Michelet (PS-PRG-PC) est arrivée en tête avec 36,19% des voix et devance Patrick Jimena (EE-LV et Front de Gauche) qui obtient 25,95% des suffrages. Ce dernier a obtenu une fusion avec la liste de François Dumas (dissident PS, 12,63%) en vue du second tour. Les Columérins se retrouvent donc face à une triangulaire au second tour : Karine Traval-Michelet, Damien Laborde (UMP) et une liste divers gauche née de la fusion entre EE-LV et le Front de Gauche. Le seul candidat de droite Damien Laborde ne perd pas espoir : "Entre les deux tours, on a fait une campagne courte en envoyant une lettre à tous les Columérins. Il faut rester mobilisés face à l'alliance pastèque en face : vert à l'extérieur, rouge à l'intérieur et face à la liste rose bonbon !" lance-t-il.

Blagnac

À Blagnac, Bernard Keller (PRG), le maire sortant tête de la liste "Blagnac à cœur", et Bernard Loumagne (divers gauche) s'affrontent en duel. Le candidat UMP David Gerson, qui a obtenu 21,82% des voix au premier tour, a choisi de se rallier à Bernard Loumagne, ce qui rend la tâche relativement difficile au maire sortant, élu pour la première fois en 1996. "Je compte sur un sursaut de réalisme et de pragmatisme de la part de l'électorat" déclare Bernard Keller, qui a par ailleurs reçu cette semaine le soutien du monde aéronautique. Dans un communiqué, les membres d'Aérothèque et de Terre d'Envol écrivent: "Nous souhaitons une forte mobilisation des Blagnacais pour soutenir la vision raisonnée, équilibrée de Bernard Keller et son équipe pour porter le dynamisme de Blagnac qui est avec lui mondialement reconnu", insistant sur leur inquiétude en cas d'élection de Bernard Loumagne.

De son côté, Bernard Keller estime que la fusion entre messieurs Loumagne et Gerson "n'est pas très crédible politiquement, et encore moins quand on additionne leurs propositions", soulignant les désaccords de ses adversaires sur le plan de la télésurveillance et des emplois municipaux. Il se demande en plus "comment croire aux promesses d'un candidat qui lâche son électorat ? " faisant allusion au changement de cap de Bernard Loumagne, son ancien premier adjoint à la mairie de Blagnac. Michel Indélicato (Front de Gauche), qui a réuni 8,09% des suffrages dimanche dernier, n'a, lui, donné aucune consigne de vote pour le second tour.

Ramonville-Saint-Agne

Les Verts ayant refusé la main tendue de Christophe Lubac (Union de Gauche), c'est une triangulaire qui se profile dans cette commune de 11.647 habitants, située au sud de Toulouse. Leader de la liste "Ramonville pour tous", le maire sortant Christophe Lubac est arrivé en tête du premier tour avec 36,17% des voix, mais Christine Arrighi (EE-LV) est juste derrière, captant 26,95% des suffrages. "Ils n'acceptent pas la démocratie en ne laissant pas la liste arrivée en tête au premier tour incarner le rassemblement au second. Si la droite l'emporte, ils devront en prendre l'entière responsabilité", prévient Christophe Lubac. À droite, Patrice Brot (UMP) se place en troisième position avec 25,27% des voix au premier tour. À noter que le candidat divers droite Serban Iclanzan (11,61% des votes dimanche 23 mars) s'est retiré, ce qui laisse la voie libre à Patrice Brot pour affronter une gauche divisée mais majoritaire.

Castanet-Tolosan

Que vont faire les électeurs de Patrice Tournon au second tour ? C'est la question au centre des préoccupations à Castanet-Tolosan. En effet, dans cette commune du Sicoval, une triangulaire est annoncée pour le second tour dans laquelle s'affronteront : le maire sortant Arnaud Lafon (Modem-divers droite - 41,90% des voix au premier tour), le candidat Marc Tondriaux (PS-PRG-PC-Front de Gauche - 38,05%) et celui de droite Patrice Tournon (20,06%). Arnaud Lafon comme Marc Tondriaux espèrent séduire un maximum d'électeurs de Patrice Tournon. "Depuis dimanche, nous avons continué à faire du porte-à-porte avec un double objectif : motiver plus de Castanéens à voter et surtout expliquer le mode de scrutin car certains électeurs n'avaient pas compris qu'il s'agit d'un scrutin majoritaire et non pas à la proportionnelle" indique Marc Tondriaux qui craint un éclatement des voix qui risquerait de lui être défavorable.

L'Union

Pour la succession de George Beyney à la mairie de l'Union, une triangulaire oppose Marc Péré (divers gauche - 31,84 % au 1er tour), Nadine Maurin (divers droite - 25,99%) et Jacques Dahan (divers droite - 23,99 %). Les deux candidats divers droite n'ont pas trouvé d'entente, bien qu'une fusion à trois ait été envisagée avec la liste de Gilles Hourquet (6,56 %), qui a finalement rejoint Jacques Dahan.

Ce dernier met en cause "l'intransigeance" de Nadine Maurin dans l'échec de la fusion entre leur listes. Il évoque également des propositions "pas très démocratiques" de la part de la même adversaire. Nadine Maurin déclare, elle, avoir "proposé le maximum de sièges" à Jacques Dahan qui "en voulait davantage". Selon elle, derrière M. Dahan, c'est "George Beyney qui tire les ficelles". Si la tension s'est considérablement accrue, à droite, dans les derniers jours de la campagne, Marc Péré aborde, lui, le second tour "avec confiance". Après avoir conclu "dans la bonne entente" une fusion avec la liste PS de Marie Garcia (11,61 % au 1er tour), Marc Péré déclare ne "pas trop s'intéresser" aux divisions de la droite, même s'il fait remarquer qu'un maire "doit être capable de rassembler son camp et ses proches".

Cugnaux

À Cugnaux, quatre listes ont réalisé plus de 20 % lors du premier tour. Les discussions de l'entre-deux tours ont donc été vives et ont réservé quelques rebondissements. Michel Aujoulat (divers droite), maire de la ville entre 1989 et 2001, était arrivé en tête au 1er tour avec 26,82 % des voix. Sa liste a fusionné avec celle d'Alain Chaléon (UDI-MoDem) qui avait réalisé un score de 22,46 %. "Les discussions n'ont pas été très compliquées. On se connaît depuis 25 ans" explique Alain Chaléon, qui a été adjoint de Michel Aujoulat lorsque celui-ci était maire de Cugnaux. Si la liste est élue, Alain Chaléon deviendra maire et Michel Aujoulat siégera à Toulouse Métropole. Au second tour, leur liste sera opposée à celle de Philippe Guérin (PRG-PS-PC), maire sortant, ayant obtenu 25,26 % des voix dimanche dernier. Son homonyme, Pierre Guérin (ex-PS), s'est lui désisté malgré son score de 22,46 %. Il appelle, "à titre personnel", à voter pour Philippe Guérin même si ce choix est contesté au sein de sa propre liste. "Mon choix est un choix national, car je suis avant tout un homme de gauche" justifie-t-il.

Escalquens

Le vice-président de la communauté d'agglomération du Sicoval en charge de l'Économie Alain Serieys a fait la course en tête au premier tour, recueillant 47,20% des suffrages en faveur de sa liste d'Union de Gauche. À droite, Frédéric Legay (divers droite) a obtenu 42,16% des voix. Enfin Monique Fabre (liste éco-citoyenne sans étiquette) a décidé du maintient de sa liste au second tour, bien que ses chances de l'emporter soient minces : elle est arrivée loin derrière ses deux concurrents politiques avec 10,64% des voix au 1er tour.

DANS LE TARN :

Castres

Dimanche 23 mars, le maire sortant Pascal Bugis (divers droite) a frôlé la réélection dès le premier tour en réunissant 45,83% des suffrages. Il devance nettement son rival Christophe Testas (PS-PCF-PRG - 27,12% des voix) ainsi que le candidat du Front National Jean-Paul Piloz. En 2008, Pascal Bugis avait emporté la victoire au second tour avec 50, 32% des voix.

Albi

Cinq listes qualifiées au premier tour et une seule alliance conclue cette semaine : les Albigeois auront donc le choix entre quatre bulletins dimanche. Le communiste Roland Foissac (10,38 % au premier tour) et Pascal Pragnère, d'Europe Ecologie les Verts (7,98 %), ont décidé dès lundi soir de s'unir pour le second tour. Ils présentent une liste commune, face aux trois autres : celle menée par Stéphanie Guiraud-Chaumeuil (divers droite - 28,3% des voix le 23 mars), celle menée par Jacques Valax (Union de la gauche - 20,88% des suffrages) et celle de Frédéric Cabrolier (FN - 13,04% des voix). Olivier Brault, ancien adjoint au maire sortant Philippe Bonnecarrère, crédité de 19,7% au premier tour, ne s'est pas maintenu, sans donner de consignes de vote.

Gaillac

Quadrangulaire en vue dans la commune tarnaise ! Suite au vote de dimanche dernier, quatre candidats se maintiennent au second tour : le centre droit Patrice Gausserand (UDI) a recueilli 40,68% des voix au premier tour, loin devant la maire sortante Michèle Rieux (PS, 28,52% au premier tour). Viennent ensuite Marie-Christine Boutonnet (FN, 19,14% des voix) et Thomas Domenech (Front de Gauche, 11,36%). Michèle Rieux regrette la tournure qu'a pris la campagne : "Je suis extrêmement déçue par le niveau de cette campagne, une campagne faite de rumeurs, éprouvante (...) Pour moi, on (l'équipe de Patrice Gausserand, NDLR) a travaillé à la déstabilisation, je ne suis pas habituée à ça". Entre les deux tours, elle explique que son équipe s'est attachée à apporter une réponse claire à la rumeur selon laquelle une arrivée de 500 roms dans la ville est au programme, une rumeur "venant de l'opposition" selon la maire sortante qui assure néanmoins : "on a espoir de pouvoir retourner la tendance".

DANS L'AVEYRON :

Rodez

Trois candidats s'affrontent à Rodez : le maire sortant Christian Teyssèdre (PS) affronte Bruno Berardi (Divers Gauche - 13,22% des voix au premier tour) et Yves Censi (Union de la droite - 29,36%). La majorité sortante devrait l'emporter au second tour, étant donné l'avance de voix confortable dont elle bénéficie : elle a recueilli 42,48% des suffrages au premier tour.

DANS LE TARN-ET-GARONNE :

Montauban

Face au score élevé de la maire sortante UMP Brigitte Barèges, les listes de gauche de Roland Garrigues et Marie-Claude Bouyssi (soutenue par le Front de Gauche) ont fusionné. Pour rappel, Brigitte Barèges avait pris la mairie à Roland Garrigues en 2001. En 2008, elle l'avait emporté de seulement 166 voix au second tour face à Claude Mouchard qui est aujourd'hui colistier de Roland Garrigues, sur la liste nommée pour le second tour "Rassemblement pour l'avenir de Montauban". Du côté de Thierry Viallon, candidat FN arrivé en 3e position au 1er tour, pas de désistement. Il sera bien présent au second tour, pour une triangulaire à suspense : Barège-Garrigues-Viallon. Pour rappel au premier tour, Brigitte Barèges a recueilli 45.18% des voix, Roland Garrigues (Divers Gauche) : 27.79%, Thierry Viallon (FN) : 13.56%, et Marie-Claude Bouyssi (Divers Gauche) : 11.76%.

Adeline Raynal et Adrien Serrière
© photo Rémi Benoit

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