Municipales à Toulouse, 6 listes à gauche, un record

En 2014 à Toulouse, la gauche sera représentée au 1er tour par pas moins de 6 listes (sur un total de 10). Outre les candidats Pierre Cohen (PS) et Antoine Maurice (EE-LV), la bataille pour convaincre les électeurs a opposé à gauche Jean-Christophe Sellin (FDG), Ahmed Chouki (soutenu par le NPA), Jean-Pierre Plancade (divers gauche) et Sandra Torremocha (Lutte Ouvrière). Tous les quatre espèrent peser dans le résultat final de l'élection. Pour y parvenir, il faudra chahuter la hiérarchie au 1er tour.
Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Sellin et Myriam Martin

En 2008, l'Union de la Gauche de Pierre Cohen avait réalisé un score de 39 % au 1er tour. Pendant ce temps, aucune liste d'extrême gauche n'atteignait 6 %. En sera-t-il de même dimanche à l'issue des votes ? Selon les derniers sondages, oui. Car ce sont Antoine Maurice et Serge Laroze (FN) qui se classent derrière Pierre Cohen et Jean-Luc Moudenc (UMP) dans les intentions de vote.

Jean-Christophe Sellin, en 5e position (entre 4 % et 6 %), semble le mieux placé pour créer la surprise. Le candidat, issu du Parti de Gauche, présente une liste Front de Gauche à laquelle ne s'est pas joint le Parti Communiste Français. Le PCF, pourtant membre de la coalition politique créée par Jean-Luc Mélenchon, a préféré rallier la liste de Pierre Cohen afin de contrer le retour de la droite. Jean-Christophe Sellin désapprouve. "Le choix du PC de s'allier avec le maire sortant marque une incohérence et un brouillage des cartes au moment où les populations ont le plus besoin d'un débouché politique clair." Tout comme il regrette "le refus d'EE-LV de mener ensemble une grande liste de rassemblement à la gauche du Parti socialiste". Bien qu'affaibli par les divergences au sein de la gauche, le Front de Gauche entend bien "faire le plus grand score possible" au 1er tour.

"Éco-socialisme" et volonté de rassemblement
Jean-Luc Mélenchon, hier soir en meeting à Toulouse, a félicité Jean-Christophe Sellin et Myriam Martin (NPA), numéro 2 de la liste, pour leur travail. Dans un contexte de campagne "morne et dépolitisée", ils s'enorgueillissent d'une "campagne de terrain, sans pros de la com'". La politique "éco-socialiste" qu'ils souhaitent mettre en place est essentiellement axée sur l'emploi, la culture, et l'écologie. Leur programme climat-énergie a d'ailleurs été jugé meilleur que celui d'EE-LV par Réseau Action Climat.

Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, a également profité de l'occasion pour replacer l'élection municipale toulousaine dans le cadre national, fustigeant la "politique de droite" du gouvernement socialiste. L'ancien candidat à la présidence s'est montré très critique vis-à-vis des médias, reprochant le trop faible temps de parole accordé aux candidats Front de Gauche dans toute la France. Au passage, une pique pour "le journal de Baylet, qui ne parle que de ses amis". Mais le principal message de Jean-Luc Mélenchon était un appel au rassemblement de la gauche pour les européennes et les campagnes qui suivront. "On parle la même langue, on a les mêmes repères, rappelle-t-il. Une nouvelle gauche est en train de naître".

Le rassemblement ne fait pas l'unanimité
Les deux listes d'extrême gauche, menées par Ahmed Chouki (Toulouse en marche !) et Sandra Torremocha (Faire entendre le camp des travailleurs) sont respectivement crédités de 2 % et 1 % d'intentions de vote. Le premier a fait des revendications des quartiers populaires son leitmotiv, "mais pas que". La seconde souhaite avant tout la défense des travailleurs face aux "attaques du monde du travail". Tous deux ont rejeté l'union proposée par le Front de Gauche. Ahmed Chouki justifie cette décision par son souhait de peser sur la campagne plus que sur le PS. C'est pourquoi il ne se ralliera pas à Pierre Cohen entre les deux tours. Quant à Sandra Torremocha, la candidate juge le Front de Gauche pas suffisamment contestataire par rapport au gouvernement.

Enfin, Jean-Pierre Plancade, ancien président de Tisséo, a lui, basé sa campagne sur le thème des transports. Crédité d'environ 2 % d'intentions de vote, le sénateur Parti Radical de Gauche n'a pour l'instant pas précisé qui il soutiendrait s'il est absent du second tour.

Par Adrien Serrière
© photo Rémi Benoit

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