Élection du président du Sicoval demain : François Aumonier se présente face à François-Régis Valette

L'actuel président du Sicoval, Francois-Régis Valette, brigue son 3e mandat à la tête de la communauté d'agglomération du sud-est toulousain. Face à lui se trouve cette fois un autre candidat, François Aumonier, le maire de Fourquevaux. Ce dernier, tout juste élu, dénonce "le manque de démocratie et de transparence" dans le fonctionnement du Sicoval. L'élection du président aura lieu demain 18 avril, dans la soirée.
François-Régis Valette et François Aumonier

L'actuel président du Sicoval, Francois-Régis Valette, brigue son 3e mandat à la tête de la communauté d'agglomération du sud-est toulousain. Face à lui se trouve cette fois un autre candidat, François Aumonier, le maire de Fourquevaux. Ce dernier, tout juste élu, dénonce "le manque de démocratie et de transparence" dans le fonctionnement du Sicoval. L'élection du président aura lieu demain 18 avril, dans la soirée.

Il joue les trouble-fête ! François Aumonier, nouveau maire sans étiquette de la commune de Fourquevaux, se présente comme candidat à la présidence du Sicoval. Une décision prise en début de semaine, un peu à la dernière minute, puisque l'élection a lieu demain, vendredi 18 avril. "Tous les conseillers communautaires des communes du Sicoval ont le droit de se présenter, et ce jusqu'à la toute dernière minute", indique François-Régis Valette, qui ne semble pas perturbé par cet adversaire, même si "une élection n'est jamais gagnée d'avance". L'actuel président du Sicoval (36 communes du sud-est toulousain) brigue un troisième mandat. C'est lui qui préside la communauté d'agglomération depuis sa création officielle en 2001.

Une proposition "innovante"
Après avoir annoncé sa candidature lundi 14 avril, François Aumonier a changé de stratégie dans la journée de mercredi. Il a alors appelé François-Régis Valette pour lui faire part d'une proposition osée : "je lui ai proposé de faire équipe pour les six ans à venir, d'opérer un passage de relais en douceur, avec les nouveaux épaulés par les anciens". Concrètement, François Aumonier a demandé à François-Régis Valette de quitter son poste de président pour celui de vice-président. "Et il a refusé", confie le nouveau maire de Fourquevaux. Pas de quoi le décourager : "je n'ai pas l'intention de retirer ma candidature, et je n'exclus pas d'être élu." Militant pour "plus de transparence et de démocratie dans le fonctionnement du Sicoval", le candidat revendique "des idées innovantes" : "l'accompagnement du nouveau chef d'entreprise par le cédant qui part à la retraite est une pratique courante qui rassure tout le monde. Pourquoi ne l'appliquerait-ton pas en politique ?"

Des soutiens ?
Si François Aumonier se présente face à François-Régis Valette, c'est avant tout parce qu'il est choqué qu'il n'y ait aucun autre candidat. "Si quelqu'un d'autre s'était présenté, je n'y serais pas allé", reconnaît-il. Le nouveau maire de Fourquevaux se lance donc et, il l'assure, il a des soutiens : "la moitié des conseillers du Sicoval sont d'accord avec moi, il faut un renouveau". L'avis n'est pas partagé par Arnaud Lafon, le maire UMP-MoDem de Castanet (une des plus grosses communes du Sicoval), qui y voit une candidature "clivante". "Il y a au sein du Sicoval trois forces politiques : les socialistes, les écolos et les divers droite. Avant que François Aumonier ne présente sa candidature, une trentaine de conseillers communaux (sur 76, NDLR) a signé, à mon initiative, une plateforme commune pour défendre la stabilité fiscale et la maîtrise des dépenses. François Aumonier fait partie de ces signataires, mais il s'est senti auto-investi d'une mission. Jamais nous ne lui avons demandé de se présenter. Notre objectif est de continuer à travailler en bonne intelligence au Sicoval, pas forcément d'avoir un président de notre sensibilité politique."

Joël Bouche, 1er secrétaire fédéral du Parti socialiste en Haute-Garonne s'interroge : "s'agit-il d'une candidature individuelle ? Anti-système ? Une fronde des petites communes contre les grosses ? Quoi qu'il en soit, cette candidature ne me paraît pas très crédible." Idem pour Alain Seyries, vice-président du Sicoval et proche de François-Régis Valette : "Pour diriger le Sicoval, il faut de l'expérience, des soutiens et connaître les dossiers. Je pense que François Aumonier manque d'expérience." "Il est difficile de vouloir gérer l'intercommunalité quand on montre autant de défiance envers l'intercommunalité", estime quant à lui le maire de Ramonville Christophe Lubac, suggérant que les soutiens de François Aumonier peuvent se trouver à Baziège et Mongiscard, "deux communes dans lesquels les nouveaux maires (Jean Roussel et Laurent Forest, NDLR) ont fait campagne sur la défiance envers le Sicoval". Sollicités pour cet article, ces deux élus ne nous ont pour l'instant pas répondu. François Aumonier, lui, ne veut pas donner les noms de ses soutiens.

Les reproches
La personnalité même de François-Régis Valette est mise en question par François Aumonier : "il n'accepte plus la critique et se met en colère pour rien. Quand on est trop longtemps en fonction, on manque de recul." "Je suis étonné de ces critiques, affirme de son côté le président du Sicoval. Je suis passionné, ça c'est sûr, mais pas colérique. Concernant le manque de démocratie, certains me reprochent au contraire de laisser trop de temps au débat durant les conseils et de trop laisser parler les uns et les autres." François-Régis Valette l'assure par ailleurs : "il y aura une vraie représentativité de la diversité du territoire, avec environ 50 % de nouveaux entrants au bureau du Sicoval".

Sur le fond, les désaccords de François Aumonier avec François-Régis Valette portent également sur la gestion de l'intercommunalité. Le maire de Fourquevaux dénonce notamment le coût du transfert des services à la personne des communes vers le Sicoval, opéré en 2012-2013 : "il a fallu embaucher des personnes au Sicoval pour administrer ce qui fonctionnait déjà tout seul !" s'agace-t-il. 650 personnes ont en effet été transférées du Sivos au Sicoval, provoquant une hausse de la fiscalité très critiquée. "Oui, les impôts sur le foncier bâti ont augmenté de 2,5 %, mais cette hausse aurait été bien plus importante si les services à la personne étaient restés à la charge des communes, se défend François-Régis Valette. Et nous avons demandé aux communes de baisser leurs impôts pour compenser, ce que beaucoup ont fait."

Le vote pour élire le président du Sicoval aura lieu demain à 18 heures à Diagora. L'élection des vice-présidents, ainsi qu'un débat d'orientation budgétaire, se tiendront le 28 avril. Le budget sera adopté le lendemain, le 29 avril. En 2013, il s'élevait à 200 M€.

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit /DR

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