Êtes vous candidat aux municipales de mars 2014 ?
Oui, je suis candidat. J'adresse ces jours-ci un courrier aux Balmanais pour les en informer. Je conduirai une liste en partie renouvelée comprenant des personnalités de gauche et du centre, largement ouverte à la société civile, c'est-à-dire à des hommes et des femmes investis dans la commune.

Depuis 2008, la donne politique a changé, Vincent Terrail-Novès (UMP) est combatif. Êtes-vous inquiet ?
Objectivement, je suis optimiste, mais cela ne m'empêche pas d'être prudent. En 2008, alors qu'il y avait quatre listes au premier tour, j'ai été élu avec 56 % des voix. Mais c'est vrai que la droite est sans doute plus rassemblée qu'il y a quelques années. Ce sera donc plus serré. La droite s'est fédérée autour de Vincent Terrail-Novès, que je respecte sauf quand il me manque de respect. Les Balmanais ont retenu qu'il a été condamné pour diffamation à mon égard, dans ma fonction de maire. L'affaire est en appel. De mon côté, je vais de l'avant.

Votre futur adversaire semble inquiet quant à l'avenir de Balma. Qu'en pensez-vous ?
Je pense que la droite essaie de prospérer en suscitant l'angoisse sur la question de l'urbanisation de la ville. Pourtant, moi, où que je sois, j'entends beaucoup de jugements positifs sur Balma. Ce que nous avons fait en matière d'urbanisme, de transports et, plus généralement de vivre ensemble, est exemplaire et je ne laisse personne dire que Balma se dégrade. Balma est une belle ville, bien entretenue, agréable à vivre, conviviale, et où, avec 18 % de logements sociaux, il y a une vraie mixité sociale. J'en suis très fier.

Quel regard portez-vous sur le futur combat Cohen / Moudenc à Toulouse ?
Je me garderais bien de me livrer à des pronostics. Je pense que Pierre Cohen est un bon maire de Toulouse et un bon président de notre métropole. Il a une vision très forte des deux. Or, il faut être porteur d'une vraie vision, d'un vrai projet, pour résister aux critiques et pour réussir. Je pense par ailleurs que Jean-Luc Moudenc est un homme du passé. Il n'a pas l'étoffe d'un numéro 1. Il ne l'a jamais eue.

Vous avez été exclu du PS après les législatives de 2012 et votre candidature dissidente. Quand serez-vous réintégré ?
Je ne sais pas et je ne quémande pas ma réintégration. Je suis un homme de gauche, réformiste et social-démocrate. Ça, tout le monde le sait. Je suis aussi d'origine espagnole et les Espagnols sont des gens fiers. Dans cette affaire, je ne me sens coupable de rien... mais tout cela est du passé. Moi, je le répète, je vais de l'avant.

Propos recueillis par Emmanuelle Durand-Rodriguez
© Photo Rémi Benoit

En savoir plus :

Alain Fillola, né en 1949, est ingénieur de formation. Adhérant au PS, il a suivi Michel Rocard en 1974. "C'était alors quasiment une incongruité en Haute-Garonne, département profondément mitterrandiste". Fils d'un anarchiste espagnol de la CNT et d'une résistante, Alain Fillola a grandi dans "l'exemple flamboyant de mon père interdit de séjour en Espagne pendant les années Franco et j'ai été fortement marqué par les valeurs de solidarité. Je ne suis pas un doctrinaire, je suis un social-démocrate." Né à Saint-Girons (09), il est naturalisé français à l'âge de 7 ans et est désormais bi-national.

Vincent Terrail-Novès a été reconnu coupable de diffamation envers Alain Fillola par le tribunal de grande instance de Toulouse en décembre 2012. Un appel est en cours.