Comment l'"entreprise digitale" s'adapte au consommateur "connecté"

À l'occasion de l'Architecture Week, organisée hier jeudi 3 octobre à Toulouse par Capgemini, Pierre Hessler, censeur au sein du conseil d'administration de ce groupe spécialisé dans les services informatiques, a présenté sa vision de ce que devraient être les "entreprises digitales".

Pour Pierre Hessler, censeur au sein du conseil d'administration de Capgemini, le diagnostic est simple : le monde de l'entreprise doit changer. Ou plutôt, il doit s'adapter à la naissance d'un nouveau type de consommateur, qui, désormais, "vit et travaille de façon connectée". Pour répondre aux nouvelles attentes de ses clients, l'entreprise telle que nous la connaissons aujourd'hui doit ainsi selon lui lancer un vaste chantier afin de se transformer en "entreprise digitale". Un outil de compétitivité majeur dans un monde entrepreneurial que Pierre Hessler divise en quatre catégories : "Il y a ceux qui ne veulent entendre parler ni de digital ni de changement. Il y a ceux qui disent oui au changement, mais non au digital. Il y a ceux qui aiment le digital, mais qui n'ont aucune idée de la manière dont ils pourraient le manager et en tirer profit. Et enfin, il y a ceux qui ont compris le pouvoir d'une transformation digitale et qui savent comment l'opérer. À mon sens, ce sont eux qui, demain, iront plus vite et gagneront."

Un bouleversement global

S'il ne néglige pas la difficulté d'une telle transformation des modèles, Pierre Hessler est convaincu que ce développement va dans le sens de l'Histoire. "Je compare souvent l'entreprise digitale à l'individu digital, explique-t-il. Aujourd'hui, nous sommes plus imprégnés du monde qui nous entoure que nous ne l'avons jamais été et nous disposons d'un savoir immense. De plus, nous sommes des êtres sociaux, immergés dans une multiplicité de réseaux. Pour une entreprise, cela signifie que les relations changent." Un changement qui concerne non seulement son rapport avec ses clients, mais aussi avec ses propres salariés. "Peut-on réellement avoir des clients mobiles et connectés et des salariés immobiles et déconnectés ?", ironise Pierre Hessler. La transformation des flux d'informations, émis désormais de façon massive par les consommateurs eux-mêmes, induit selon le spécialiste un bouleversement global. "Auparavant, les distributeurs avaient le monopole des relations directes avec les clients, rappelle-t-il. Désormais, les données remontent jusqu'aux producteurs. L'équilibre des pouvoirs en est directement impacté."

"L'entreprise digitale précède le business"

Pour Pierre Hessler, l'entreprise digitale est fondamentalement différente de l'entreprise traditionnelle en ce qu'elle "ne suit plus le business, mais le précède". La technologie n'est alors plus comprise comme un simple outil, mais comme une partie intégrante de la stratégie de l'entreprise. Reste à lancer le chantier, titanesque : "À mon sens, la seule façon de faire avancer les choses est d'analyser ce qui est déjà fait au sein des entreprises et de déterminer dans quelle mesure ces projets peuvent servir l'objectif d'une transformation digitale", conclut Pierre Hessler.

Alexandre Léoty

©photo Fred Lancelot

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