Les entreprises du numérique recrutent 1 000 personnes chaque année en Midi-Pyrénées

Le secteur du numérique est en croissance, il recrute, invente de nouveaux métiers et transforme les anciens. Organisé aujourd'hui dans le "quartier numérique" de Toulouse (rue d'Aubuisson), le forum Job's tic a fait passer un message aux 400 participants : le numérique, c'est aussi pour les filles, les non-diplômés, et les séniors ! Un optimisme à mettre en balance avec une récente étude qui annonce que 3 millions d'emplois pourraient être détruits en France par la numérisation d'ici à 2025.
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La 5e édition du forum Job's Tic était organisée ce jeudi à La Cantine Toulouse et à l'Enseeiht, "au cœur du Quartier Numérique, symbole de la French Tech Toulouse" se plaisent à rappeler les organisateurs. La commission emploi-formation-éducation de La Mêlée est à l'origine de l'événement, en partenariat avec plusieurs partenaires (écoles, formations, institutionnels, recruteurs, communautés).

Principal message de cette journée d'échanges : le numérique recrute, beaucoup, et dans des dizaines de métiers différents. "Ici, pas de discrimination. Les filles, les séniors et les non-diplômés ont de belles perspectives", a affirmé en introduction Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique.

Un secteur en tension

"Le numérique est en pénurie de ressources, constate Guy Mamou-Mani. En France, 5 000 à 10 000 personnes pourraient y être recrutées chaque année, et pourtant le secteur compte 400 000 chômeurs." Le problème : la formation. "Les postulants ne correspondent pas aux besoins des entreprises. Il faut former, tous azimuts, dès le primaire", plaide le spécialiste. 1 000 emplois seraient créés chaque année dans le secteur en Midi-Pyrénées, 10% de la création d'emploi au niveau national. "Nous recrutons en CDI, il faut que ça se sache. Arrêtons de mettre au JT de 20h des syndicalistes qui pleurent leurs usines fermées. Nous ne sauverons pas les industries du passé. Parlons de ce qui marche !" s'époumone Guy Mamou-Mani.

Comment le numérique bouleverse le processus de recrutement
Plusieurs entreprises ont profité de l'événement pour proposer des offres d'emploi : Lyra Network, Payname, Sylob, 2iPortage, entre autres. Mais certains candidats à l'embauche viennent également choisir des missions : "Le numérique a bouleversé le processus de recrutement, explique Janick Dery, chef de projet Job's tic. Aujourd'hui, les candidats choisissent des projets sur lesquels ils veulent travailler, ils ne veulent pas forcément être rattachés à une entreprise. Et puis avec les réseaux sociaux, plus rien ne se fait dans la confidentialité du bureau du DRH. Tout est ouvert, connu, transparent. Le candidat connaît le projet avant même qu'une offre ne soit parue chez Pôle emploi. Le DRH perd de sa puissance, et le candidat a le pouvoir de choisir ce qui l'intéresse vraiment." Et le choix est large : e-marketing, communication, community manageur, data analyst... "Le métier de webmaster a éclaté en multitude de métiers", analyse la cheffe de projet.

Des emplois détruits par le numérique ?

Un autre son de cloche se fait entendre dans une étude publiée en octobre dernier par le cabinet Roland Berger Strategy Consultants. Intitulée Les classes moyennes face à la transformation digitale, le document (à lire ici) donne quelques chiffres inquiétants : "42 % des métiers présentent une probabilité d'automatisation forte du fait de la numérisation de l'économie. Des taches intellectuelles de plus en plus nombreuses sont prise en charge par les outils numériques". Selon cette étude, "trois millions d'emplois pourraient être détruits par la numérisation à l'horizon 2025". Parmi les tendances technologiques qui auraient un fort impact sur l'emploi, l'étude cite le big data et la robotique avancée. Le cloud, en revanche, aurait un impact très limité sur le marché du travail.

"Il y a énormément de métiers qui n'existent pas encore" rappelle Guy Mamou-Mani, convaincu que la révolution numérique, si elle est bien accompagnée par les pouvoirs publics, est une source de richesse encore sous-estimée.

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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Commentaire 1
à écrit le 29/04/2019 à 12:56
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Il s'agit de Janick Deny, et non Dery

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