Après les municipales, les constructions de logements ne décollent toujours pas

Beaucoup de mairies (dont Toulouse) ont changé de bord politique lors des dernières élections municipales, ce qui ralentit les processus de construction. Concrètement, "entre 10% et 15% des projets de construction sont freinés par la mise en place des nouvelles équipes municipales", estime François Bertière, président directeur général de Bouygues Immobilier.
10 à 15% des projets de construction de logements en cours ont été freinés après les élections municipales.

C'est bien connu, les opérations de construction de logements collectifs avant les élections municipales sont le plus souvent gelées, sous la pression des maires qui souhaitent se faire réélire. Ils n'autorisent traditionnellement plus de projets d'envergure lors des 8 mois précédent l'élection, de peur de susciter le mécontentement de leurs administrés. Les élections municipales de la fin mars 2014 passées, on aurait pu penser que les constructions allaient reprendre leur rythme de croisière.

Mais les résultats des scrutins locaux ont changé la donne : 68 villes de plus de 30.000 habitants et 155 villes de plus de 9.000 habitants ont basculé de gauche à droite ou au Front National. Ainsi, "beaucoup de municipalités qui avaient acté des projets de construction de logements collectifs ont changé de bord", constate François Bertière, le président directeur général de Bouygues Immobilier. Résultat : "certaines opérations de construction sont à nouveau freinées", explique-t-il.

L'année 2014 sera similaire à 2013 dans le neuf
Les nouvelles équipes municipales ont en effet besoin de temps pour consulter à nouveau les parties prenantes à tous ces projets, et pour mettre en place dans certains cas une nouvelle délégation pour la communauté urbaine. De surcroît, les opposants initiaux aux projets de construction de logements viennent se manifester auprès du nouveau maire pour faire part de leur mécontentement.

Autant de freins "qui entretiendront la morosité des mises en chantier pour l'année 2014", déplore François Bertière, qui s'attend à ce que les chiffres de la construction en 2014 soient similaires à ceux de 2013, c'est-à-dire insatisfaisants au regard des besoins en logements de la population et de la promesse présidentielle de construire 500.000 logements par an. Concrètement, "entre 10% et 15% des projets de construction sont freinés par la mise en place des nouvelles équipes municipales", ajoute François Bertière.

Les investisseurs particuliers de retour ?
En revanche, "la bonne nouvelle pour 2014 semble provenir du retour des investisseurs particuliers", indique le PDG de Bouygues Immobilier, sans pour autant préciser si ce regain de forme est attribuable au dispositif d'aides fiscales à l'investissement locatif dit "Duflot". Comme d'autres professionnels, il constate également un recul prononcé des primo-accédants dans le neuf, qui souffrent financièrement malgré les taux d'intérêt bas, les prix des logements ne diminuant pas suffisamment.

Pour abaisser le coût d'un logement neuf, les promoteurs demandent que les pouvoirs publics leur cèdent le foncier à prix réduit. Grâce à cela, ils assurent qu'ils pourront ensuite commercialiser des logements à des prix correspondant aux pouvoirs d'achat des ménages. François Bertière a, pour sa part, une autre idée pour attirer davantage d'investisseurs dans le logement neuf : ouvrir la possibilité pour les particuliers qui investissent dans le "Duflot" de louer à leurs descendants ou bien à leurs ascendants.

Mathias Thépot, LaTribune.fr
© photo Rémi Benoit

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