Plaimont Producteurs associe ses salariés à son capital. "Une première dans la viticulture", selon son président

Après une saison 2013-2014 en demi-teinte, l'union de caves coopératives Plaimont Producteurs anticipe un exercice 2015 plus positif. La société vient par ailleurs de créer un collège d’associés réservé à ses salariés. Interview de son président, Joël Boueilh.
Joël Boueilh, président de Plaimont Producteurs

Vous venez de tenir votre assemblée générale. Quel bilan tirez-vous de l'exercice 2013-2014 ?
Disons que nous sortons d'une année bizarre... La récolte 2013 a été assez triste d'un point de vue quantitatif. Nous avons été amenés à gérer la pénurie. Nous avons alimenté partiellement certains marchés et abandonné certains autres. Nous avons notamment limité nos livraisons en Grande-Bretagne, en Europe du Nord et en Chine. Et en parallèle, mécaniquement, nous avons été contraints d'imposer à nos clients une hausse de prix sur nos vins, de l'ordre de 10 centimes d'euros par bouteille. Au final, nos ventes ont ainsi accusé une baisse de 3 %, mais notre chiffre d'affaires s'est amélioré, en passant de 70 à 72 M€. Nous avons bien limité les dégâts.

Le prochain exercice sera-t-il meilleur ?
La récolte 2014 a été presque normale. Nous sommes donc plus sereins. Pour autant, même si nous subissons une certaine pression de la part des acheteurs à ce sujet, nous avons décidé de ne pas rebaisser nos prix. En revanche, qualitativement, c'est top. Nous avons de très jolis vins en 2014.

Vous venez de lancer une initiative innovante : la création d'un collège d'associés non coopérateurs réservé à vos salariés. De quoi s'agit-il ?
C'est une première dans le monde de la viticulture. L'idée nous trottait dans la tête depuis un petit moment. Nous souhaitions concrétiser la synergie, qui existe déjà dans les faits, entre les vignerons et les salariés de Plaimont. Les vignerons, eux, sont actionnaires de leurs caves coopératives, qui composent notre union. Nous souhaitions permettre aux salariés de rentrer eux aussi au capital de la coopérative, afin de s'approprier le projet de l'entreprise. L'idée a cheminé dans nos esprits et nous venons de la concrétiser. Désormais, tout salarié en CDI - ce qui représente environ 150 personnes - pourra s'il le souhaite souscrire à des parts sociales de Plaimont. Avec une limite : la part totale des salariés ne doit pas dépasser 20 % du capital.  

Vous devez désormais convaincre vos salariés...
Exactement ! Nous allons nous rapprocher d'eux et leur expliquer la possibilité qui leur ait offerte. Nous avons bon espoir. C'est un projet participatif qui permettra aux salariés d'élire deux représentants qui siègeront au sein du conseil d'administration de Plaimont. La cotisation de base est de 320 euros, ce qui représente vingt parts sociales de l'entreprise. Cela nous semble être équilibré. Et Plaimont abondera à chaque entrée au capital, à un taux qui reste encore à définir.

Cet outil pourrait vous permettre d'attirer des talents ?
Bien entendu. Cela pourrait inciter de futurs collaborateurs à venir nous rejoindre. Nous recrutons en permanence. Cela pourrait constituer un argument supplémentaire, notamment pour les personnes qui viennent de loin et qui s'installent ici avec leur famille.

C'est aussi pour vous un apport de cash non négligeable ?
C'est vrai. Quand on investit, il est toujours nécessaire de disposer d'une part d'autofinancement. Ce capital social pourra jouer ce rôle. Nous pourrions atteindre les 600 000 à 700 000 euros.

Midi-Pyrénées va se rapprocher dans quelques mois d'une grande région viticole, Languedoc-Roussillon. Comment appréhendez-vous cette fusion ?
C'est un joli challenge à relever. Nous savons combien le poids de la filière viticole est important en Languedoc-Roussillon. La viticulture de Midi-Pyrénées, mosaïque de petites appellations, doit trouver sa place aux côtés de ce colosse. Il ne faut pas avoir peur. Au contraire, il faut être prospectif et trouver des complémentarités. Il faut avancer.

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