Réforme territoriale : les élus régionaux d'opposition veulent une fusion des régions Midi-Pyrénées, Aquitaine, et Languedoc-Roussillon

Demain se tiendra l'Assemblée plénière du Conseil régional à l'Hôtel de Région, et la matinée sera consacrée à la réforme territoriale. Ce mercredi, les élus d'Osons Midi-Pyrénées (droite et centre) ont pris les devants en invitant la presse. Ils dénoncent un "déni de démocratie" sur la fusion des régions et se prononcent en faveur d'une grande région Midi-Pyrénées / Aquitaine / Languedoc-Roussillon. Le groupe d'opposition critique "le manque de courage" de Martin Malvy.
La réforme territoriale sera au coeur des discussions demain matin au Conseil régional

Ça gronde du côté de l'opposition au sein du Conseil régional. Les élus d'Osons Midi-Pyrénées (élus de la droite et du centre) comptent faire entendre leur voix demain lors de l'Assemblée plénière, au sujet de la réforme territoriale. "On nous refuse le droit de débattre", dénonce Jacques Thouroude, qui aurait aimé vivre à Toulouse le même scénario qu'à Montpellier : au Conseil régional de Languedoc-Roussillon, les élus régionaux se sont prononcés sur un texte qui rejette la fusion avec Midi-Pyrénées. Le résultat est sans appel : 65 voix pour sur 67 (lire notre article). "Nous aurions, nous aussi, aimé être consultés. On ne sait pas si le résultat aurait été le même, mais ça vaudrait le coup de savoir ce que pensent les conseillers régionaux", explique Élisabeth Pouchelon. "De toute façon à chaque fois que Martin Malvy est gêné, il refuse le débat, attaque de son côté Sacha Briand. Il a peur du résultat et n'as pas le courage d'affronter sa majorité. Il parle en notre nom sans nous demander notre avis, pour qui se prend-il, un seigneur ?", s'interroge l'élu.
Les 14 élus d'Osons Midi-Pyrénées, soutenus par les 7 élus de Républicains et Territoires, feront passer leur message lors de la Plénière de demain. C'est Jacques Thouroude qui prendra la parole pour dénoncer "une réforme rédigée sur un coin de table".

Une grande région Sud-Ouest
"Nous ne sommes pas contre la réforme", précisent néanmoins rapidement les élus d'Osons Midi-Pyrénées. "Mais on nous dit 'c'est à prendre ou à laisser'. Pourtant, ce découpage ne respecte pas les équilibres historiques, cultuels et économiques". Concrètement, les élus de droite et du centre auraient préféré au mieux une fusion avec Aquitaine et Languedoc-Roussillon, et au pire, avec Aquitaine seulement. "Nous avons Aerospace Valley, la marque Sud-Ouest France, la future LGV, les relations avec l'Espagne, le massif pyrénéen", défend Elisabeth Pouchelon. "Si Languedoc-Roussillon ne veut pas fusionner, tournons-nous vers l'Aquitaine. Nous voulons que Martin Malvy discute avec Alain Rousset (président d'Aquitaine, NDLR), et nous tenterons également de convaincre nos députés pour être entendus lors du débat parlementaire".
Par ailleurs, Jacques Thouroude estime que les futures régions françaises ne pourront jamais rivaliser avec leurs voisines européennes : "Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon réunies représentent 2,3 Md € de budget. Le budget de la Catalogne est de 30 Md€ !", s'inquiète-t-il, convaincu que le vrai objectif de la réforme, "c'est d'envoyer un signe à Bruxelles".

Le groupe d'opposition s'exprimera également demain sur le financement de la réforme : "Globalement, la liste des compétences transférées étend considérablement le rôle des régions. Mais sans un seul élément concret, tangible, sur le financement de ces transferts de compétences. Nous craignons qu'en réalité, rien ne soit sérieusement arbitré à ce jour. Ce qui, pour une réforme d'une telle ampleur, pose problème."

Durant la plénière de demain, les groupes représentés s'exprimeront dans l'ordre suivant :

1. Républicains et Territoires
2. Osons Midi-Pyrénées
3. EE-LV
4. PS
5. Radicaux de gauche
6. Front de gauche

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

En savoir plus :

La réforme territoriale proposée par le Gouvernement propose une carte à 14 régions au lieu de 22 actuellement, pour réduire le millefeuille territorial et faire des économies. François Hollande propose ainsi de fusionner Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon en une seule grande région de 6 millions d'habitants. Alors que Martin Malvy approuve cette proposition, Christian Bourquin, son homologue en Languedoc-Roussillon, la rejette catégoriquement, évoquant "une annexion" de Languedoc-Roussillon par Midi-Pyrénées. Le débat parlementaire aura lieu cet été.

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