Pierre Cohen et les patrons. Le socialiste s'engage à ne pas augmenter la cotisation foncière des entreprises

Invité par le Medef 31, le maire sortant de Toulouse et candidat à sa propre succession, Pierre Cohen, a rappelé, ce jeudi 13 mars, son programme économique devant une trentaine de chefs d'entreprise. Il a également répondu aux questions des entrepreneurs sur la fiscalités et les transports. Pierre Cohen s'engage à ne pas augmenter la cotisation foncière des entreprises (CFE) à Toulouse. À dix jours du premier tour du scrutin, le socialiste a également confié être "plutôt optimiste".
Philippe Robardey (à gauche), président du Medef 31, et Pierre Cohen (à droite)

Devant une trentaine de chefs d'entreprise, ce matin, dans les locaux du Medef 31 à Toulouse, Pierre Cohen a rappelé son programme économique pour les prochaines élections municipales et sa priorité : l'emploi (lire notre article). Selon lui, la Ville doit être "pro-active et innovante". Le maire sortant met en avant la diversification économique : "On ne peut pas se reposer uniquement sur le spatial et l'aéronautique. Toulouse ne peut pas manquer le rendez-vous des filières émergentes." Par exemple, des filières liées à la santé ou à l'économie sociale et solidaire, mais également les filières numériques. "Toulouse a énormément de pépites dans le numérique, affirme Pierre Cohen. Cette filière va exploser."

Après un rappel de son projet, le socialiste a été interrogé par les chefs d'entreprises présents. Animateur de la commission fiscalité des entreprises et des dirigeants au Medef 31, Grégory Lalau l'interpelle sur la cotisation foncière des entreprises. "À Toulouse, la CFE par habitant est la plus élevée de France", relève-t-il. Elle s'établit à 188 € par habitant, contre 143 € à Lyon par exemple. "Il faut s'intéresser à la CFE par rapport au nombre de salariés, pas par habitant, répond Pierre Cohen. Ce n'est pas une bonne référence", proteste-t-il. Le président du Medef 31, Philippe Robardey, enchaîne : "J'ai récemment eu un échange avec Claude Raynal (président de la commission finances de Toulouse Métropole, NDLR). La CFE aurait vocation à augmenter sur la période qui vient." Le candidat socialiste réagit immédiatement : "Pendant six ans, j'ai maintenu une stabilité fiscale. Et je m'engage à maintenir une stabilité fiscale."

Les transports en commun pour les salariés
Pierre Cohen tente également de rassurer les entrepreneurs sur le volet "transports" de son programme. Certains sont inquiets face au projet BHNS (bus à haut niveau de service) sur l'avenue de Lardenne, craignant qu'il ne porte préjudice à leur société. "J'entends que l'on prévoit de passer l'avenue en sens unique. C'est faux !", insiste-t-il. Et d'ajouter : "Le BHNS est le plus adapté pour cette zone. La couverture de tout le territoire, par le transport en commun, est nécessaire."

Selon le socialiste, son projet sur les transports bénéficiera aux salariés, pris dans les embouteillages sur la rocade toulousaine, sur le chemin du travail. "Si vous multipliez les maillages, moins de personnes prendront leur voiture et cela dégonflera la pression sur la rocade", projette-t-il. Pierre Cohen en profite pour s'opposer à l'idée de son principal adversaire, le candidat UMP-UDI-Modem Jean-Luc Moudenc : une seconde rocade. "Nous n'avons pas les moyens de la financer", souligne le maire de Toulouse.

Interpellé sur le projet d'aire de grand passage à Montredon
Calmes jusqu'à présent, les échanges entre Pierre Cohen et les entrepreneurs s'enflamment lorsqu' Éric Espinosa, gérant d'Électra Sud Ouest et président de l'association pour un développement équilibré de Gabardie-Montredon, prend le micro. Ce chef d'entreprise est opposé au projet d'aire de grand passage sur la Zac de Montredon, qui prévoit 20 emplacements permanents et 200 places disponibles entre mai et juin (lire notre article). Selon lui, le maire de Toulouse ne répond pas à ses courriers, dans lesquels il dénonce "l'ineptie de ce projet". "Tous les autres candidats à l'élection municipale, de droite, du centre et de la gauche dissidente, se sont engagés à l'abandonner", ajoute Éric Espinosa, pour qui "ce projet a déjà fait perdre plusieurs dizaines d'emplois à la métropole." Pierre Cohen lui répond brièvement : "Cette aire est nécessaire. Elle sera suivie et maîtrisée." Le débat dure depuis près de deux ans et devrait continuer.

À dix jours du 1er tour du scrutin, le maire sortant se dit "plutôt optimiste". "Pour l'instant, je suis devant dans les sondages", rappelle-t-il cet après-midi, lors d'une conférence de presse. Le dernier sondage sur les élections municipales à Toulouse, réalisé par Ipsos/Steria pour France Bleu Toulouse, France 3 Midi-Pyrénées et La Dépêche du Midi, date du 25 février dernier. Il laisse envisager que Pierre Cohen et Jean-Luc Moudenc seront au coude-à-coude au 1er tour, avec respectivement 36 et 37 % d'intentions de votes. Au 2e tour, le socialiste l'emporterait avec 51 % des voix.

Marie Vivent
© photo Rémi Benoit

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