Le Montalbanais Louis Gallois pressenti pour diriger PSA

Alors que les négociations vont bon train entre la famille Peugeot, l'État, et le chinois Dongfeng, pour faire entrer ces deux derniers dans le capital de PSA, l'État cherche à imposer Louis Gallois au poste de président du conseil de surveillance du groupe. Résultat des courses le 18 février, date du conseil de PSA.
Louis Gallois

Les négociations sont dans la dernière ligne droite entre l'État, le constructeur automobile chinois Dongfeng, et la famille Peugeot pour caler, non seulement les modalités de l'augmentation de capital qui fera entrer Dongfeng et l'État français dans le capital de PSA, mais aussi celles concernant la nouvelle gouvernance du groupe français et le renforcement du partenariat industriel avec Dongfeng.
"Un accord est bien parti pour être finalisé et présenté au prochain conseil de surveillance de PSA le 18 février, la veille de la publication de ses résultats annuels le 19 février", explique un proche du dossier.

L'augmentation de capital de 3 milliards d'euros devrait être souscrite par l'État à hauteur de 800 millions d'euros environ, un montant identique à celui de Dongfeng. Actionnaire de référence, la famille Peugeot devrait apporter moins de 100 millions d'euros. Le reste devrait être levé sur le marché. Au final, l'État, Dongfeng et Peugeot (aujourd'hui actionnaire à hauteur de 25,4% du capital et 38,1% des droits de vote) doivent détenir chacun 14% de PSA avec chacun le même nombre d'administrateurs (3). Les BSA (bons de souscriptions d'actions) réservés aux actionnaires existants, pourraient permettre de lever un milliard d'euros supplémentaire selon nos informations.

Alors que Carlos Tavares prendra la présidence du directoire, il reste un point qui n'est pas encore tranché dans la gouvernance. Qui sera à la tête du conseil du surveillance, un poste aujourd'hui occupé par Thierry Peugeot, qui ne veut pas laisser sa place?

Opposition de Thierry Peugeot
"Au regard du deal et du fait qu'ils ne mettent que très peu d'argent, les Peugeot ne peuvent pas avoir la présidence", explique la même source. L'État a fait son choix et veut l'imposer à la famille Peugeot : Louis Gallois, l'ancien président d'EADS, aujourd'hui à la tête du commissariat général à l'investissement, et membre du conseil de PSA.

Or, ce choix suscite l'opposition de Thierry Peugeot. Certains acteurs de ce dossier, font remarquer que Louis Gallois, "outre son manque de connaissance de l'automobile et de la Chine, aura du mal à être considéré comme un indépendant en raison de ses liens avec l'État". Les trois protagonistes du dossier se sont en effet accordés à ce que la présidence du conseil revienne à une personne "indépendante". Et Louis Gallois est aujourd'hui administrateur "indépendant en lien avec l'État" au conseil de PSA. Les Chinois qui considèrent cette question comme une querelle française, n'ont pas envie de s'en mêler. "Si le gouvernement leur dit que Louis Gallois est un bon choix, ils le suivront. Ils ne vont se froisser avec l'État pour cela".

Fabrice Gliszczynski et Michel Cabirol pour LaTribune.fr
© photo Rémi Benoit

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