Le plan d'économies d'Airbus Group rapportera 815 millions d'euros

Le plan de restructuration lancé par Airbus Group devra générer 815 millions d'économies récurrentes, estime la direction du groupe aéronautique.
Michel Cabirol
Airbus Group prévoit 5.800 suppressions d'emplois au niveau européen. © photo Rémi Benoit

 Selon la CFDT, la direction d'Airbus Group a évalué les économies récurrentes générées par le plan de restructuration très sévère à 815 millions d'euros. C'est l'ancienne filiale spatiale du groupe Astrium (Airbus Space Systems) qui va devoir réaliser le plus d'économies (574 millions d'euros) et 241 millions d'euros pour Cassidian (Airbus Defence). "La direction devra préciser comment elle arrive à ce chiffre", explique la CFDT. Des chiffres qui vont enthousiasmer certainement encore les marchés au moment où l'action d'Airbus Group s'est envolée ces dernières semaines.

Selon le syndicat, 730 suppressions de postes chez Astrium en France seraient liées à la baisse des charges et 340 aux synergies de la future branche Airbus Defence&Space. Surtout l'activité d'Astrium en France est particulièrement impactée, que ce soit sur les activités Lanceurs (Ariane), Satellites ou Missile stratégique (M51). Ce qui ne manquera pas d'inquiéter la direction générale de l'armement.

Des suppressions de postes à cause des synergies

"40 % des suppressions de postes seraient dues aux synergies dégagées par le rapprochement d'Astrium et Cassidian", explique le syndicat. "Mais à ce jour, si la direction donne des chiffres, elle reste dans l'incapacité de préciser la nature concrète de ces synergies et quels postes sont supprimés, regroupés et autres !" En clair, où sont les synergies envisagées dans les activités Espace et Défense entre des activités aussi disparates qu'un satellite et un A400M ?

En France, les plus grosses coupes se concentrent sur les principaux établissements d'Astrium (Espace) avec 396 suppressions à Toulouse, 309 aux Mureaux (Yvelines) et 213 à Bordeaux. L'établissement allemand d'Astrium de Friedrichshafen (sud) perdra 332 emplois, tandis qu'en Grande-Bretagne, 580 postes disparaîtront à Portsmouth (sud) et Stevenage (centre). Dans la défense, l'usine allemande de Manching (sud de l'Allemagne), cœur de la fabrication de l'avion de chasse Eurofighter, devrait perdre plus de 1.000 emplois et le site d'Elancourt (Yvelines) perdra 411 postes. D'autres sites sont touchés en Allemagne dans la défense avec 315 suppressions à Ulm (sud) et 249 dans la région de Munich.

Du flou sur les salariés travaillant sur l'A400M

"Le flou reste entier sur le sort à terme des salariés qui travaillent actuellement sur l'A400M à Toulouse", estime la CFDT. "La notion de transfert de l'activité toulousaine reste vague, comme la réintégration des salariés concernés dans Airbus Civil Aircraft". Car le syndicat, l'organisation envisagée pour les activités A400M est aussi d'une grande complexité et résulte, selon les cas, d'une intégration d'activités ou de transferts d'activités sans mutation de personnel. Le plan doit supprimer 200 emplois chez Airbus Military, notamment à Getafe près de Madrid. Au total, ce site perdra 367 postes dans l'électronique de défense et les avions de transport militaire.

La direction d'Airbus Group a détaillé lundi devant les syndicats européens son plan de 5.800 suppressions d'emplois visant à améliorer sa compétitivité dans la défense et l'espace, qui se traduira par des coupes sévères dans plusieurs usines allemandes et françaises.

Michel Cabirol

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