Privatisation de l'Aéroport Toulouse-Blagnac, qui va racheter les parts de l'État ?

Plusieurs candidatures ont déjà été déposées durant l'été pour racheter les parts cédées par l'État dans la société Aéroport Toulouse-Blagnac (49,99 %). L'appel d'offres prend fin le 15 septembre, mais les collectivités locales, actionnaires minoritaires, n'ont pas dit leur dernier mot : la Région et le Département souhaitent augmenter leurs participations.
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L'appel d'offres court jusqu'au 15 septembre : l'État, via l'Agence française des participations, se sépare de 49,99 % de ses actifs dans la société Aéroport Toulouse-Blagnac, ATB (lire notre article : La privatisation de l'Aéroport Toulouse-Blagnac est en marche, l'État cède 49,99 % du capital). Le 4e aéroport de France va donc être privatisé et le choix du nouvel entrant au capital devrait être connu d'ici le mois de novembre.

Selon nos sources proches de Bercy, cette privatisation de l'aéroport se ferait en deux étapes. En effet, une deuxième opération de cession devrait se faire plus tard, à hauteur de 11 %. Au total, le nouvel actionnaire détiendrait 60 % de la société ATB. Parmi les candidatures connues, la société Aéroports de Paris, présidée par Augustin de Romanet, affirme "étudier sérieusement le dossier". EDF Invest, en partenariat avec CDC Infrastructures (filiale de la Caisse des Dépôts) a répondu à l'appel d'offres (lire notre article : Exclusif : privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac, EDF Invest s'allie à CDC Infrastructure pour candidater à l'appel d'offres). Le fonds d'investissement Ardian, basé à Paris, est également dans la course. Ces candidats devront probablement faire face à la candidature du mastodonte Vinci qui se dit "légitime à étudier ce dossier". En effet, sa filiale Vinci Airports gère déjà 10 aéroports français.

Les collectivités locales réticentes
La privatisation de l'aéroport n'est pas une idée nouvelle. En 2011, l'État avait dû faire marche arrière sur ce projet face à l'opposition des élus locaux. Aujourd'hui, le maire de Toulouse et président de Toulouse-Métropole Jean-Luc Moudenc appelle à la "vigilance" sur le choix du nouvel actionnaire. Martin Malvy (Conseil régional) et Pierre Izard (Conseil général), "attachés à la maîtrise publique de cette société", ont quant à eux écrit à Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Économie, pour solliciter un rendez-vous. Ils proposent d'augmenter leur participation au capital d'ATB (5 % pour chaque collectivité actuellement). "Cela peut se faire directement ou en participant à un consortium" précise la Région, qui est "en relations avec le cabinet du ministre". "Le président Pierre Izard n'a pour l'instant eu aucun écho de la part du ministère, suite au courrier relatif à l'aéroport de Toulouse-Blagnac" précise le service communication du Département.

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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