LGV Bordeaux-Toulouse : le tracé est validé, mais les interrogations demeurent

Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest a désormais son tracé. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a officialisé la future mise en service de la LGV Bordeaux-Toulouse en 2024 et de la LGV Bordeaux-Dax en 2027. Une annonce qui ne satisfait qu'à moitié Jean-Louis Chauzy, président d'Eurosud Transport, et qui suscite le débat chez les élus locaux.

La nouvelle a été annoncée le 23 octobre par Frédéric Cuvillier, ministre des Transports : le tracé du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest est désormais arrêté. Dans la première phase devant être mise en œuvre avant 2030, deux grands chantiers ont ainsi été programmés. Sans surprise, la Ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse, qui nécessitera un investissement de 5,9 milliards d'euros, devrait être mise en service à l'horizon 2024. En revanche, une autre ligne, reliant le Bordeaux et Dax, a également été inclue au programme. Un chantier de 3,2 milliards d'euros, livrable en 2027. "L'ajout de cette seconde liaison était l'un des grands enjeux du colloque que nous avons organisé à Paris le 9 octobre dernier" (lire notre article), se félicite Jean-Louis Chauzy, président d'Eurosud Transport, outil de veille et de promotion en faveur des grands projets de transports régionaux.

La question du calendrier

"Notre mobilisation, aux côtés des élus, a porté ses fruits, ajoute Jean-Louis Chauzy. C'est une réelle avancée. Toutefois, nous restons vigilants quant à la cohérence globale du projet, qui ne prévoit pas en effet, pour le moment, la réalisation des sections Montpellier-Perpignan et Toulouse-Narbonne". Des tronçons qui seraient nécessaires, selon le président d'Eurosud Transport, à l'interconnexion totale de Toulouse avec la Méditerranée. "L'idée n'est pas seulement de placer la ville en situation "idyllique" en 2024, insiste Jean-Louis Chauzy. Toulouse n'a pas vocation à devenir un cul-de-sac. Un nouveau calendrier doit absolument être mis en place pour clarifier la situation".

"Une excellente nouvelle"
Du côté des représentants politiques locaux, après l'annonce du ministre, l'enthousiasme était - presque - général. Pour Pierre Cohen, maire de Toulouse, "c'est une excellente nouvelle, l'aboutissement logique et légitime du combat sans relâche que nous avons mené aux côtés de la Région et du Département pour inscrire notre métropole dans le réseau européen de la grande vitesse". Même son de cloche chez Pierre Izard, président du conseil général de la Haute-Garonne : "Patience, ténacité et mobilisation locale trouvent aujourd'hui leur écho favorable dans cet engagement financier que nous attendions de la part de l'État".

"On maquille le retard en bonne nouvelle"
Un avis partagé par Martin Malvy, président du conseil régional Midi-Pyrénées, qui, estimant que "tout est désormais en place", assure cependant ne pas oublier "même si c'est après 2030", le tronçon Toulouse-Narbonne, "qui inscrira définitivement le Sud-Ouest dans le réseau européen de la grande vitesse". Reste cependant quelques voix dissonantes, comme celle de Jean-Luc Moudenc, député de la Haute-Garonne et candidat aux prochaines municipales toulousaines. "Le gouvernement maquille le retard en bonne nouvelle, ironise-t-il. Et plus inquiétant encore, il reste imprécis sur le financement du projet, notoirement incomplet".

Quid du financement ?
Un possible facteur de blocage que Martin Malvy et son homologue d'Aquitaine, Alain Rousset, soulignent également. Pour eux, il est impératif que l'ensemble des collectivités concernées "reprennent le versement de leur part de financement dans le projet". Jean-Louis Chauzy ne dit pas autre chose. "Dans un projet comme celui-ci, basé sur le modèle du cofinancement, chaque territoire paye pour son voisin, rappelle-t-il. Certaines collectivités se sont déjà retirées du jeu et d'autres se demandent sérieusement pourquoi elles paieraient. L'urgence est là. Il faut absolument boucler les montages financiers des chantiers annoncés, tout en travaillant sur la continuité". Les travaux de la LGV Bordeaux-Toulouse devraient débuter en 2018. Eurosud Transport a prévu d'organiser un nouveau colloque à l'automne 2014, mais cette fois-ci en Languedoc-Roussillon.

Alexandre Léoty

© photo RFF / Capa / Lionel Charrier (Toma)

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