Les premiers flocons commencent à tomber en montagne et plus d'un tiers des stations pyrénéennes ouvrira ses pistes ce week-end. L'occasion pour Jean-Henri Mir, nouveau président de la Confédération pyrénéenne du tourisme, de faire le point sur les grands enjeux du business des stations des Pyrénées.

La saison hivernale est sur le point de débuter dans les Pyrénées. Vous êtes confiant ?
Avec la neige qui vient tout juste de tomber, on ne peut pas rêver meilleure situation. Cela permet à une quinzaine de stations des Pyrénées (sur les 38 stations de la chaîne, NDLR) d'ouvrir comme convenu dès ce week-end. Les autres suivront dès le 6 décembre. Cela ne fait aucun doute : la "magie du blanc" existe toujours, y compris dans le contexte économique compliqué que vit actuellement notre pays. Malgré la crise, nous tirons notre épingle du jeu. La saison 2012-2013 a été bonne et celle qui commence semble bien partie pour suivre le même chemin.

Les investissements sont-ils au rendez-vous ?
Au total, les stations ont investi 16 M€ pour la saison. 5 M€ ont été directement injectés dans les remontées mécaniques et le reste a été affecté aux structures d'accueil et de sécurité. Selon les saisons, l'investissement est fluctuant. Nous nous situons ici dans une année moyenne. N'oublions pas qu'il s'agit d'investissements très lourds à porter pour les stations, qui doivent absolument les amortir.

Quels sont les grands enjeux de marché pour les stations pyrénéennes ?
L'économie des stations est liée plus globalement à une économie de la montagne, qui se développe tout au long de l'année. Au total, ces activités représentent 10.000 emplois, directs et indirects. Nous savons par ailleurs qu'un euro de chiffre d'affaires en remontées mécanique génère environ 7 euros de retombées. La saison dernière, les stations ont enregistré 106,05 M€ de CA en remontées mécaniques. C'est donc très important. Nous devons consolider cette économie, même si le problème du réchauffement climatique se pose à nous.

La neige de culture doit-elle encore se développer ?
Bien sûr. Nous devons produire davantage de neige de culture pour consolider notre "qualité neige". En France, les domaines skiables sont enneigés à 26 % par des enneigeurs. En Autriche, c'est 67 %, et en Italie, c'est plus de 80 %. Nous sommes donc loin du compte. Nous avons pris du retard. C'est un véritable axe de développement et c'est là qu'il faut porter les efforts d'investissement.

Quel rôle peut jouer la Confédération pyrénéenne du tourisme dans ce contexte ?
Notre mission principale consiste à porter l'image pyrénéenne sur le marché national, mais aussi international. Nous devons mobiliser tous les acteurs. Aujourd'hui, seule 10 % de la clientèle de nos stations est étrangère, majoritairement originaire d'Espagne. Notre objectif est de doubler ce chiffre dans les cinq ans. Nous le savons : le marché de proximité stagne. Les stations qui ont la capacité de le faire doivent poursuivre ce développement, afin de garantir l'existence des autres. En termes de concurrence, il ne faut pas se tromper d'adversaire. Bien sûr, dans un marché de proximité, il peut y avoir de la concurrence. Mais l'ambition des Pyrénées doit être plus large.

Dans ce marché en mouvement, le web est-il devenu un outil incontournable ?
Sans aucun doute. La commercialisation des offres des stations par le canal internet se développe un peu plus chaque année. Cela représente déjà 30 % des ventes de forfaits. Les stations l'ont bien compris et nous les encourageons à développer ces outils.

Propos recueillis par Alexandre Léoty
© photo AL