À Toulouse, le président du Medef Pierre Gattaz salue "la puissance de feu des entreprises et start-up françaises"

Pierre Gattaz était à Toulouse hier, jeudi 10 avril, pour la 4e édition de la Grande Tribune du Medef 31. Une journée de travail et d'échanges qui s'est terminée par un discours du président du Medef. "Les entrepreneurs sont les héros des temps des modernes", clame le patron des patrons, pour qui "le malade France est sur la table, il faut le réanimer". Il fustige une France qui "n'assume pas le choix de l'entreprise" pour assurer son avenir. Pierre Gattaz a rencontré aujourd'hui Manuel Valls pour évoquer le Pacte de responsabilité.
Pierre Gattaz devant les entrepreneurs toulousains hier à Toulouse


Environ 200 entrepreneurs et décideurs économiques locaux étaient présents hier, aux Espaces Vanel de Toulouse, pour la venue du président du Medef, Pierre Gattaz. Alain Di Crescenzo (CCI de Toulouse), Emmanuelle-Lassalle Michel (Fnaim 31), Ludovic Le Moan (Sigfox), Catherine Mallet (Actia), Frédéric Carré (fédération BTP31) ou encore Cédric Auriol (Micronutris) ont participé à cette journée. Le président du Medef a lui-même clos l'événement, par un discours animé, mais sans doute édulcoré : "Il y a la presse dans la salle, je ne vais pas pouvoir me lâcher", a-t-il affirmé en guise d'introduction.

Les entrepreneurs, ces héros incompris
"Nous sommes les héros des temps des temps modernes, les nouveaux explorateurs ! Les hommes et les femmes présents dans la salle sont des chefs d'entreprise remarquables. Les entreprises et les start-up françaises représentent une puissance de feu considérable", a commencé Pierre Gattaz. "Et un entrepreneur qui réussit en France est probablement le meilleur du monde, étant donné le contexte français !" a-t-il poursuivi devant un public très friand de ses nombreuses plaisanteries. Pierre Gattaz, orateur expérimenté, mêle humour et gravité pour faire passer son message : "Nous sommes pilotés par des gens qui ne savent pas pourquoi nous existons, qui ne connaissent pas nos motivations, qui ne nous font pas confiance." Le patron des patrons regrette que la France "n'assume pas de faire le choix de l'entreprise, de la mondialisation et de l'économie de marché" quand, selon lui, ce choix a été fait il y a longtemps par la Chine, le Canada, l'Inde ou encore l'Allemagne. "Le malade France est sur la table, il faut le réanimer", supplie celui a décidément le sens de la formule.

Le pacte de responsabilité : "y mettre de la chair et du muscle"
Le pacte de responsabilité de François Hollande va dans le bon sens : l'avis de Pierre Gattaz est partagé par Philippe Robardey, président du Medef 31, mais les deux hommes soulignent une faiblesse de cet engagement, son rythme. "On ne règle pas les problèmes des PME avec un plan quinquennal, affirme Philippe Robardey, il faut aller plus vite." Pierre Gattaz estime que le pacte de responsabilité est très important, et répond aux exigences du Medef : baisse de la dépense publique et de la fiscalité, et simplification de la réglementation. "Le 31 décembre, lors du discours de François Hollande, nous avons assisté à un virage vers l'économie de l'offre. Manuel Valls a répété cette ode à l'entreprise lors de son discours de politique générale. Il faut que cette inflexion soit durable." Malgré ce "bon point" accordé au gouvernement, Pierre Gattaz estime que le coût du travail est trop élevé en France, "50 milliards d'euros de fiscalité en moins, ce n'est pas suffisant. Il faudrait 90 milliards." Le président du Medef a eu l'occasion d'en parler au Premier ministre aujourd'hui, lors d'une rencontre à Paris. "Je vais lui dire de mettre de la chair et du muscle dans ce pacte de responsabilité", annonçait-il hier soir.

L'emploi, une priorité du Medef
Pierre Gattaz s'est efforcé hier soir de prouver que l'emploi est une priorité du Medef : "oui, le Medef s'intéresse à l'emploi, à nos jeunes, à nos métiers, à nos salariés ! Mais l'emploi n'est pas un bouton sur lequel on appuie, c'est la conséquence de la bonne santé de l'entreprise. Pour avoir de l'emploi il faut des clients, et de la compétitivité." Le Medef se donne l'objectif ("un objectif, pas un engagement !" précise Pierre Gattaz) de créer 1 million d'emplois en France d'ici 2020, comptant bien sur une baisse de la fiscalité des entreprises.
Une campagne télévisée sera lancée dans quelques jours, mettant en scène un salarié d'un secteur en tension (chaudronnier, soudeur, cuisinier, services à la personnes, etc.) : "il s'agit de mettre à l'honneur ces salariés, leurs métiers, et aussi leurs salaires". La campagne s'appelle "un million d'emplois".

À noter enfin qu'au pied de la médiathèque où s'est déroulée la journée du Medef hier, une centaine d'intermittents ont manifesté contre une réforme de leur assurance chômage, le tout, très encadré par un service d'ordre impressionnant.

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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