Pour Pierre Hessler (Capgemini), en visite à Toulouse, l'entreprise de demain doit devenir "plus intelligente"

De passage à Toulouse mercredi 8 octobre, Pierre Hessler, censeur au sein du conseil d'administration de Capgemini, a présenté sa vision de la transformation digitale des entreprises. Une révolution qui, selon lui, impactera directement les PME.
Pierre Hessler, censeur au sein du conseil d'administration de Capgemini.

Devant un parterre d'une trentaine de collaborateurs toulousains, Pierre Hessler, censeur au sein du conseil d'administration de Capgemini, a livré mercredi soir un diagnostic sans appel : "La transformation digitale des entreprises est en marche." Un phénomène directement lié selon lui à la mutation de la société. "Nous sommes tous devenus plus conscients de notre environnement, nous sommes devenus sociaux, mobiles et hyper connectés, constate-t-il. Et les entreprises doivent devenir comme nous."

Lutte des pouvoirs entre l'entreprise et le consommateur
Pour Pierre Hessler, l'entreprise de demain devra avant tout devenir "plus intelligente". "Toutes les données du monde ne servent à rien si on ne les utilise pas de la bonne façon", analyse-t-il. L'entreprise digitale devra également être selon lui "plus connectée, plus mobile, plus disponible" et devra "inventer une manière différente d'interagir avec ses clients, qui sont devenus digitaux". Sans oublier un maillon essentiel de la chaîne : les collaborateurs eux-mêmes. "Beaucoup d'entreprises l'oublient", regrette-t-il.

Des changements importants sont aussi à anticiper en matière de relation entre les donneurs d'ordres et leurs partenaires. "Nous voyons naître une nouvelle distribution des rôles et de l'intelligence, explique Pierre Hessler. Mais il est toujours très difficile de bouleverser les équilibres de tout un écosystème."

Cette nouvelle donne induirait par ailleurs une lutte des pouvoirs entre l'entreprise et le consommateur lui-même. "On parle toujours des réseaux sociaux qui octroient davantage de pouvoir aux consommateurs, mais on ne parle pas des pouvoirs accrus des entreprises, pointe Pierre Hessler. Or, les firmes qui s'en tireront le mieux ne sont pas celles qui exerceront le plus leur pouvoir, mais celles qui l'exerceront de la façon la plus intelligente."

"Les PME doivent prendre l'initiative"
Nouveau contexte, nouveaux produits - plus connectés -, nouvelles cibles, nouvelle concurrence - notamment venue des pure-players du monde du numérique -... : la digitalisation des entreprises ne concernerait pas que les grands comptes. "Les PME et les ETI sont elles aussi impactées, estime Pierre Hessler. La 'contagion' va s'étendre partout. Et dans un monde digital, les petites entreprises auront un grand avantage à être en avance de phase, à prendre l'initiative." Des perspectives qui réjouissent le censeur de Capgemini. "Nous nous préparons à faire face à une demande explosive", sourit-il.

Alexandre Léoty
© photo AL

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