Le covoiturage domicile-travail peut être une solution pour désengorger Toulouse

Face aux embouteillages du quotidien, partager son véhicule pour aller au travail peut être une solution simple pour réduire l'engorgement des métropoles. A Toulouse, BlaBlaCar et Coovia travaillent en direction du grand public ou des entreprises pour faciliter cette pratique.
Le périphérique toulousain est quotidiennement engorgé.

Comment optimiser les trajets domicile-travail ? Autoroutes à vélos, véhicules autonomes partagés, taxis volants... Les visionnaires de la Smart city de demain ne manquent ni d'imagination, ni de projets pour résorber les embouteillages qui sclérosent l'accès aux métropoles. En attendant, la problématique est là : selon l'Insee, en France en 2013, 16,7 millions de personnes étaient des "navetteurs", c'est-à-dire qu'elles quittent quotidiennement leur commune de résidence pour aller travailler dans une autre, soit deux personnes ayant un emploi sur trois. Le covoiturage figure parmi les solutions concrètes en cours de développement pour tenter d'améliorer la circulation. Certains réseaux de transports en commun et collectivités et prennent la main... et les startups ne sont pas en reste.

 BlaBlaLines pour toute l'agglomération

Au printemps dernier, c'est la licorne française BlaBlaCar, spécialiste du covoiturage longue distance, qui a choisi l'axe Toulouse-Montauban pour tester sa nouvelle application BlaBlaLines auprès du grand public. "C'est l'un des axes français qui compte le plus de navetteurs, soit près de 10 000 par jour", indique Diane Prebay, en charge de la communication de l'entreprise. Une expérimentation fructueuse, puisque cette nouvelle solution de covoiturage domicile-travail a été étendue à l'automne à toute l'agglomération toulousaine. "Sur BlaBlaCar, nous avions constaté de plus en plus de personnes proposant des trajets domicile-travail, explique la responsable. Mais cette plate-forme n'est pas idéale pour les courtes distances, c'est pourquoi nous avons créé BlaBlaLines."

 "Plan de déplacements entreprise"

Chaque conducteur inscrit, qui effectue un aller-retour quotidien entre deux points définis, créé ainsi une "line" et peut prendre à son bord un passager. Jacques est l'un d'entre eux :

"Je pars de Grenade-sur-Garonne chaque jour pour me rendre à Toulouse, raconte le quadragénaire. Prendre un bus fait passer la durée du trajet de 35 min à plus d'une heure... Alors le covoiturage est pour moi une bonne solution à mi-chemin entre le transport en commun et la voiture personnelle. Cela évite d'être seul au volant et c'est aussi plus économique."

"Nous sommes encore au stade de l'expérimentation, donc cette offre n'est pour nous pas monétisée, précise Diane Prebay. Il faut créer du volume pour que cela fonctionne..."

La jeune société toulousaine Coovia travaille de son côté directement avec les entreprises, comme Airbus ou le Crédit Agricole et les collectivités, comme le conseil départemental de Haute-Garonne. "La problématique de déplacement est très forte dans notre agglomération, et nous travaillons dans le cadre des plans de déplacements entreprise (PDE)", détaille David Larcher, fondateur et CEO de Coovia. Toutes les entreprises regroupant plus de 100 salariés sur un même site ont en effet l'obligation d'élaborer un plan de mobilité avant le 1er janvier prochain.

"Partager son espace personnel"

"Nous travaillons beaucoup sur l'accompagnement des salariés, souligne le dirigeant. Quand on parle de Smart city, on évoque les nouvelles technologies, mais il ne faut pas oublier que l'humain est cœur des dispositifs, insiste-t-il. Le covoiturage c'est avant tout une personne qui accepte de partager son espace personnel !" Imaginer convertir au covoiturage tous les salariés relève donc de l'utopie. Engager des mesures incitatives est cependant essentiel pour intéresser le plus grand nombre à cette démarche. "Créer sur les périphériques des voies réservées aux transports en commun et au covoiturage, serait un premier pas réaliste, qui relève surtout de la volonté politique ", note David Larcher.

 Multi-modalité

Plus complexe, la multi-modalité reste vue comme un "graal" de la Smart city. Pour aller travailler sans voiture, un citadin doit parfois combiner vélo en libre-service, co-voiturage, puis bus. Un abonnement unique relève-t-il du doux rêve ? "Mettre en place un système de billets et de paiement uniques, c'est l'ambition de plusieurs autorités organisatrices de transports, mais cela reste très complexe d'un point de vue technique", juge Diane Prebay. Mais selon elle, une chose essentielle est déjà acquise à la cause du covoiturage : « les mentalités, qui sont en train de changer ».

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