Trois "projets structurants" du maire de Toulouse sous l'œil de professionnels

Le maire de la Ville rose s'est engagé dans un bilan de mi-mandat. La Tribune s'est penchée sur trois grands projets identifiés par Jean-Luc Moudenc comme "structurants" pour le développement de Toulouse, et a demandé à des représentants de professionnels de porter un regard sur ces grands chantiers.
Le B-612 sera livré en 2018.

Élu le 30 mars 2014, Jean-Luc Moudenc fait le bilan à mi-mandat de son action. "Quatre milliards d'euros auront été investis pendant mon mandat pour l'économie et le soutien de l'emploi", avance le président de Toulouse Métropole (LR) qui a identifié trois projets "structurants" pour le futur de l'agglomération toulousaine.

Le parc des expositions, "une bouffée d'oxygène pour les entreprises du bâtiment"

Initié voilà dix ans, le parc des expositions et centre de conventions de Toulouse Metropole (Pex) prend forme à l'Ouest de l'agglo. "Le chantier devrait s'achever fin janvier 2020 pour une mise en activité début 2021", indique Jean-Luc Moudenc. "Ce projet aura été une vraie bouffée d'oxygène pour les entreprises du bâtiment", sourit le président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de la Haute Garonne, Frédéric Carré.

"On sort d'une crise qui a détruit 6 000 emplois en 8 ans dans le département. On a perdu 20% de chiffre d'affaires sur cette période. La relance des grands chantiers a relancé notre volume d'activité, d'autant que le Pex aura des extensions, analyse-t-il. Le "small business act" à la toulousaine que la métropole a mis en place a clairement aidé les PME locales du bâtiment à accéder à ces chantiers."

Lire aussi : Toulouse prépare une charte locale des marchés publics, une première en France. Précisions de Jean-Luc Moudenc

Teso inquiète les commerçants toulousains

Les constructeurs toulousains auront également du grain à moudre pour faire sortir de terre le projet Teso (Toulouse EuroSudOuest ), réaménagement du quartier Matabiau autour de la gare SNCF.  "Une extension du centre-ville, un nouveau poumon économique", promet le maire de la Ville rose.

Les 50 000 m2 de surfaces commerciales annoncées font tout de même grincer des dents le président de la Fédération des commerçants et artisans de Toulouse.

"C'est 20% de la surface commerciale totale du centre-ville... Je ne vois pas comment nous allons attirer 20% des consommateurs supplémentaires ", s'inquiète ainsi Philippe Leon, qui craint de voir un centre commercial s'installer.

À terme 300 000 m2 de bureaux et d'activités tertiaires verront également le jour à Matabiau.

"Cela donnera une nouvelle offre bienvenue en centre-ville, sourit Michèle Bellan, présidente de l'Observatoire toulousain de l'immobilier d'entreprise (Otie). Mais il faudra que la collectivité étale en différentes phases ces constructions pour ne pas inonder le marché d'un seul coup."

Enfin, le développement d'un "Innovation campus", est l'un des cinq pôles de Toulouse Aerospace, futur réaménagement du quartier Montaudran. "Le projet le plus structurant pour le développement économique de l'agglomération", juge Jean-Luc Moudenc. C'est ici, à la croisée des chemins entre Airbus Defence & Space, l'université Paul Sabatier, de multiples centres de recherche et de formation dédiés à l'aéronautique (Enac, le Cnes, Supareo, etc.) et la piste historique de l'aéropostale, que la ville de Toulouse entend façonner un nouveau quartier de 56 hectares.

Un "hub" de l'innovation à Montaudran

Cet "Innovation campus" sera dédié aux filières aéronautiques, spatiales et systèmes embarqués. L'espace Clément Ader, qui réunit laboratoire de recherche et centres techniques y a déjà vu le jour, tout comme une résidence universitaire. Prochaine étape de taille : la livraison en début d'année prochaine du B-612, ensemble immobilier qui doit être le "bâtiment totem" du campus. "Un lieu d'animation, d'attraction et de rayonnement", espère Patrick Désiré. Le directeur général du pôle de compétitivité Aerospace Valley y prendra ses quartiers avec ses équipes.

"Ce quartier peut devenir un véritable poumon, un hub dédié à l'innovation de nos trois filières, analyse le dirigeant. Mais la Métropole doit maintenant prendre soin de donner de la lisibilité et de la cohérence entre les différents pôles de ces filières situés sur l'aire urbaine qu'il s'agisse d'Aéroconstellation à Blagnac, du site de Francazal, ou encore de Basso Cambo pour les systèmes embarqués."

"La Métropole a fait un choix stratégique pour l'aéronautique, qui donne du sens à ce campus, et notre écosystème trouve tout son intérêt dans ce projet", conclut Patrick Désiré. Il restera à s'assurer de sa bonne desserte par les transports en commun, en attendant la ligne de métro Toulouse Aerospace express, annoncée pour... 2024.

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