Municipales : le tarif des transports en commun en question

À près de trois mois des prochaines élections municipales à Toulouse, les divers candidats veulent revoir la tarification des transports en commun de la Ville rose. Entre gratuité totale, tarification solidaire ou maintien des prix actuels voire augmentation, chacun y va de sa stratégie. Décryptage.
Les tarifs de Tisséo risquent d'alimenter les échanges entre les candidats des élections municipales à Toulouse.

À l'heure des enjeux autour de la préservation de l'environnement et de lutte contre la pollution atmosphérique, la question des transports en commun est devenue centrale à Toulouse en vue des élections municipales de mars 2020. Et plus particulièrement la politique tarifaire de Tisséo, le syndicat qui gère le service dans la Ville rose. Il est vrai qu'avec des prix attractifs, son nombre d'utilisateurs pourrait grimper et par conséquent réduire le trafic automobile dans une agglomération congestionnée. Alors, faut-il mettre en œuvre la gratuité totale, pour tous les usagers ?

"Nous ne voulons pas la gratuité des transports en commun à Toulouse car nous n'avons pas l'offre adéquate pour accueillir autant d'utilisateurs. Nous irions vers la saturation d'un réseau déjà très utilisé. De plus, cela causerait un trou de 98 millions d'euros par an dans les caisses de Tisséo", explique l'ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, qui pourrait être candidat dans trois mois.

S'il dit vouloir lancer le débat sur des gratuités afin de redonner du pouvoir d'achat aux Toulousains, l'élu d'opposition au conseil municipal privilégie l'option d'une "tarification solidaire" sur des sujets comme l'énergie, l'eau, les cantines scolaires et les transports en commun.

"Il faut inciter les Toulousains, et notamment les plus modestes, à prendre les transports en commun grâce à une tarification en fonction des ressources de chacun, sans pour autant que les plus aisés payent toute la facture. Mais des prix d'abonnements plus abordables permettraient d'avoir davantage d'abonnés, ce qui compenserait la baisse des tarifs", projette Pierre Cohen, le référent de Génération-S à Toulouse.

Une nouvelle hausse des tarifs en 2021 ?

Cette idée de tarification solidaire est partagée par la candidate UNE-PS-PRG-PC. En cas de victoire, Nadia Pellefigue prévoit de revoir à court terme la tarification des transports en commun toulousains. "Nous constatons d'importantes inégalités sociales dans leur tarification", justifie-t-elle. Ainsi, la vice-présidente de Région veut instaurer un tarif unique de 10€ pour les jeunes de moins de 26 ans, étudiants ou non. Par ailleurs, elle prévoit la gratuité pour les personnes en situation de handicap dont le taux est supérieur à 50%, la gratuité sur trois mois pour tout nouvel arrivant à Toulouse et la gratuité les jours de pics de pollution. Enfin, il sera également mené une réflexion dans ce sens à destination des agents de la collectivité.

Lire aussi : Municipales : le "plan d'urgence" de Nadia Pellefigue pour les transports à Toulouse

Du côté du candidat du Rassemblement National, Quentin Lamotte n'a pas encore exprimé officiellement sa position à ce sujet et Archipel Citoyen est en train d'établir son programme pour le présenter avant la fin de l'année. Par ailleurs, le mouvement Les Jeunes Pour Toulouse, qui soutient la candidature du maire sortant de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ont récemment remis à ce dernier leur livret blanc contenant 42 propositions afin d'alimenter le débat des élections municipales. Parmi elles, ils demandent "que les tarifs d'abonnement de transport soient directement adaptés à la situation économique de l'étudiant". De plus, ils proposent de s'inspirer du programme  Travel Smart de Singapour, une initiative qui met en place la gratuité des transports en commun pour les actifs qui se rendent au travail en les utilisant. Quel impact pourrait avoir ces remontées ?

Une chose est certaine, les positions de ces candidats seront différentes de celle du maire sortant de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Au cours de son mandat, ce dernier a mis fin à la gratuité des séniors de 65 ans et plus (tout en la conservant pour les plus précaires), a instauré des conditions de ressources pour certaines baisses de prix et a augmenté notamment le tarif mensuel des moins de 26 ans non-étudiants à 15,30 euros (contre 10 euros auparavant). Par ailleurs, plusieurs hausses échelonnées jusqu'en 2021 ont été approuvées par le comité syndical de Tisséo en 2018. Une augmentation programmée qui sera sans aucun doute au cœur des débats de la campagne électorale jusqu'en mars 2020.

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