Les premières promesses de Carole Delga

C'est sous des applaudissements nourris que Carole Delga, nouvelle présidente du conseil régional de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, a tenu ce matin son premier discours à l'Hôtel de Région de Toulouse. Celle qui se présente comme "la présidente de l'action et du rassemblement" a notamment annoncé le lancement d'un "Plan Marshall pour l'emploi" dans le BTP de 800 millions d'euros.
Carole Delga, élue aujourd'hui présidente de la nouvelle région

Sans surprise, Carole Delga a été élue ce matin à la tête de la grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, avec 89 voix, devant la conseillère régionale frontiste France Jamet (40 voix). C'est sous des applaudissements nourris que la nouvelle présidente s'est installée sur son fauteuil, le visage illuminé d'un large sourire. Manifestement émue, l'ancienne secrétaire d'État a pris la parole d'une voix claire.

"L'histoire retiendra que ce 4 janvier 2016 s'est réunie pour la première fois l'Assemblée plénière de la nouvelle région, a-t-elle lancé. Unis, ces deux territoires l'ont été dans un passé qui fut, à bien des égards, glorieux."

Comme un clin d'œil aux Montpelliérains, l'élue socialiste a cité l'ancien maire de la ville, Georges Frêche, qui évoquait il y a de cela quatre décennies "l'Histoire et la raison qui scellent une alliance naturelle et équilibrée entre Toulouse et sa façade méditerranéenne où s'égrènent Perpignan, Narbonne et Montpellier". Et d'ajouter : "Nous y sommes. C'est à nous, désormais, issus de la volonté du suffrage universel, d'écrire une nouvelle page de l'histoire de ce territoire à nul autre pareil et de prouver que l'union fait la force."

"Oublions les postures électorales et les oppositions idéologiques !"

Après avoir rappelé les forces de la nouvelle région (son poids démographique, ses atouts économiques, son patrimoine naturel et sa culture - mais aussi ses faiblesses - les inégalités territoriales, la précarité, le taux de chômage), Carole Delga a répété, comme maintes fois durant la campagne, que selon elle, "cette union est une chance". À une condition, cependant : de mener "une politique d'excellence et de proximité". Une politique visant à soutenir les filières d'emplois "d'aujourd'hui et de demain" et à "protéger nos concitoyens, leur qualité de vie et leur environnement".

La nouvelle présidente a appelé les conseillers régionaux à "oublier les postures électorales, les phrases toutes faites, les oppositions idéologiques ou de commodité".

Un seul mot d'ordre : "travailler collectivement, regarder la réalité en face, sans tabou, afin de poser les bons diagnostics et d'apporter les meilleures solutions pour répondre, avec du bon sens, aux défis auxquels notre région est confrontée."

Celle qui se présente comme la "présidente de l'action et du rassemblement" a associé ses "partenaires" de la majorité à sa victoire et a assuré que "chacun trouvera sa place" au sein de la nouvelle gouvernance. Elle a par ailleurs invité l'opposition à "participer pleinement à l'élaboration des politiques régionales dont toutes seront marquées du sceau de l'intérêt général".

800 millions d'euros pour le BTP

Carole Delga a profité de son discours - ainsi que de la brève conférence de presse organisée dans la foulée - pour annoncer ses premières grandes actions, basées sur deux priorités : l'emploi et la citoyenneté.

Première mesure phare : la mise en place d'un "Plan Marshall pour l'emploi" à destination des entreprises régionales du BTP, avec une enveloppe de 800 millions d'euros en 2016. Un montant qui pourrait générer un effet de levier si d'autres acteurs publics décidaient d'investir également.

"Le secteur du BTP connaît une crise gravissime, a-t-elle martelé. Nous y répondrons par la commande publique, afin de créer de l'emploi dans le territoire."

Construction de lycées, rénovation de voix ferroviaires et de routes et construction d'équipements culturels : des chantiers pourraient être lancés rapidement. "Tous ces investissements sont des actes politiques !", insiste la socialiste, qui entend par ailleurs pérenniser les contrats d'appui aux entreprises, en les orientant davantage vers les problématiques des fonds propres, du recrutement et de la formation.

Carole Delga souhaite à ce sujet consulter les collectivités locales afin d'élaborer "un schéma de développement économique et un schéma de formation professionnelle et d'apprentissage". Une Conférence régionale pour l'emploi et la croissance sera organisée dans ce but "à l'automne" afin de déterminer "les filières à soutenir, à accompagner et à créer".

Un nouveau nom, "notre étendard"

Autre annonce : le lancement des États généraux du rail, "qui permettront aux usagers et aux élus de décider ensemble du futur schéma régional ferroviaire en matière de trains du quotidien ou de lignes à grande vitesse". Un dossier sur lequel l'élue se sait particulièrement attendue.

Plus anecdotique mais hautement symbolique, la nouvelle présidente s'est ensuite engagée à lancer une "grande consultation populaire" pour désigner le nom de la nouvelle région. Un nom qui sera, insiste-t-elle, "notre étendard, notre identité, notre ambition, notre signature".

Enfin, Carole Delga a assuré qu'elle serait "intransigeante sur les valeurs républicaines comme la laïcité, l'égalité homme/femme ou la lutte contre les discriminations". Ses solutions, "face à l'extrémisme" : investir dans l'éducation et la culture.

Martin Malvy, "chevalier de la Rose"

Les derniers mots de Carole Delga ont été pour les deux anciens présidents de la Région Languedoc-Roussillon, disparus prématurément, Georges Frêche et Christian Bourquin, et pour leur successeur, Damien Alary. Sans oublier, bien entendu, celui dont elle occupe désormais le fauteuil, Martin Malvy.

"Il est et restera le chevalier de la Rose pour cette région et ses habitants", a-t-elle lancé d'une voix émue.

Des mots qui ont manifestement touché l'ancien président du conseil régional au cœur. Assis discrètement dans les tribunes, Martin Malvy s'est levé et l'a longuement applaudie. Une page se tourne.

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Commentaires 2
à écrit le 05/01/2016 à 15:22
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En bonne socialiste, Mme Delga fera plonger le déficit modéré de Toulouse à la profondeur vertigineuse de celui de Montpellier et en avant les impôts. Voilà pourquoi le Chef a réuni les deux régions!!

à écrit le 05/01/2016 à 9:36
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Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Cet adage est largement confirmé par nos gouvernants actuels. Le lancement des Etats généraux du rail : Vraiment ? Avec consultation des comités de défense ? Chiche ! On verra bien.

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