50e congrès de la CGT, intervention à la tribune de Pierre Cohen

Le 50e congrès de la CGT a débuté hier au Parc des expositions de Toulouse. Devant un millier de congressistes, le futur patron de la CGT, Thierry Lepaon, a déjà donné la tonalité de son mandat en appelant à une nouvelle journée nationale d'action contre l'accord emploi. Applaudi par les congressistes, Pierre Cohen, maire de Toulouse, a salué aujourd'hui l'action de l'ancien secrétaire général Bernard Thibault.
Thierry Lepaon, futur secrétaire général de la CGT, Pierre Cohen, maire de Toulouse et Bernard Thibault

« Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ». Pierre Cohen, maire de Toulouse, a cité Jean Jaurès pour son discours d'accueil devant le millier de congressistes présents au 50e congrès de la CGT. « Et je ne doute pas que les gens soient courageux à la CGT », a-t-il poursuivi. Une critique déguisée après l'appel de Thierry Lepaon pour une nouvelle journée nationale d'action contre l'Accord emploi ? Le successeur désigné de Bernard Thibault à la tête de la CGT veut une nouvelle journée d'action lorsque s'ouvrira le débat sur ce projet à l'Assemblée nationale.

« Le gouvernement Ayrault a pris certaines mesures positives, avait bien voulu concéder hier Thierry Lepaon, lors de son discours d'introduction. L'initiative du contrat de génération va dans le bon sens, même si elle est insuffisante. Nous l'observons, Hollande et Sarkozy partagent la même obsession : l'abaissement du coût du travail et la flexibilité comme réponses aux problèmes économiques des entreprises. Le 2 avril va s'ouvrir le débat parlementaire (NDLR : concernant l'accord sur l'emploi). Je propose que le congrès décide d'une journée nationale d'action dans la semaine du 2 au 5 avril ».

"Ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous divise"
« Nous sommes dans une période qui nécessite l'unité, a répondu Pierre Cohen à Objectif News, à la suite de son discours. Notre majorité travaille sur l'évolution de la loi pour qu'elle soit acceptée par une majorité de syndicats. Mais je comprends aussi que les syndicats souhaitent se faire entendre. Nos divergences sont parfois exacerbées alors que ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous divise, notamment dans nos rapports avec Jean-Luc Mélenchon".

En citant Jean Jaurès, Pierre Cohen souhaitait surtout insister sur le choix symbolique de Toulouse à l'occasion du 50e congrès de la CGT : « C'est le berceau du syndicalisme ». Il a enfin salué le travail de Bernard Thibault à la tête de la CGT.

Dossier Sanofi
Le contexte local n'a pas été éludé hier. « Le Cancéropôle, situé sur l'ancien site AZF, ambitionne de devenir rapidement le leader européen dans la recherche et les soins du cancer, a rappelé Gisèle Vidalet, secrétaire générale de l'Union départementale de Haute-Garonne. Là encore il y a un fossé entre l'affichage, les effets d'annonce et la réalité. Ce projet est basé sur des partenariats publics et privés. Le désengagement de Sanofi hypothèque l'avenir du site. Sanofi, première entreprise du CAC 40, dont les bénéfices avoisinent 9 Md€ et dont le taux de profitabilité de l'action est à plus de 34%, a décidé de rayer le site toulousain de la carte ».

Hugues-Olivier Dumez
© Rémi Benoit

En savoir plus :

Le congrès de la CGT a lieu au Parc des expositions de Toulouse, du 18 au 22 mars.

La CGT revendique un peu moins de 700 000 adhérents, dont 14700 syndiqués en Haute-Garonne. Elle comptait quelque 2,5 millions d'adhérents en 1968.

Parmi les syndiqués, 56,6 % sont dans le privé et 43,4 % sont dans le public.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.