LGV : la Région vote la convention de financement du tronçon Tours - Bordeaux

Le Conseil régional devait se prononcer, ce lundi 28 février, sur la convention de financement et de réalisation du tronçon Tours - Bordeaux de la LGV. Une première étape nécessaire à la concrétisation de la partie Bordeaux-Toulouse qui suivra.

Le Conseil régional devait se prononcer, ce lundi 28 février, sur la convention de financement et de réalisation du tronçon Tours - Bordeaux de la LGV. Une première étape nécessaire à la concrétisation de la partie Bordeaux-Toulouse qui suivra. Malgré l'opposition d'Europe Écologie - les Verts et des abstentions du Front de gauche et du PRG, l'assemblée plénière a voté en faveur de l'apport financier programmé, soit 102, 139 M€, sous conditions.

En début de matinée, Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser), lançait en guise d'avertissement dans un communiqué : « Les collectivités n'ont pas le droit de renoncer. Ce serait ridiculiser Toulouse et la Région qui serait les seuls territoires à renoncer à la grande vitesse, Bordeaux et l'Aquitaine qui tireraient le plus grand bénéfice d'une décision stupide. » La majorité de l'assemblée régionale est semble-t-il du même avis puisque la convention de financement du barreau LGV Tours - Bordeaux a été approuvée ce lundi. La participation du Conseil régional, à hauteur de 102,139 M€, représente 36,4 % de l'écot total amené par les collectivités de Midi-Pyrénées (280,569 M€).

Le Conseil régional s'est majoritairement prononcé en faveur de cette convention de financement et du protocole d'accord lié. 56 élus régionaux ont voté pour (PS, MRC mais aussi les groupes d'opposition « Osons Midi-Pyrénées » et Républicains et territoires »). Les 15 élus d'Europe Écologie ont voté contre. Enfin, 19 élus (PRG, Front de Gauche et Jean-Claude Luche d' « Osons Midi-Pyrénées ») se sont abstenus.

A 3 heures de Paris en 2020

A l'issue de la séance, le président Martin Malvy a rappelé que « la convention prévoit ce que nous avions posé comme condition, à savoir que nous ne verserons que 60 à 70% des 102 M€ qui constituent notre participation et que le pourcentage restant ne sera acquis à l'État qu'au premier coup de pioche des travaux du tronçon Bordeaux-Toulouse. »

De son côté, « Osons Midi-Pyrénées » soulignait après la séance que « Martin Malvy a été lâché par ses propres amis et alliés, se trouvant ainsi en position minoritaire au sein de sa propre assemblée, les groupes PRG, Europe Ecologie et Front de gauche ayant décidé de ne pas voter la délibération. Il a donc fallu que les élus de l'opposition votent cette délibération pour qu'elle puisse être adoptée. Ce que les élus Osons Midi-Pyrénées ont fait sans aucun état d'âme car un rejet aujourd'hui aurait été catastrophique. »

Autre groupe d'opposition, « Républicains et Territoires » a aussi soutenu cette convention de financement, affirmant que « renforcer l'attractivité, l'accessibilité et le développement économique de la région est pour les élus du groupe une priorité ».

Membres de la majorité régionale, le groupe Europe Écologie - les Verts avait annoncé des derniers jours qu'il voterait contre cette condition de financement. « La seule solution pour que le TGV arrive plus rapidement à Toulouse est le réaménagement des lignes existantes. Écologiquement irresponsable, trop coûteuse, mal financée, l'option LGV est irréaliste. A ce jour le projet de LGV Bordeaux-Toulouse est estimé au minimum à 5,2 milliards d'euros alors que l'aménagement défendu par Europe Écologie les Verts représente au plus un milliard avec un différentiel temps sur le trajet Paris - Toulouse de trente minutes. » Outre « l'impact sur la biodiversité, les consommations d'énergie et les nuissances sonores au-delà de 250 km/h, les élus écologistes estiment aussi qu' « avec une participation de Vinci de seulement 29% au lieu de 50%, le partenariat public - privé est une supercherie. » Des arguments balayés par Martin Malvy : « L'aménagement de la voie actuelle ne répondrait pas aux besoins de Midi-Pyrénées. Alors que la quasi totalité des métropoles régionales se situera bientôt à moins de 3 heures de Paris en TGV, que serait l'avenir de notre région si Toulouse restait la seule grande ville de France desservie en près de 4 heures comme certains le réclament ?

La réalisation du tronçon Tours - Bordeaux doit mettre Paris à 4 heures de la ville Rose en 2016, puis à 3 heures en 2020 lorsque Bordeaux - Toulouse sera achevé.

Mikaël Lozano

En photo : le Conseil régional s'est prononcé en faveur de la convention de financement du tronçon Tours - Bordeaux à 56 voix pour, 15 contre et 19 abstentions (© Mikaël Lozano)

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