Mobilité : My Sam démarre à Toulouse et veut casser les codes du VTC

L’application albigeoise de VTC My Sam est la première à laisser ses chauffeurs décider du prix de la course et à les rémunérer même lorsqu’ils ne sont pas en activité. Le lancement officiel de cette application communautaire est prévu pour le mois d’octobre.
Pierre Rosi, le fondateur de My Sam, se fait conduire par un de ses chauffeurs.

"Avec My Sam, ce sont les chauffeurs qui décident", se félicite Pierre Rosi, fondateur de la startup en période de test depuis le 1er août 2016. Pour l'application albigeoise de VTC My Sam, l'important est d'instaurer une relation de confiance avec ses chauffeurs et de les rendre acteurs de leur profession. C'est avec cette spécificité que la startup espère se démarquer dans un marché ultra concurrentiel largement occupé par Uber, et dans lequel de nouvelles applications ne cessent d'apparaître (Allocab, SnapCar, Heetch, LeCab...). "Selon moi, c'est le moment idéal pour nous lancer sur le marché car nous proposons un service bien plus personnalisé que nos concurrents", souligne pourtant le fondateur de My Sam.

Voter le prix de la course

Tout d'abord, la startup dont le lancement officiel est prévu pour le mois d'octobre, permet à ses conducteurs de voter annuellement le prix des courses. Selon Pierre Rosi, près de 2 500 chauffeurs auraient déjà été séduits par l'application, en grande partie pour cette raison:

"Mes deux associés et moi sélectionnons un tarif haut et un tarif bas puis le prix du trajet est fixé de manière raisonnée, en concertation avec tous les chauffeurs de l'entreprise, explique Pierre Rosi. Après tout, qui sommes-nous pour leur dire combien ils doivent gagner ?".

En outre, l'application ne prélève que 10% de commission sur chaque course pour le service qu'elle fournit, contre par exemple 25% chez Uber selon My Sam. Ainsi, sur un trajet à 20€, un conducteur My Sam en gagnerait 18 tandis qu'un employé d'Uber ne récupèrerait que 14€. "Beaucoup de clients nous disent préférer notre application car ils savent que les chauffeurs sont rémunérés à leur juste valeur", souligne Pierre Rosi.

Un fichier en or

Par ailleurs, la grande nouveauté que propose My Sam, c'est le fichier client. Grâce à l'application, chaque chauffeur VTC a la possibilité de se constituer un dossier personnel avec la liste de ses clients fidèles. Ainsi, lorsque le chauffeur est sollicité par un des habitués l'ayant ajouté en favori, il ne reverse que 5% de commission à My Sam. De plus, si un client requière les services de son chauffeur préféré et que celui-ci n'est pas disponible, la commande est transférée à un autre conducteur du réseau My Sam en échange d'une commission de 3%.

"Aujourd'hui, mon fichier compte 400 clients et grâce aux commissions que me reversent les autres chauffeurs qui prennent mes courses quand je suis indisponible, je gagne environ 100 € de plus par mois, se réjouit Sébastien Fava, chauffeur My Sam. À terme, j'espère atteindre 500 € de complément de revenu grâce à ces commissions".

D'autre part, si un conducteur décide de cesser définitivement son activité, il peut conserver son fichier client ou choisir de le revendre. Dans le premier cas, le chauffeur "apporteur d'affaires" bénéficie d'une rente à vie associée aux commissions des trajets de ses anciens habitués avec My Sam. Dans le second cas, la revente d'un fichier client bien fourni peut atteindre les 15 000€. Ainsi, le système valorise l'ancienneté des chauffeurs dont le salaire dépend de la taille du carnet d'adresse.

Des chauffeurs embassadeurs

De cette façon, My Sam travaille à entretenir une relation de confiance avec ses conducteurs. À terme, le fondateur de la startup espère n'avoir que des chauffeurs exclusifs, qui n'utilisent que son application. Cette fidélité, c'est la clef pour Pierre Rosi, car contrairement à Uber dont le budget communication se chiffre en millions d'euros, My Sam s'appuie sur ses employés pour faire sa promotion auprès du grand public. Ces économies substantielles permettent ainsi à la startup de rémunérer confortablement ses chauffeurs et de développer son application. 

"À ce jour, 5 000 des 10 000 clients de l'application nous ont été apportés par les chauffeurs, éclaire Pierre Rosi. Chaque conducteur My Sam est un ambassadeur qui nous fait de la publicité extrêmement ciblée en visant des hommes d'affaires, des chefs d'entreprises... Toutes les personnes qui ont souvent besoin d'un taxi. Cette méthode est bien plus efficace que les affiches ou spots télévisés qui touchent beaucoup de personnes peu ou pas intéressées par le service".

Par ailleurs, l'application My Sam met un point d'honneur à fidéliser ses clients. Tout d'abord, en proposant aux utilisateurs de lister leurs chauffeurs favoris pour une course personnalisée, puis en créant un système de réservation.

"Un client peut réserver son trajet avec le chauffeur de son choix entre 30 minutes et un mois à l'avance, tandis qu'avec Uber, la réservation ne garantit pas l'horaire d'arrivée du chauffeur et ne peut pas se faire autant à l'avance", relève Asrat, chauffeur utilisateur de My Sam.

Enfin, l'application albigeoise ne pratique pas de majoration des courses, un système où le prix des trajets est gonflé aux horaires de grande affluence pour inciter plus de chauffeurs à se rendre disponible.

Difficultés au démarrage

À ses débuts pourtant, l'application My Sam a été victime de son succès. Dans la Ville rose, le nombre de chauffeurs adhérents a explosé, contrairement au nombre de clients, laissant souvent les conducteurs sans passagers. Mais pour Pierre Rosi, ce problème n'est plus d'actualité : "Nous avons eu ce souci au début de notre phase de test. Mais aujourd'hui, l'équilibre est rétabli entre nos 250 chauffeurs toulousains et une clientèle d'environ 4 000 passagers. Le problème persiste dans d'autres villes mais il devrait s'estomper de lui-même au moment du lancement officiel en octobre".

Le startupper met aussi en avant le fait que les nouveaux chauffeurs ont besoin d'une période d'adaptation, le temps de fidéliser leur clientèle. Distribution de flyers, cartes de visites, film promotionnel en voiture... Certains conducteurs proactifs qui partent à "la chasse au client" s'en sortent mieux que les autres. Environ 2% des chauffeurs qui utilisent l'application, majoritairement sur Toulouse, travaillent exclusivement avec My Sam. 

Une importante levée de fonds pour début 2018

Enfin, malgré quelques échos négatifs de part sa ressemblance de nom avec Sam, une application francilienne similaire à UberPop qui avait accusé des retards de paiements de ses conducteurs, My Sam arrive aujourd'hui à la fin d'une période de test favorable.

Pour l'instant, la société rémunère six salariés, ses chauffeurs et travaille en collaboration avec une société toulousaine de développement d'applications web pour l'amélioration et la mise à jour de son produit. La startup est déjà active dans 35 villes de France (Toulouse, Bordeaux, Nice, Cannes et Paris en première ligne), mais la petite albigeoise ne compte pas s'arrêter là:

"Nous préparons une levée de fonds par laquelle plusieurs gros groupes d'Occitanie et de Paris sont intéressés. Notre voulons montrer que des alternatives à Uber existent en partant à la conquête de l'Angleterre et des États-Unis avec la spécificité qui fait notre force : la confiance que nous accordent les clients et les chauffeurs".

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Commentaires 2
à écrit le 16/09/2017 à 12:22
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Oui de la poudre aux yeux pour justifier l'augmentation de 15%. du Travis Kalnick recruté par Mysam ?

à écrit le 16/09/2017 à 12:17
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De la fumée sans feu chez mysam, même jeu même politique de d'opacité que Uber !!

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