Betters’Rift crée à Toulouse le premier site français de paris sur les compétitions d'eSport

Le site internet de la startup toulousaine Betters’Rift permet de parier sur des compétitions internationales de jeux vidéo, ou eSport. Un concept inédit en France qui fait de la jeune pousse un des leaders d’Occitanie dans le secteur des jeux en réseau.
L'application d'Alexis Cassan et Philippe Chaix devrait bientôt permettre de parier en direct sur l'issue des matchs de football ou de rugby dans les stades connectés

League of Legends, Counter-Strike, Dota 2... Ces noms ne vous évoquent peut-être rien, mais pour d'autres, ils sont religion. Les jeux vidéo en réseau sont un loisir addictif pour des millions d'adolescents et d'adultes à travers le monde, et aujourd'hui, plus que de jouer soi-même, la tendance est aux paris sur les performances des autres. C'est sur ce créneau porteur qu'ont décidé de se lancer Philippe Chaix et Alexis Cassan, deux experts des jeux vidéo et du pari sportif :

"De plus en plus d'éditeurs de jeux en réseau organisent des compétitions internationale: plus de 400 millions de personnes à travers le monde les regardent et environ six millions parient régulièrement sur ces tournois d'eSport, éclaire Philippe Chaix, co-fondateur de la startup Betters'Rift. La loi sur la république numérique de septembre 2016 ne donne pas l'autorisation aux Français de parier de l'argent réel sur les compétitions d'eSport mais encadre l'organisation de ces tournois. Notre plateforme en ligne Betters'Rift permet donc de prendre des paris gratuitement sur 1500 matchs de jeux en réseau différents par mois".

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Les joueurs misent une monnaie virtuelle qu'ils peuvent échanger contre des bons d'achats, du matériel informatique ou des cartes cadeaux. Crédits : Betters'Rift

Des cristaux comme monnaie virtuelle

En outre, qui dit "pari", dit "gain". Or, contrairement à d'autres sites de paris en ligne comme Unibet, Unikrn ou encore Betway, Betters'Rift n'est pas autorisée à faire miser ou gagner de l'argent à ses parieurs. Certaines localités comme Las Vegas, le Royaume-Uni, l'Irlande ou l'Australie ont bien obtenu des licences spécifiques, mais en France, monnayer les paris sur l'eSport est encore interdit. Depuis juillet 2016, Philippe Chaix et Alexis Cassan proposent donc à leurs utilisateurs de miser une monnaie virtuelle, des "cristaux", échangeables dans leur boutique en ligne contre des bons d'achats, du matériel informatique ou des cartes cadeaux :

"Nous avons repris les codes établis des jeux sur smartphone comme Candy Crush, précise Philippe Chaix. Les joueurs gagnent des cristaux quand ils font un pari exact, parrainent d'autres joueurs, réussissent des quêtes bonus - comme par exemple réussir 30 paris d'affilée - et surtout à chaque première connexion de la journée. Grâce à ce système, nous maintenons une cadence de 150 connexions par jour et 1500 par mois en moyenne sur le site, et totalisons plus de 3000 inscrits".

Un modèle économique viable ?

Philippe Chaix, Alexis Cassan et Manuel Godeux ont monté la startup Betters'Rift sur leurs fonds propres (143 000 €) et ont bénéficié d'un prêt d'honneur (intérêts à taux zéro) de 30 000 euros du Réseau entreprendre. La jeune pousse a notamment été nommée lauréate 2017 de ce réseau pour son concept original. Toutefois, les services du site de paris en ligne de la startup hébergée par le Village CA sont totalement gratuits. Alors, encore aujourd'hui, les jeunes chefs d'entreprise peaufinent leur modèle économique.

"D'après nos projections, nous estimons pouvoir atteindre environ 200 000 euros de chiffre d'affaires, essentiellement grâce à notre activité en BtoB via la vente de service de paris gratuits en marque blanche, avance Philippe Chaix. Par la suite, en 2019 et 2020, la publicité et la vente de services aux joueurs devraient prendre plus d'importance et finir par représenter l'essentiel du chiffre d'affaires".

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Les fondateurs de Betters'Rift travaillent activement sur leur application de paris gratuits pour smartphone. Crédits : Betters'Rift

Pour l'heure, Betters'Rift tire déjà une partie de ses revenus de la publicité. Le site propose en effet à ses utilisateurs de regarder des vidéos sponsorisées en échange de cristaux supplémentaires. De plus, la jeune pousse vend à ses joueurs de petits services de confort, comme de récupérer une mise déjà pariée pour la placer différemment ou de recevoir régulièrement les annonces de matchs importants. Par ailleurs, la plateforme loue ses bases de données dans lesquelles sont référencés nombre de joueurs, de connexions ou de paris effectués, notamment à destination d'organismes de calcul de statistiques.

D'autre part, la startup est en discussion avec le Stade Toulousain et Orange. La jeune pousse souhaiterait, en tant que prestataire de service, proposer une application de paris pour permettre aux spectateurs de stades connectés en wifi (Stadium de Toulouse, stades bénéficiant de l'offre "Smart stadium" d'Orange Applications for Business) de miser via Betters'Rift sur l'issue du match de football ou de rugby auquel ils sont en train d'assister.

Peut-être Bientôt des paris payants

"Dans le futur, nous aimerions appliquer notre solution de paris gratuits à d'autres domaines, complète Alexis Cassan. Par exemple, nous pourrions très bien l'exporter aux stations de ski. Les vacanciers munis d'un forfait pourraient parier via notre application sur la hauteur de neige dans la station à la fin du mois, et gagner des équipements ou des pass pour remontées mécaniques en cas de succès".

Ainsi, en attendant de concrétiser ces différents projets, les jeunes entrepreneurs se consacrent à la version 2.0 de leur site. Aujourd'hui, la plateforme fonctionne comme un opérateur de paris classique : pour gagner des cristaux, les joueurs doivent trouver la bonne cote. Et à partir de la mi-octobre, les parieurs seront classés en fonction de leurs résultats et devront donc trouver la bonne cote, tout en étant meilleurs que les autres à cet exercice. Enfin, d'après les fondateurs de Betters'Rift, parier de l'argent sur des compétitions de jeux vidéo en ligne sera autorisé en France d'ici une dizaine d'années. Par conséquent, à cet horizon, ils planifient de rendre leur plateforme payante.

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