E-santé : le Toulousain MHComm en pointe sur la médecine du futur

Après l’hospitalisation à domicile, la société toulousaine MHComm s’attaque au marché de la médecine prédictive. Distinguée en 2015 par le cabinet Deloitte après une croissance exponentielle de + 1 088 % en 4 ans, la startup fondée par six ingénieurs - anciens de Freescale et General Electrics - a tenu toutes ses promesses.
Emmanuel Sicard (Président) et Olivier Galy (directeur général) misent sur la médecine prédictive

Après avoir testé sa solution de plateforme de gestion de l'hospitalisation à domicile (HAD) au sein de la Clinique Pasteur à Toulouse, MHComm s'est imposée comme un leader du secteur. Sa plateforme permet d'assurer le suivi à distance des patients hospitalisés à domicile et se déploie désormais dans une vingtaine d'établissements de soins, CHU, et cliniques en région parisienne, dans le nord de la France et en Alsace.

Sur ce marché juteux, la startup (1,2 million d'euros de chiffre d'affaires en 2016) s'est facilement imposée face à deux principaux concurrents qui pèsent pourtant plus d'un milliard d'euros : Up (ex-Chèque Déjeuner) et Wel Copp (éditeur de logiciels en santé).

"Nous avions une longueur d'avance au niveau technologique et nous avons réussi à la conserver pour passer du stade de startup à celui de PME", se félicite Emmanuel Sicard, président et cofondateur de l'entreprise, qui compte aujourd'hui 18 salariés ainsi qu'un service de R&D et des commerciaux.

Garder une longueur d'avance. C'est toujours la priorité de MHComm, qui pointe désormais un nouvel objectif, le secteur de la télésurveillance médicale. "Un secteur en devenir pour lequel on traite directement avec des hôpitaux. Nous réussissons notre entrée sur le marché en capitalisant sur notre expérience."

MHComm a en effet mis en place une application qui s'adresse aux patients atteints de maladie chronique ou en post-chirurgical. Elle compile un dossier médical qui reprend le parcours de soins, un ensemble d'informations médicales, d'activités et de rappels de prises de médicaments, ainsi qu'une messagerie directe avec l'équipe médicale.

En route vers la médecine prédictive

Pour déployer ses futures innovations, MHComm a consacré l'année dernière 50 à 60 % de son budget à la R&D.

"C'est indispensable pour nous qui souhaitons conserver notre agilité et notre esprit d'innovation. D'ailleurs, demain, notre objectif n'est plus de partager de l'information médicale, c'est déjà fait. C'est de déployer des outils de médecine prédictive."

MHComm travaille sur ce sujet depuis un an et demi, notamment en lien avec le CEA à Toulouse pour mettre en œuvre des transferts de technologie.

L'entreprise cherche donc à élaborer un nouvel outil qui permettra, dans le cadre d'un suivi de pathologie, de remonter des alarmes ou des informations sur des événements exceptionnels, avant qu'il n'y ait pas "cassure pour le patient". La mise en œuvre se fait en collaboration avec les établissements de soins sur la base d'un questionnaire prédéterminé par les médecins. La technologie de MHComm permet ensuite de croiser les réponses des patients concernés avec des données de masses appartenant à des patients ayant eu la même pathologie et, à partir de là, de se projeter sur l'évolution de la pathologie dans les 6 ou 12 prochains mois.

"C'est un exemple de cross pathologies, qui permettront demain à un établissement de santé de gérer plusieurs parcours de soins comme l'insuffisance cardiaque, le diabète, les cancers..."

MHComm compte déployer sa technologie en 2018 et capitalise pour cela sur son expérience acquise depuis six ans dans le domaine de la prise en charge des patients hors des murs. "Nous avons cumulé énormément de données dans ce cadre et certains de nos clients nous permettent de travailler sur ce sujet." En Occitanie, MHComm, qui a bénéficié du fonds d'amorçage d'accompagnement de BPI France et de la Région, est membre du Hi-Lab, l'accélérateur de startup de la Clinique Pasteur, depuis sa création et a par ailleurs engagé des discussions avec l'Oncopole.

MHComm table sur 2 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année et Emmanuel Sicard prévient : "2016 était une année d'investissements, 2017 sera celle du déploiement."

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