E-santé : Start Track, l’algorithme issu du Cnes séduit sportifs et soignants

Après s'être adressée au grand public, Start Track, qui développe un algorithme d’entraînement sportif conçu par le Cnes, a pivoté pour se consacrer à la santé et au sport de haut niveau. Un test est mené actuellement dans plusieurs hôpitaux et maisons de santé.
En croisant les données, l'application donne des conseils personnalisés

Comment aider un patient à reprendre une activité physique après une chirurgie ? Des personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, obésité, etc.) à pratiquer une activité physique régulière ? Mesurer s'il reste un peu d'énergie à un joueur de foot ou de rugby pour terminer son match ? En utilisant l'application déployée par Start Track, la startup toulousaine cofondée par Hugo Hurtado. Le jeune commercial, lauréat du concours Act in Space en 2014, développe cette plateforme qui, à l'origine, a été mise au point par le Cnes pour la préparation physique imposée aux astronautes. Elle permet de différencier la puissance cardiaque de l'effort fourni par l'utilisateur en croisant une soixantaine de paramètres (physiologiques, météorologiques, topographiques...) et donc de donner des conseils personnalisés à chacun.

"Nous ne sommes pas dans la performance physique mais bien dans le maintien de la santé. Nous nous positionnons plutôt en activité de soutien. Nous pouvons par exemple faire gagner du temps à un médecin dans le cadre de la loi du sport sur ordonnance, après qu'un de ses patients l'a autorisé à accéder à ses données. Même chose dans le sport de haut niveau", décrit Hugo Hurtado.

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L'appli qui peut réduire les dépenses de santé

Pourtant le positionnement initial de Start Track était plutôt grand public. "Nous avons pivoté quand nous avons réalisé que les acteurs de la santé, mutuelles, maisons de retraite, établissements de santé, avaient des attentes importantes dans ce domaine", décrit Hugo Hurtado. Il évoque en effet une étude de l'OMS démontrant que l'inactivité physique coûte 250 euros de plus par an en dépenses de santé.

Toujours soucieuses de faire des économies, les mutuelles et les assurances veulent se différencier sur le sujet. Start Track leur propose des logiciels de solution de reprise d'activité à destination de leurs adhérents, "garantissant un anonymat total des données", assure la startup. Même intérêt dans le milieu du sport de haut niveau, avec des coachs, friands de solutions technologiques qui aident à mieux appréhender les capacités physiques des champions.

 "Les grands coachs sportifs dégagent beaucoup de données sur leurs joueurs sans toujours parvenir à les analyser. Notre algorithme leur permet de mesurer combien de temps un joueur peut encore courir et comment il se sent pendant l'effort physique en temps réel."

Une levée de fonds de 300 000 euros en 2017

Start Track a été créée en septembre 2015 dans la foulée du Salon du Bourget. En effet, à cette occasion, Hugo Hurtado avait eu l'opportunité de pitcher le projet avec un certain Thomas Pesquet. Dans l'assemblée, des investisseurs (BPI France par exemple), membres du Cnes et grands groupes industriels comme les Laboratoires Pierre Fabre, avaient été séduits par le projet. Un premier tour de table de 200 000 euros sans prise capitalistique avait alors permis de démarrer.

Depuis, de grands noms de la santé comme le groupe Korian (qui gère 715 Ehpad en France et en Europe), des mutuelles et assurances Malakoff Médéric, Maïf, Harmonie Mutuelle, mais aussi le CHU de Toulouse et le Chic de Castres, testent le projet au sein d'une quinzaine de groupes utilisateurs.

Prochaine étape pour la startup (qui mise sur un chiffre d'affaires de 130 000 euros en 2017) : monter en puissance, notamment au niveau commercial. "Nous souhaitons démarcher de nouvelles structures dans le domaine de la santé, mais le business model est difficile à trouver dans ce secteur car la question finale est bien de savoir qui va payer le coût de la solution qui s'élève à 60 euros par an et par utilisateur", pointe Hugo Hurtado.

Le dirigeant assure pourtant être en phase de contractualisation pour boucler une première levée de fonds de 300 000 euros avant la fin de l'année. "Il s'agira cette fois-ci d'une levée de fonds à ouverture capitalistique, mais aucun fonds ni industriel n'entrera pour le moment. Uniquement des business angels."

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