Cybersécurité : Awacloud sécurise les données des salariés en déplacement

Awacloud pourrait devenir indispensable dans les prochaines années pour le monde de l'entreprise. La startup fondée à Toulouse veut s'attaquer aux problèmes des failles informatiques lors des déplacements de salariés. Installée au sein du Connected Camp, Awacloud teste déjà sa solution auprès d'industriels.
Un prototype de micro-serveur développé par la startup Awacloud

C'est un projet innovant pour la mobilité en entreprise. Awacloud, startup fondée à Toulouse par Chantal Droulez, souhaite s'attaquer au problème des failles de sécurité en entreprise lors des déplacements de salariés. La solution de la startup ? Développer des micro-serveurs sécurisés qui chiffrent les données de l'entreprise. Grâce à cet objet "de la taille d'un Zippo (briquet tempête utilisé par les soldats américains, NDLR) et que l'on peut glisser dans la poche", les salariés en situation de mobilité auront accès à toutes leurs données sur tous leurs appareils (smartphone, ordinateur, tablette ...). Les micro-serveurs fonctionneront également avec tous les systèmes d'exploitation tels iOS, Android et Windows. Le micro-serveur pourra être utilisé avec ou sans connexion internet. "Échanger est important, encore plus lorsque vous êtes mobile. Lorsque vous vous connectez au réseau wi-fi d'une gare pour travailler avec les données de l'entreprise, vous n'êtes à l'abri de rien et n'importe qui peut récupérer vos données. Aujourd'hui, les entreprises préfèrent prendre des risques plutôt que de limiter la mobilité", indique Chantal Droulez.

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Si Awacloud est née, c'est également en partant d'un constat alarmant. Il y aurait aujourd'hui en France 75% des entreprises touchées directement par des problèmes de cybercriminalité. On estimerait à 3 000 milliards de dollars le coût de la cybercriminalité dans le monde en 2020. Chantal Droulez connaît bien ce sujet car elle est régulièrement en situation de mobilité :

"On a tous déjà utilisé des connexions wi-fi non sécurisées ou dupliqué des données de l'entreprise sur un ordinateur personnel ou une tablette. Dans ces moments-là, les données sont dans la nature, hors de contrôle du directeur des systèmes d'information (DSI). 60 % des failles sécurité sur des données sont liées à des collaborateurs mobiles".

Baguette magique

Pour Chantal Droulez, l'aventure d'Awacloud débute officiellement en octobre 2016, mais l'idée de la startup apparaît quelques mois plus tôt lors d'une discussion informelle avec Matthieu Bouillou, collaborateur de Chantal Droulez et alors futur directeur de la technologie d'Awacloud. Lors de cette conversation, Matthieu Bouillou demande à Chantal Droulez ce qu'elle souhaiterait si elle avait une baguette magique. L'entrepreneure lui explique alors qu'elle souhaiterait un outil qui lui permette d'utiliser ses données en ligne ou hors ligne, de façon sécurisée lors de tous ses déplacements. Elle vient de lui décrire Awacloud. "Il m'a répondu qu'il n'y avait pas besoin de baguette magique et qu'il était capable de le faire lui-même".

Au sein du Connected camp de l'IoT Valley depuis février 2017, Awacloud a intégré la deuxième saison de l'incubateur de startups spécialisé dans l'IoT (internet des objets). "En un mois, nous avons déjà beaucoup avancé sur le produit final. Nous estimons avoir déjà gagné trois mois sur la conception du prototype grâce au Connected camp" se félicite Chantal Droulez.

Six mois après son lancement, il est encore tôt pour espérer un chiffre d'affaires, mais les objectifs indiqués par la startup sont "très raisonnables" d'après sa fondatrice.

"Nous fixons comme objectif 100 000 euros de chiffre d'affaires pour la fin de l'année 2017 et 100 millions dans cinq ans. C'est un marché nouveau, donc c'est nous qui le créons, comme ce fût le cas par exemple lors du lancement des premières tablettes où de la musique sur téléphone. Nous n'avons pas de concurrence directe, nous serons les seuls à garantir la sécurité des données de l'utilisateur mobile."

Prudence et expérience

En étant hébergée au Connected camp, Awacloud suscite actuellement beaucoup d'intérêts de la part de grands groupes. Des tests sont d'ailleurs en cours avec l'entreprise Bolloré Transport & Logistics. "Beaucoup d'entreprises s'intéressent déjà à notre produit qui n'est pas encore achevé. Mon passé dans l'industrie me rend prudente, nous prenons notre temps, nous voulons dégager une image de professionnalisme et de qualité, il ne faut pas presser les choses", précise l'entrepreneure. Aujourd'hui à la tête de la startup et accompagnée de trois développeurs, Chantal Droulez a déjà un solide bagage derrière elle avec dix ans de direction opérationnelle aux États-Unis lors des premières heures de la Silicon Valley et au sein d'entreprises industrielles françaises (Chantal Droulez a travaillé chez Algoé et Sustainable). Elle est également cofondatrice du cabinet Towards Conseil depuis maintenant 9 ans.

"À terme, nous aurons tous un micro-serveur dans la poche"

Pour Simon Vacher, responsable du Connected Camp, la décision d'intégrer Awacloud dans la deuxième saison de l'incubateur de startups de l'IoT Valley était une évidence : "l'équipe est déjà très bien structurée, c'est un atout principal que toutes les startups n'ont pas aujourd'hui, avec de très bons éléments dans le développement. Awacloud a également la chance d'avoir une CEO avec un excellent réseau pour trouver des marchés. Elle est également dotée d'une expérience solide". Simon Vacher voit déjà Awacloud aller très loin. "Leur micro-serveur s'adresse à un marché B to B, et deviendra sûrement un objet banal dans la vie des entreprises, mais à terme, on peut imaginer un marché B to C, et un jour, nous aurons tous un micro-serveur dans la poche."

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