Croissance continue pour MyFeelBack, mais bilan mitigé pour la filiale USA

La startup toulousaine MyFeelBack annonce un bon bilan 2016 avec plusieurs gros contrats signés, notamment avec le géant des cosmétiques L'Oréal. La société, qui a créé un logiciel Saas d'enrichissement de la connaissance client, dresse néanmoins un bilan en demi-teinte de son expérience à New York. Interview de Stéphane Contrepois, président de MyFeelBack.
Stéphane Contrepois, président de la Start-up MyFeelBack

Vous annoncez une cinquième année de rentabilité, ce qui est plutôt rare pour une startup, comment l'expliquez-vous ?

L'année 2015 était plutôt l'année de validation du "go to market", c'est-à-dire la validation du modèle économique et de la commercialisation. 2016 nous a permis de passer plusieurs caps, notamment en volumétrie : notre modèle économique est essentiellement basé sur les feedbacks collectés et valorisés de nos clients, et nous avons passé cette année la barre symbolique des 100 millions de feedbacks. Par ailleurs, le chiffre d'affaires de la société a pratiquement doublé par rapport à l'an dernier et on est à un peu plus de 80 % de croissance entre 2015 et 2016. Nous allons dépasser normalement la barre des deux millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017.

Quelle est la part de votre CA à l'international?

Nous avons une position de leader sur le marché français à l'heure actuelle et on essaie d'aller se déployer naturellement dans les pays limitrophes en Europe. Aujourd'hui, on est à 25 % du chiffre d'affaires à l'international ce qui est très faible pour une boite Saas. J'espère que d'ici 2020, nous inverserons la tendance et que nous serons à plus de 50 % à l'international. Actuellement nous sommes présents dans plus de 50 pays en termes d'utilisateurs, on a passé la barre des 75 clients grands comptes, et nous avons signé un contrat majeur au niveau mondial : L'Oréal. C'est une vraie réussite.

Vous avez implanté une filiale à New-York, il y a un peu plus de deux ans, aujourd'hui plus personne de MyFeelBack n'y travaille, que s'est-il passé ?

Nous y sommes allés pour comprendre le marché et comprendre si le produit y était adapté, donc de ce point de vue là, c'est plutôt très positif. Nous avons deux concurrents mondiaux, les startups Qualtrics et Medallia, qui ont levé respectivement 200 millions et 250 millions de dollars. En France et en Europe, nous les rencontrons assez souvent, nous connaissons leurs faiblesses et leurs qualités, et sommes bien positionnés par rapport à eux. Mais aux États-Unis ce n'est pas du tout le cas, et nous avons souffert de leur politique marketing très agressive. Du coup, nous avons fait machine arrière, c'est-à-dire que notre filiale américaine existe toujours, mais elle nous permet surtout d'avoir un pied-à-terre par rapport à nos multinationales françaises. Ainsi, quand on signe L'Oréal Monde en France ou la SNCF Monde en France, il est plus facile d'aller les voir aux États-Unis et de les facturer à des filiales américaines. Donc la filiale américaine fonctionne bien, on a une dizaine de clients aujourd'hui aux États-Unis, mais c'est par des accords commerciaux acquis en amont en France.

C'est un échec pour vous?

Ce n'est pas un échec, ce n'est pas une réussite, c'est une stratégie de présence aux États-Unis qui nous permet de nous déployer là-bas grâce à nos multinationales françaises et en même temps, par ricochet, de signer de nouveaux contrats.

Vous avez obtenu le Pass French Tech fin 2015, avec un peu de recul, que retirez de cette expérience ?

Le Pass French Tech est un label qui nous permet, avec certains grands comptes, de montrer des garanties. En effet, BpiFrance a des accords-cadres avec eux, et le fait d'avoir ce label French Tech permet de passer quelques barrières qui auraient été plus compliquées à franchir autrement. Et c'est aussi une image, un étendard qui nous a donné de la crédibilité. Par ailleurs, courant 2016, MyFeelBack a été retenue par BpiFrance pour rentrer dans le Hub Excellence, une quarantaine de personnes qui sont dédiées à la croissance d'une vingtaine de startups et qui va beaucoup nous apporter.

Prévoyiez-vous des embauches en 2017 ?

Si tout va bien, nous passerons à 30 et 35 salariés, contre 22 aujourd'hui. Nous avons la chance d'être sur un secteur en forte croissance. Il y a cinq ans, on a fait le pari de se lancer dans ce secteur de la relation client et de la connaissance client, c'était un marché très fragmenté avec une stratégie de croissance peu maitrisée et peu de données. Plus les années avancent, plus l'on s'aperçoit que les sociétés se remettent en question sur leur stratégie CRM et connaissance client.

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