Nowave, l'anti-Netflix à la française a fait le buzz à Cannes

Lancée à Toulouse par Bérengère Dastarac, la startup Nowave ambitionne de s'imposer sur le marché de la vidéo à la demande. Véritable anti-Netflix à la française, Nowave proposera à partir du 30 juin une sélection de films d'auteurs peu connus du grand public. Présenté pendant le festival de Cannes, ce modèle économique original semble avoir séduit les professionnels du cinéma. Entretien.
Bérengère Dastarac, fondatrice de la startup Nowave, et Benjamin Böhle-Roitelet de Ekito.

Vous étiez au festival de Cannes récemment. Pourquoi ?

J'y suis allée quatre jours avec Benjamin Böhle-Roitelet de Ekito (qui héberge Nowave, NDLR) pour rencontrer des vendeurs et des distributeurs français qui nous connaissent encore peu. L'accueil a été très bon de la part des professionnels et de la presse spécialisée. Cet engouement était inattendu. On nous a dit que nous étions la surprise du marché alors que Netflix et Amazon étaient attendus. Notre plateforme innovante a intéressé les professionnels. Nous avions déjà signé des partenariats avec Wide Management, Premium Films ou encore WTFilms. Nous revenons de Cannes avec de nombreuses propositions. Il va falloir faire le tri.

On qualifie Nowave de "Netflix du cinéma d'auteur". Quel service proposez-vous exactement ?

À la différence de Netflix, qui propose un énorme catalogue de films - des blockbusters en général - qui passent dans les grandes salles de cinéma, Nowave propose une sélection de films issus du cinéma d'auteur. Ceux qui passent de festival en festival mais qui restent invisibles pour le grand public. Notre crédo est que trop de choix, tue le choix. Nous allons donc proposer aux abonnés une sélection de films choisis pour eux, notamment par des prescripteurs.

Qui sont-ils ?

Il s'agira de grands reporters, d'auteurs, de chefs étoilés, d'acteurs du numérique, etc. Des gens connus qui vont conseiller des films qu'ils aiment. Cela permettra d'attirer sur la plateforme les gens qui suivent ces personnalités sans pour autant s'intéresser particulièrement au cinéma d'auteur.

Combien d'abonnés visez-vous ?

Notre site de démo est déjà en ligne mais nous lançons officiellement notre site le 30 juin prochain en France et en Angleterre. Nous visons les 5 000 abonnés à notre formule de 6,99 euros par mois sur les deux territoires en un an.

C'est loin de Netflix !

Oui, mais nous ne sommes pas sur le même créneau. Netflix occupe 75 % du marché de la vidéo à la demande. Si nous atteignons 7 %, nous serons contents. Contrairement à Netflix, qui négocie les droits monde pour ses films, nous négocions pays par pays et notre site est géolocalisé. Les abonnés français n'auront pas le même contenu que les abonnés anglais.

Quel est votre plan de développement ?

Après la France et l'Angleterre, nous allons ouvrir le site aux pays anglophones et francophones : d'abord l'Europe du Nord, qui est l'une des plus grosses consommatrices de vidéos à la demande, puis l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Ensuite, nous nous ouvrirons au monde hispanophone et à l'Asie. La Chine est un marché énorme. Les acteurs de la VOD y proposent des films chinois. Nous allons au contraire proposer des films européens en Chine et chinois en Europe. Il faut faire voyager les contenus.

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