Ekito, 10 ans au service des startups

Fondé en 2005, l'accélérateur de startups Ekito fête ses 10 années révolues. Une décennie passée à conseiller les grandes entreprises pour mieux innover et à accompagner les startups pour passer la vitesse supérieure.
Les locaux d'Ekito.

"Observer, expérimenter, se planter, recommencer, réussir, s'agrandir." Voilà la recette élaborée en 10 ans par Ekito, ce singulier "constructeur" de startups qui a élu domicile l'an dernier rue Gabriel Péri à Toulouse.

Des quatre associés créateurs de ce regroupement de consultants en 2005, ne reste plus aujourd'hui que Benjamin Böhle-Roitelet, actuel patron de l'accélérateur toulousain. Dix années révolues plus tard, c'est lui qui raconte l'histoire de cet acteur important de la French Tech.

À l'origine, il y a une réflexion qui va l'encontre du discours majoritaire. "En 2004, la pensée de l'innovation se mondialise et on dit qu'elle deviendra si simple à mettre en œuvre qu'on pourra délocaliser partout. Bien au contraire, nous pensions que l'innovation allait être de plus en plus complexe et qu'il faudrait imaginer de nouvelles façon d'innover", rappelle l'entrepreneur quarantenaire. Sur ce constat, une équipe se constitue et commence à travailler pour de grandes entreprises, les "rois" en langage "ekitien" comme Milan Presse par exemple ou encore Ebay, dont Ekito accompagne la réflexion "sur la manière de construire leurs produits". "Qu'Ebay vienne nous chercher nous a conforté dans notre démarche", assure Benjamin Böhle-Roitelet. Même sentiment d'être sur la bonne voie en 2010 quand Ekito assiste France Pari et chapeaute une équipe de quinze personnes pour "les aider à sortir leur produit de pari en lignes avant le mondial de foot".

Pendant cette première phase, la jeune société, déjà rentable, élabore son modèle. "Nous avons observé, investi du temps dans des pratiques comme le lean startup, une méthodologie à laquelle nous avons contribué. Cela nous permet d'avoir le recul nécessaire pour l'utiliser aujourd'hui, explique Benjamin Böhle-Roitelet. Le fait d'organiser le FailCon nous a permis d'étudier des centaines de profils et d'apprendre de leurs erreurs."

Conseiller les startups

Ekito commence à s'intéresser aux startups dès 2007 et envoie, par exemple, une équipe chez Goojet, une startup de Ludovic Le Moan. Pénétré de cette dynamique d'apprentissage, les "Ekitiens" apprennent comment fonctionnent ces "pirates" pour leur proposer "des services correspondant à leurs besoins". Un constat émerge : les startups n'ont pas les moyens d'investir dans le consulting car elles doivent se consacrer sur leur production de valeur. En 2010, Ekito change de tactique et héberge des jeunes pousses dans ses nouveaux locaux situés place de la Bourse. "Nous en avons créées également, comme Little Theatre qui a été un plantage. Mais, cela nous a permis d'affiner notre modèle." Après cinq années de maturation, celui-ci attire de nombreuses startups comme Telegrafik (2013), Demooz (2014) ou encore Moi Chef (2014). L'espace vient à manquer. Il est temps de déménager.

En février 2015, c'est chose faite. Ekito prend possession des anciens locaux de NRJ, rue Gabriel Péri et ouvre les portes du Grand Builder. "C'est parce que nous avons étudié notre premier espace que le Grand Builder est un super outil", sourit Benjamin Böhle-Roitelet. Actuellement, une dizaine de startups y est accompagnée par une équipe de 40 personnes. "Contrairement à d'autres accélérateurs, nous privilégions la qualité à la quantité, prévient le patron d'Ekito. Nous investissons beaucoup sur peu quand d'autres investissent peu sur beaucoup. C'est pour cela que nous sommes très sélectifs."

Déploiement

La société nourrit néanmoins des ambitions de développement. En décembre 2015, elle a ouvert le Blue Builder sur la côte atlantique, un accélérateur dédié au surf et à l'action sport. Une opération menée en six mois, repérages d'opportunité compris. Si d'autres déploiements sont à l'étude, une chose est certaine, Ekito reste à bonne distance de la capitale. "Nous allons souvent à Paris, car c'est là que sont les financements, reconnaît Benjamin Böhle-Roitelet, mais il y a des endroits pour tout. Le Sud-Ouest - et Toulouse - sont des endroits plus sereins pour penser et construire des produits. Paris, comme la Silicon Valley, est l'endroit où l'on vend. Pas l'endroit où l'on pense au calme."

À quoi ressemblerait Ekito dans 10 ans ? Au rythme actuel (deux ouvertures de builder par an), la société pourrait construire un réseau d'une vingtaine de sites. L'idée fait sourire Benjamin Böhle-Roitelet. "Nous arrêterons de nous déployer mais nous n'avons pas encore posé de limites, prévient-il. J'espère que nous allons continuer à nous surprendre et à aller plus loin que ce que l'on pensait au début. Seules certitudes du capitaine du Grand Builder, rester dans "l'observation et le plaisir intellectuel de faire des choses, relever des défis et vivre des aventures de pirates".

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