Les taxis aériens autonomes d'Eva arrivent à Francazal

Après Hyperloop TT, c'est au tour de la startup Eva de s'installer sur l'ancienne base militaire de Francazal près de Toulouse. Fondée par un ancien collaborateur de Tesla, la jeune société veut faire voler en zone urbaine des taxis autonomes. Elle cible en priorité les grandes mégalopoles asiatiques.
Le taxi aérien pourrait voler jusqu'à 350 mètres d'altitude.

"J'ai reçu des dizaines de candidatures, certaines venaient de membres de SpaceX en Californie prêts à venir travailler ici à Toulouse", lance fièrement Olivier Le Lann. Après avoir été responsable des ressources humaines au sein de Critéo et un passage chez Tesla (le constructeur de voitures électriques présidé par Elon Musk), l'entrepreneur a décidé de lancer Eva (pour Electric visionary aircrafts). Objectif : faire voler d'ici un an des taxis aériens autonomes dans les grandes villes.

"L'engin fera 4,20 mètres de long et pèsera 560 kg avec la possibilité de transporter une charge utile de 150 kg. Dans un premier temps, une seule personne pourra voler à bord. Depuis une application, l'utilisateur réservera le taxi qui se posera dans la rue pour venir le chercher. L'aéronef sera capable de décoller de manière autonome verticalement", décrit Olivier Le Lann.

 Vidéo de présentation du taxi aérien d'Eva.

Toulouse préférée à la Silicon Valley

Et pour déployer cette technologie, l'entrepreneur qui a travaillé ces dix dernières années au Japon, a choisi Toulouse. Plus précisément, son équipe va s'installer sur l'ancienne base militaire de Francazal dans les bureaux voisins de ceux d'Hyperloop TT.

"Nous avons passé en revue les villes les plus intéressantes pour nous installer. Cela aurait pu être Singapour, Seattle ou la Silicon Valley mais nous avons décidé de nous implanter à Toulouse. La Ville rose regorge de talents notamment d'ingénieurs aéronautiques", poursuit le fondateur d'Eva.

Olivier Le Lann est pour l'instant entouré d'un directeur financier japonais, d'un responsable design basé en Inde et d'un directeur technique italien. Ces trois collaborateurs devraient prochainement le rejoindre à Toulouse. Eva envisage d'atteindre un effectif de 20 personnes d'ici fin 2018.

D'ici là, la jeune société va construire ses premiers prototypes. "Nous allons récupérer les matériaux auprès de fournisseurs avant d'assembler nous-même l'engin. Nous tablons sur un prototype à l'échelle 1/5e d'ici un mois, puis un prototype à l'échelle 1/2 pour le printemps et enfin faire voler un engin à taille réelle d'ici un an", décrit Olivier Le Lann.

Une démonstration pour les JO de 2020 à Tokyo

Le taxi aérien pourrait voler jusqu'à 350 mètres d'altitude. Mais pour l'instant, le survol des villes par de tels engins est interdit en Europe. La startup mise donc en priorité sur les mégalopoles asiatiques plus souples au niveau règlementation.

"Des villes comme Séoul, Tokyo ou Pékin sont beaucoup plus touchées par la congestion urbaine. Ce sont aussi des endroits où les habitants s'accommodent plus facilement du bruit et donc ne seraient pas dérangés par la présence de taxis volants. Eva a déjà été contactée pour faire une démonstration à la mairie de Tokyo en vue des JO de 2020", complète-t-il.

Le marché des taxis volants est en pleine ébullition depuis la présentation successive des prototypes du Chinois Ehang, de concept Pop Up d'Airbus ou encore du drone d'Uber. Le créateur Eva explique que son avantage concurrentiel est d'avoir imaginé une machine plus petite qui n'a pas besoin de décoller depuis le toit des immeubles. "Il y a de la place pour plusieurs entreprises sur ce secteur. Dès 2020, des taxis voleront. Bien sûr, ce ne sera pas un moyen de transport de masse, peut-être que ça ne concernera qu'1% de la population", imagine-t-il.

Eva ne cible pas uniquement le transport de passagers mais imagine la possibilité d'acheminer par ce biais des colis pour des sociétés logistiques en survolant les bouchons. Les taxis aériens pourraient également être utilisés pour des opérations de sauvetage. Financée pour l'instant en fonds propres, la société Eva espère réaliser d'ici un an une levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d'euros auprès d'investisseurs asiatiques.

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