Spatial : "CLS est face à une concurrence protéiforme"

Dans une interview à La Tribune, le président du directoire de CLS revient sur les récentes acquisitions de la société toulousaine de services satellitaires. Pour le dirigeant, cette stratégie de croissance externe est nécessaire pour faire face à la concurrence de nouveaux acteurs dans le spatial.
Christophe Vassal président du directoire de CLS.

Christophe Vassal se confie à La Tribune Toulouse. Diversification et croissance externe:  le président du directoire de CLS explique la stratégie de son entreprise. Opérateur de systèmes satellitaires et fournisseur de produits et services à valeur ajoutée, cette société basée à Ramonville-Saint-Agne doit faire face à de nouveaux entrants sur son marché.

Vous avez annoncé il y a quelques jours le rachat de l'entreprise lilloise Sirs. Pourquoi cette opération ?

L'activité de CLS se concentre historiquement sur de la surveillance de l'activité maritime et océanographique. Or, l'essentiel de l'activité économique et humaine se situe sur les zones continentales. Jusqu'à présent, quand nous étions sollicités par des clients pour surveiller des grands fleuves ou des lacs, nous ne pouvions pas répondre à cette demande. Par ailleurs, le Cnes (dont CLS est une filiale, NDLR) s'intéresse au modèle mathématique SWAT, conçu pour l'étude des bassins versants.

L'acquisition de Sirs (pour Système d'information à référence spatiale) va nous permettre de nous rapprocher des côtes. Sirs est une entreprise qui produit des données géographiques à partir d'images satellitaires optiques du programme européen Copernicus et de sa constellation Sentinel-2. Elle livre notamment des cartographies de réseaux hydrographiques utiles à une gestion temps réel des cours d'eau, par exemple en cas d'inondations. Nous allons pouvoir aussi surveiller le trait de côte pour évaluer l'érosion des plages.

Lire aussi : Les caméras de Waves'n See scrutent l'érosion des plages

 Le rachat de Sirs intervient quelques mois après l'acquisition de la société américaine Woods Hole Group. Vous comptez poursuivre cette stratégie de croissance externe ?

Ces acquisitions nous permettent de faciliter notre déploiement international. Au lieu de créer un site en Indonésie, aux États-Unis ou au Pérou, un rachat nous permet de gagner du temps. CLS est désormais implanté dans une vingtaine de pays sur cinq continents. L'autre motif de croissance externe est de poursuivre la diversification de notre activité. Depuis 30 ans, CLS opère le système Argos qui assure une surveillance des animaux à partir des bouées. Mais nous sommes aujourd'hui présents dans six secteurs d'activités : la surveillance environnement, la gestion durable des ressources marines, la sécurité maritime, l'énergie et les mines, les flottes et l'espace.

Woods Hole Group est une société qui nous intéressait car elle est spécialisée dans la surveillance climatique. Elle travaille par exemple au Vietnam dans le Delta du Mékong, menacé de disparition d'ici 15 à 20 ans avec la montée des eaux.

De plus en plus de nouveaux acteurs, notamment des startups, se positionnent sur le marché des données spatiales. On imagine que cela influe sur la stratégie de CLS ...

CLS est face à une concurrence protéiforme de nouveaux entrants sur la marché : des startups, des grands groupes et même des opérateurs numériques. C'est la raison pour laquelle il faut croître. Acquérir de nouvelles sociétés permet de gonfler le chiffre d'affaires. Nous devons aussi poursuivre notre stratégie de diversification.

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