Bayab lance une machine portable pour réparer les matériaux composites des avions

Spécialisée dans la découpe par jet d'eau, la société Jedo Technologies vient de créer la filiale Bayab pour commercialiser une machine portable capable de réparer les matériaux composites des avions. Airbus l'a déjà adoptée sur les A350 et la jeune entreprise espère surfer sur l'usage grandissant des matériaux composites dans les avions.
François Cénac, président de Bayab et Michel Déléris, PDG de Jedo Technologies.

L'usinage par jet d'eau abrasif va-t-il bientôt remplacer le ponçage à la main pour réparer le fuselage des avions ? C'est le pari que fait Bayab. Créée en septembre dernier à Labège, la jeune société est une filiale de l'entreprise Jedo Technologies, spécialisée depuis les années 90 dans la découpe de pièces aéronautiques par jet d'eau abrasif. Bayab va commercialiser une technologie mise au point après 10 années de R&D au sein de Jedo. Il s'agit d'une machine portable pour réparer par jet d'eau les matériaux composites des avions.

"Le fuselage des avions peut être endommagé par des impacts de foudre, des épisodes de grêle ou encore être percuté par un cariste sur le tarmac de l'aéroport. Actuellement, des opérateurs réalisent un ponçage à la main du fuselage pour effectuer les réparations. Ce procédé prend beaucoup de temps (35 à 100 h d'usinage suivant la surface à réparer) et ce travail est nocif aux opérateurs puisque le ponçage génère de la poussière de carbone. Nous avons voulu automatiser ce processus", explique François Cénac, président de Bayab.

La société a mis au point un robot portable de 50 kilos relié par un câble de 15 mètres (longueur nécessaire pour atteindre le sommet d'un avion) à une autre machine de 500 kilos qui reste au sol. Les opérateurs hissent la plus petite machine jusqu'à l'endroit à réparer et la fixe sur le fuselage à l'aide de ventouses. La commande numérique de la machine permet de réaliser l'usinage avec d'importants gains de temps.

bayab

Machine accrochée à l'avion par des ventouses (Crédit : Bayab).

Gagner du temps et éviter la projection de poussière sur les opérateurs

"Au lieu de poncer à la main, nous allons creuser par jet d'eau abrasif la surface de matériau composite endommagée. Cette technique prend trois à neuf fois moins de temps que la ponçage manuel. De plus, nous avons intégré un aspirateur mécanique de poussière pour éviter que les opérateurs en reçoivent", poursuit François Cénac.

Airbus fait partie des premiers clients de Bayab. Le constructeur aéronautique a acheté deux machines pour effectuer des réparations sur l'A350. Dans un premier temps, la jeune société va démarcher d'autres constructeurs comme Boeing, Bombardier ou Dassault pour faire qualifier la technologie auprès de leurs avions. Mais la réparation des avions est à la charge des compagnies aériennes et donc, après avoir obtenu le feu vert des constructeurs, Bayab entend cibler Air France Industries, Delta, Lufthansa... "Notre objectif est de vendre 15 machines par an en captant 15 % du marché", précise le président de l'entreprise.

La société table sur l'essor grandissant des matériaux composites dans la fabrication des avions qui supplante peu à peu l'âge d'or des pièces métalliques. Qu'il s'agisse de fibres de carbone imprégnées de résine plastique ou des sandwichs de plastique et d'alliages métalliques, ces matériaux composites peuvent représenter plus de la moitié de la structure des avions les plus récents, comme l'Airbus A350 et le Boeing 787.

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