Campus intelligent : l'université Paul-Sabatier s'allie à Sunibrain et Berger-Levrault

L'université Paul-Sabatier et le rectorat d'académie ont signé jeudi 9 février des conventions de partenariat avec les startups régionales Sunibrain (photovoltaïque), Carré products (lampadaires intelligents) et bientôt l'éditeur de logiciels Berger-Levrault. Les entreprises pourront expérimenter leurs innovations directement sur le campus toulousain.
François Thiebot, responsable technique de Neocampus.
François Thiebot, responsable technique de Neocampus. (Crédits : Rémi Benoit)

"Entre trois et cinq lampadaires solaires intelligents devraient être installés sur le campus ainsi qu'un panneau photovoltaïque sur un toit de l'université", décrit Marie-Pierre Gleizes, chargée de la mission neOCampus au sein de l'université Paul-Sabatier. Ce jeudi 9 février, Jean-Pierre Vinel, président de l'université, et la rectrice d'académie Hélène Bernard ont signé un partenariat avec les startups Sunibrain et Carré Products, qui pourront tester en conditions réelles leurs innovations sur le site. L'éditeur de logiciels Berger-Levrault doit également rejoindre très prochainement ce partenariat qui conforte le programme Neocampus.

Un campus intelligent pour réaliser des économies d'énergie

Initié en 2013, le projet neOCampus vise à transformer le campus en démonstrateur à grande échelle, étudiants et chercheurs pouvant tester in vivo leurs sujets de recherche. Le projet regroupe 10 laboratoires de l'université avec aussi bien des informaticiens que des énergéticiens, des physiciens, des écologues ou des juristes. Le programme a surtout tapé dans l'œil du CNRS, qui a décidé de soutenir le projet à hauteur de 97 000 euros avec des partenariats avec les universités de Grenoble et Nice. Objectif : créer un campus intelligent qui permet de réaliser des économies d'énergies et de réduire l'empreinte écologique des bâtiments, tout en améliorant la qualité de vie sur le site. Depuis un an, trois salles de cours sont équipées de caméras et de capteurs de température ou de luminosité.

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"En tant que chercheurs, nous savons mener une expérimentation avec deux capteurs. Mais il est beaucoup plus difficile de conforter les résultats d'une recherche avec 50, 100 capteurs. Pouvoir le faire permet d'évacuer les biais d'une recherche. L'autre intérêt du projet neOCampus est de mettre l'utilisateur au cœur du dispositif", poursuit Marie-Pierre Gleizes.

Tester dans la vie réelle des projets de recherche

Ces arguments ont séduit la société tarnaise Carré Products. Dans le cadre d'un projet de R&D, elle a mis au point un lampadaire solaire connecté au réseau bas-débit Sigfox. "Nous allons pouvoir le tester in situ à Ramonville et sur le site Paul-Sabatier d'ici fin 2017", se félicite Coraline Herbreteau, responsable R&D chez le groupe Carré.

De son côté la startup toulousaine Sunibrain va pouvoir tester sur un bâtiment de l'université son système de refroidissement des panneaux photovoltaïques.

"L'arrosage de la toiture pendant la saison chaude permet de gagner 30% de puissance, c'est comme si on élargissait virtuellement la surface de la toiture. Cet arrosage permet également de nettoyer le panneau et de ralentir son vieillissement, estime Nicolas Cristi, fondateur de Sunibrain.

Nous travaillons déjà avec l'Irit (institut de recherche en informatique de Toulouse), cela nous a permis de passer de 17 à 30% de puissance en plus grâce à l'arrosage. Installer un panneau dans l'université représente un investissement mais nous permet aussi de gagner beaucoup de temps dans nos recherches".

L'éditeur Berger-Levrault est lui spécialisé dans les services numériques à destination des collectivités territoriales. "Nous allons créer un tableau de bord des données collectées par tous les capteurs installés dans l'université. Il faudra ensuite imaginer des services pour stocker et donner un sens à ces données. Il peut être intéressant par exemple de croiser les relevés de températures dans les salles avec la consommation de chauffage", suggère Mustapha Derras, directeur exécutif des technologies de l'innovation et de la recherche.

Par ailleurs, dans le cadre du projet neOCampus, l'université Paul-Sabatier s'apprête, aux côtés de Toulouse Métropole, à candidater à un appel à projets du programme européen Horizon 2020 autour de la smart city. Les chercheurs toulousains pourraient analyser les expérimentations menées dans la métropole par exemple autour de lampadaires intelligents.

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