Chimie verte : l'INP de Toulouse invente une compresse médicale biorésorbable

Une équipe de chercheurs de l'Institut national polytechnique (INP) de Toulouse a mis au point une compresse qui est digérée par le corps humain en quelques semaines. Grâce à un nouveau procédé de chimie verte, le tissu ne contient aucun solvants. La compresse commence à être commercialisée à grande échelle par l'industriel Sofradim.
Les chercheurs de l'INP de Toulouse ont mis au point une compresse sans solvants qui est digérée par le corps.

L'innovation devrait bientôt faire fureur dans les blocs opératoires. L'entreprise lyonnaise Sofradim Production, filiale du groupe Medtronic, va commercialiser à partir du mois de décembre une compresse chirurgicale conçue au sein du laboratoire de génie chimique adossé à l'Institut national polytechnique (INP) de Toulouse.

Un procédé utilisé pour le café décaféiné

"La compresse a deux particularités : la première est qu'elle est biorésorbable, autrement dit elle va être digérée par le corps humain en l'espace d'une semaine à un mois. L'intérêt pour les chirurgiens est de pouvoir arrêter le saignement des tissus qui suturent difficilement en laissant la compresse à l'intérieur du corps. Un grand industriel américain a déjà commercialisé une compresse biorésorbable mais l'innovation que nous avons apporté est de mettre au point une compresse sans aucun solvant chimique", explique Jean-Stéphane Condoret, chercheur à l'INP de Toulouse.

Les produits chimiques sont ainsi remplacés par un gaz à très forte pression, le CO2 supercritique. Derrière ce terme scientifique, se cache une technique de chimie verte en plein développement.

"Le CO2 supercritique est utilisé pour réaliser le café décaféiné. Il est également appliqué dans les pressings pour remplacer le perchloroéthylène (un solvant employé pour le nettoyage à sec mais interdit depuis 2010 puisqu'il est cancérogène, NDLR)", poursuit le chercheur.

Premiers à utiliser le CO2 supercritique pour la conception de compresses, les chercheurs toulousains avaient breveté leur procédé en partenariat avec un laboratoire de Grenoble dès 2005. L'année suivante, il a été licencié par Sofradim Production. Cette PME médicale lyonnaise va désormais les produire à grande échelle.

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