Des google glass à la Française, c'est ce que développe depuis 2012 le groupe toulousain Eurogiciel, spécialisé dans les services informatiques.

"Nous avions beaucoup d'applications sur tablettes pour le monde industriel, mais ce ne sont pas des objets très adaptés car trop lourds, trop fragiles ou encombrants, explique Jean-Frédéric Réal, directeur Marketing et innovation à Eurogiciel. En cherchant d'autres dispositions, nous avons découvert Optinvent, une start-up rennaise qui développait des lunettes de réalité augmentée. Nous les avons contacté à la mi 2012 et le partenariat s'est mis en place."

Un partenariat gagnant-gagnant entre le groupe aux 1000 employés et la start-up. "Optinvent pouvait vendre ses lunettes mais pas les applications personnalisées pour les clients, précise Jean-Frédéric Réal. Nous élaborons la solution logicielle permettant de développer les applications industrielles recherchées par nos clients."

Des applications industrielles

Principal atout, les lunettes libèrent les deux mains des opérateurs. Une petite caméra capte ce que celui-ci regarde, tandis que des informations complémentaires s'affichent dans son champ de vision. Logistique, maintenance, contrôle qualité, intervention sur le terrain, les applications sont multiples.

"On peut imaginer un inspecteur de réseaux qui verraient, grâce aux lunettes, où se trouvent les câbles électriques ou les tuyaux enterrés, expose Jean-Frédéric Réal. Nous avons aussi établi un partenariat pour supporter le système de cartographie de Here-Nokia dans les lunettes, afin de proposer des applications de localisation et navigation couplés aux systèmes d'information géographique de nos clients.

Dans un autre domaine, Eurogiciel a développé avec Docaposte, une filiale de La Poste, un modèle de lecture automatique de courrier pour aider au tri. Potentiellement les possibilités sont infinies.

Encore en phase de prototype, les lunettes pourraient être produites en série à la mi 2015. Pour l'instant, Eurogiciel investit entre 150 et 300 000 € par an dans ce projet qui mobilise cinq personnes en R&D. "Les investissements suivront en fonction des marchés que nous drainerons, mais nous nous sentons qu'il y a un potentiel, conclut Jean-Frédéric Réal. Toutes les grandes industries s'y intéressent. Nous pensons qu'avec Optinvent, nous avons la technologie la plus aboutie."