Le Cnes de Toulouse va codévelopper le ballon atmosphérique de Google

Google et le Cnes ont officialisé jeudi 11 décembre un partenariat autour du projet Loon, un réseau relayant internet depuis une constellation de ballons atmosphériques. Le centre de recherche français va apporter son expertise pour développer la nouvelle génération de ballons stratosphériques qui sera utilisée par le géant de l'internet. Basée au Cnes de Toulouse, une équipe de 10 personnes travaille depuis un an déjà sur le projet.
Les ballons du projet Loon seront des ballons pressurisé Lobé, dit ballon potiron, comme ceux développés à la fin des années 70 par le CNES.

Ils l'ont annoncé officiellement jeudi 11 décembre, mais le projet est né à l'automne 2013 : le Cnes et Google vont travailler ensemble sur les ballons du projet Loon. Pour le géant américain de l'internet, il s'agit de mettre en place une constellation de 100 000 ballons stratosphériques afin de relayer un accès à internet auprès des deux tiers de la population mondiale qui en sont privés aujourd'hui. "Il faudrait connecter plus de 4 milliards de personnes à internet, il n'existe pas de solution simple pour résoudre un problème d'une telle complexité. C'est la raison pour laquelle nous collaborons avec des experts du monde entier, comme ceux du Cnes", a déclaré Mike Cassidy, vice-président de Google en charge du projet Loon. "Ce projet est pour le Cnes une expérience unique de travailler avec Google, véritable emblème de la Silicon Valley, s'est félicité Jean-Yves Le Gall, président du Cnes. C'est grâce à de telles collaborations que les barrières tombent et que naissent de nouveaux projets transverses. Nous sommes fiers d'apporter notre expertise et de bénéficier en retour de l'aide de cette entreprise globale unique qu'est Google."

Une équipe de recherche basée à Toulouse

"Nous avons eu vent du projet en juin 2013 lors des 1ers essais de Google en Nouvelle-Zélande, expliquent Vincent Dubourg, sous-directeur chargé des ballons au Cnes Toulouse et Philippe Cocquerez, chef de projet. Ils nous ont sollicités lorsqu'ils faisaient un état des lieux de la recherche dans ce domaine, puis nous avons commencé à travailler ensemble dès l'automne 2013." Le Cnes de Toulouse est en effet le seul centre de recherche au monde à avoir développé des ballons stratosphériques pouvant emporter une charge de 20 kg à une altitude variant entre 15 et 20 km pendant trois mois, comme lors de la campagne Concordiasi en 2010 par exemple. C'est sur cette expertise que se base le partenariat.

Développer un nouveau véhicule atmosphérique

Pour le Cnes, l'intérêt est considérable, car Google compte utiliser des ballons pressurisé lobés en forme de potiron, une technologie étudiée par le Cnes dans les années 70-80 mais restée non aboutie. Contrairement aux modèles actuels qui dérivent au gré des vents à une altitude fixe, ces ballons seront capables d'excursions d'altitude pilotables à distance. "Nos ballons pressurisés actuels arrivent à leurs limites en taille et en performance, constate Philippe Cocquerez. Travailler sur ce projet va nous permettre de développer à moindre coût et plus rapidement un nouveau véhicule atmosphérique que nous pourrons réutiliser par la suite pour nos propres campagnes." En ligne de mire des scientifiques français : la mission Stratéole 2 qui doit étudier les mouvements de la vapeur d'eau dans l'atmosphère, aux alentours de 2018. "Pouvoir sonder l'atmosphère à différents niveaux nous sera très utile", se réjouissent les chercheurs.

À Toulouse, une dizaine de personnes travaillera sur le projet pendant au moins deux ans, parallèlement aux autres programmes du centre de recherche. "C'est de l'expertise, précise Vincent Dubourg, nous allons échanger avec les équipes de Google et leur apporter notre méthodologie." Côté financement, le partenariat met en place une coopération sans échange de fonds. "Les premiers prototypes seront réalisés par le Cnes, conclut Vincent Dubourg, tandis que les essais en vol seront pris en charge par Google."

En savoir plus :
Le coût d'un programme de développement de ballons atmosphériques est de l'ordre de plusieurs millions. Les ballons du Cnes, fabriqués à Toulouse par Z-Marine, coûtent environ 20 000 € pièce. Le montant d'un vol, tout frais compris (chaînes de vol, électroniques, opérations de lâchers, ressources humaines, logistique) est d'environ 200 000 €.

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