Vous êtes à l'initiative d'un manifeste signé avec plusieurs acteurs du monde de la cybersécurité, vous regroupant dans un collectif nommé "Resistance Cyber". Pourquoi cette initiative ?
L'attaque avec le logiciel WannaCry lancée vendredi 12 mai a bien évidemment été le point de départ de cette mobilisation commune. Je suis exaspéré par l'ampleur de l'attaque et par les victimes concernées (200 000 victimes dans 135 pays selon Europol, NDLR). Comment se fait-il que de grands groupes de l'industrie comme Renault, ou bien encore, des hôpitaux britanniques fassent partie des victimes de cette cyberattaque ? Il faut voir cet incident comme un dernier avertissement avant plus grave. La prochaine étape sera de prendre le contrôle de centrales nucléaires, de barrages hydrauliques ou même du contrôle aérien.
Qui fait partie de "Resistance Cyber" ?
Ce collectif regroupe des entrepreneurs, des chefs d'entreprises, des présidents d'associations et des journalistes notamment.
Les premiers signataires sont Daniel Benchimol, le président d'Alsoconsult et du cluster Digital Palace, Clément Saad, le président de Pradéo et représentant French Tech Montpellier, Marc Brami, le directeur de GSMag, Philippe Coste, le directeur de l'école informatique Epitech et délégué French Tech Toulouse, Damien Bancal, du site internet Zataz, Luc Marta de Andrade, président de Uneed, et Ely de Traversco, président de Phonesec.
D'autres chefs d'entreprises et experts vont très vite se joindre à nous.
Que dénoncez-vous collectivement dans ce document ?
L'attaque était très simple et évitable avec des mesures simples. Pour freiner ce terrorisme informatique, il faut une prise de conscience générale chez les internautes, les collectivités et les entreprises mais elle n'est pas suivie d'actes, ou très rarement. Les budgets informatiques dans les entreprises aujourd'hui sont trop faibles. Ce que nous dénonçons donc, c'est la lenteur d'action et nous en avons assez d'attendre. Nous allons agir avec nos moyens.
Quelles actions sont envisagées ?
Tout d'abord, nous demandons la mise en place d'un crédit d'impôts sécurité pour les PME et ETI afin de financer la protection du patrimoine informationnel des entreprises. C'est notre principale demande. Ensuite, nous avons besoin d'ingénieurs de la cybersécurité, il y a vraiment un manque de compétences à ce niveau-là. Par conséquent, avec les autres initiateurs du manifeste, nous avons décidé l'ouverture d'une école de la cybersécurité et de l'intelligence artificielle en septembre 2018 à Toulouse.
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