Toulouse, la Mairie rachète des commerces pour plus de diversité commerciale

Les quartiers Arnaud-Bernard, Pargaminières /Romiguières et Bayard / Belfort sont les premiers concernés par le droit de préemption urbain. Ce dispositif juridique, doté d'1 M€ par an, permet à la mairie d'acheter des murs commerciaux -ou d'un immeuble entier- pour favoriser une mixité commerciale. Une dizaine de commerces pourraient ainsi être rachetés dans le périmètre d'Arnaud-Bernard.
La Mairie veut favoriser la mixité commerciale en centre-ville

Baptisé "Commerce avenir", le dispositif de portage de murs commerciaux adopté lors du dernier Conseil municipal est un levier juridique complexe. Il permet à la mairie de se porter acquéreur de murs commerciaux par l'intermédiaire de l'établissement public foncier local (EPFL). "Nous avons identifié plusieurs quartiers dont Arnaud Bernard en priorité, mais aussi les rue Pargaminières / Romiguières et Bayard Berlfort, dans lesquels le marché ne se régulait plus, car le commerce de proximité avait disparu", indique Isabelle Hardy, l'adjointe chargée du commerce. Elle précise "Nous disposons d'un budget d'1M€/an pour racheter des murs commerciaux dans ces trois quartiers et nous nous donnons 4 ou 5 ans pour le faire, avec un portage qui pourrait s'étendre sur une dizaine d'années. Mais cela reste, pour nous, une opération ponctuelle. L'idée étant que la ville impulse, afin que le marché se régule ensuite tout seul !"

18 % de locaux vacants à Arnaud-Bernard
Un observatoire précis du recensement de l'offre commerciale (locaux occupés, vacants, à vendre) a dans un premier temps été mis en place dans ces territoires. "Le périmètre d'Arnaud-Bernard compte ainsi 110 boutiques avec 18 % de vacance, c'est 4 fois plus qu'au centre-ville", précise Arnaud Ernst manager commerce du centre-ville. Dans ce quartier, le coup d'envoi a déjà été donné puisque la ville est propriétaire des murs de l'ancienne "Cave Spirituelle", acquis un montant de 120 000 € ainsi que ceux de l'ancien barbier, "Barber Shop". "Pour ce dernier, nous achetons les murs de tout l'immeuble, mais nous sommes sur de l'acquisition à l'amiable. En effet, le barbier avait un bail qui courrait, mais il a souhaité arrêter son activité, nous l'avons donc évincé contre indemnité et nous relouerons bientôt la boutique via l'EPFL".
De son côté, l'aménageur officiel du Grand Toulouse, Oppidéa a été missionné pour une phase d'analyses et de diagnostics de l'habitat place Arnaud-Bernard. "Des opérations de réhabilitations de l'habitat auront lieu à moyen terme", indique Emmanuel de Séverac le directeur général.

Priorité aux petits commerces
La ville estime à une dizaine le nombre de commerces qu'elle pourrait racheter à Arnaud-Bernard et relouer ensuite (sans droit au bail), parfois elle apporte simplement un accompagnement aux propriétaires. Pour redessiner l'offre commerciale, la priorité est donnée aux petits commerces, ou à des activités de loisirs culturels : librairie, musique, sports urbains, boutiques de location de vélos etc.
Pour l'heure un premier appel à projet a été lancé pour occuper les locaux de l'ancienne "Cave Spirituelle" et une vingtaine de candidats a postulé (mais aucune grande enseigne ne s'est manifestée).
La démarche est un peu différente du côté des rues Pargaminières et Romiguières où la requalification urbaine est en cours avec le projet de Joan Busquets. La mairie indique pour l'instant s'y positionner en simple observateur, en espérant que l'offre commerciale se régule d'elle même.
Quant au périmètre stratégique Bayard-Belfort, qui sera concerné par le projet Toulouse Euro-Sud Ouest : "il est indispensable que la collectivité s'y positionne en amont, car les promoteurs le font déjà !" a indiqué Isabelle Hardy.

Béatrice Girard
© DR

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