Dans le secteur des logements neufs, 2015 a été une bonne année mais 2016 s'annonce encore meilleure. L'optimisme est donc de mise en ce moment parmi les promoteurs immobiliers. "Nous avons enregistré une hausse des ventes nettes aux investisseurs et aux occupants de 27 % à Toulouse entre le 1er trimestre 2015 et le premier trimestre 2016. C'est une bonne tendance qui profite à tout le monde et, si les choses se poursuivent à ce rythme, nous espérons dépasser les 6 000 logements réservés cette année. Ce sera le meilleur chiffre depuis dix ans", se félicite Patrick Saint-Agne, le président de la fédération régionale des promoteurs immobiliers.

Signe que la profession est confiante, à Toulouse, les mises en vente ont d'ailleurs fait un bond de 75 %, passant de 500 au 1er trimestre 2015 à 874 au 1er trimestre 2016. Il y a à peine quelques mois pourtant, les promoteurs estimaient que ces mises en vente étaient trop faibles, en retrait de leur potentiel. "C'est bien le signe que la profession a réagi très vite", estime le promoteur.

Les raisons qui décident les acheteurs à franchir le pas varient peu. Il y a, bien sûr, l'effet loi Pinel qui a réconcilié les Français avec le neuf (et a été prolongée d'un an par le gouvernement), couplé à des conditions d'emprunt exceptionnelles. Si en 2015 les observateurs s'étonnaient de taux d'emprunt flirtant avec les 2 %, la baisse se poursuit. "Depuis le début de l'année, les taux des banques ont baissé de plus d'un demi point, quelle que soit la durée d'emprunt, constate Maël Bernier chez meilleurtaux.com. Ainsi, le coût des intérêts pour un même crédit de 200 000 euros sur 20 ans a baissé de près de 14 000 euros ces 5 derniers mois." Ce mois de mai, le courtier constate un taux moyen de 1,79 % sur 20 ans et jusqu'à 1,20 % pour les acheteurs au meilleur profil. Du jamais-vu.

Toulouse, la préférée des investisseurs

Le 5e palmarès des villes où investir, publié au début du mois par explorimmoneuf.com, plaçait (encore) Toulouse en tête des villes choisies par les investisseurs. Parmi les indicateurs qui les séduisent, il y a bien sûr la démographie, la conjoncture économique toulousaine, la forte présence des étudiants et des prix raisonnables.

D'ailleurs, les derniers chiffres de la FPI montrent que les ventes à investisseurs ont grimpé de 33 % à Toulouse entre début 2015 et début 2016, contre 5 % (seulement) pour les ventes à occupants. Les professionnels observent que tous les quartiers de la ville profitent en ce moment de cette dynamique. Avec, selon la FPI, une cote toute particulière pour la Cartoucherie, dont la première tranche sort de terre actuellement.

Un chiffre cependant interpelle, c'est celui de la hausse des prix, constatée dans l'étude des promoteurs. Pour acheter un appartement neuf dans Toulouse intra-muros, il faut désormais débourser en moyenne 3 664 euros / m2 sans le parking. C'est 3,6 % de plus qu'au premier trimestre 2015 et cette hausse s'est répercutée pendant cette période dans toutes les communes de l'aire urbaine (+ 2,5 %). Toulouse fait d'ailleurs partie, après Nantes et Bordeaux, des trois grandes métropoles où les prix ont le plus augmenté. Est-ce bien raisonnable ? "C'est vrai que cette hausse est un peu préoccupante, mais je l'explique par un phénomène de rattrapage car les prix toulousains n'avaient quasiment pas augmenté depuis 5 ans, argumente Patrick Saint-Agne. D'ailleurs, malgré cette hausse, nous restons au 8e rang des grandes métropoles les plus chères, même s'il est vrai que ce devrait être un plus compliqué d'accéder à du neuf dans les prochains mois", reconnaît-il.