Toulouse flèche cinq quartiers pour attirer les entreprises (2/2)

Santé, aéronautique et spatial, immobilier tertiaire, numérique et culture scientifique... Voilà les sujets sur lesquels compte la Ville de Toulouse pour structurer son plan de développement économique. Cinq quartiers stratégiques de la métropole portent ces ambitions. Seconde partie : Toulouse Aerospace, Oncopole et Francazal.
Le "club des 5" quartiers stratégiques de Toulouse Métropole

Toulouse, 4e ville de France, a un plan pour gagner en visibilité sur la scène nationale. Son levier ? Le Schéma directeur d'organisation des territoires de l'économie, dont s'est dotée Toulouse Métropole début 2016, qui dresse une feuille de route en matière de politique économique. À travers ce schéma, cinq grands pôles existants ou en cours d'aménagement ont été listés comme prioritaires :

  • La zone aéroportuaire de Blagnac,
  • Le quartier Toulouse Euro Sud Ouest,
  • Le quartier Toulouse Aerospace,
  • L'Oncopole,
  • Francazal.

En développant ces quartiers mixtes, Toulouse espère notamment combler son retard en matière d'immobilier tertiaire. Elle veut développer une offre premium qui fait encore défaut pour attirer de nouvelles entreprises, et gagner en visibilité par rapport à d'autres grandes métropoles (Lille, Lyon, Marseille...).

Le point sur ces cinq quartiers qui vont booster la ville dans les cinq à dix ans qui viennent.

Lire la première partie de cet article sur Teso et la zone aéroportuaire : Toulouse flèche cinq quartiers pour attirer les entreprises (1/2)

Toulouse Aerospace, les "champs Élysées de l'innovation" ?

C'est un autre chantier sur lequel Toulouse Métropole mise considérablement pour les prochaines années. Lancé au début des années 2000, "Montaudran Aerospace" rebaptisé récemment "Toulouse Aerospace", est appelé à devenir le futur quartier mixte dédié à l'innovation, l'aéronautique et les systèmes embarqués de la ville. "Il se développe sur 52 hectares tout au long de l'ancienne piste de l'aéropostale qui mesure 1,8 km, comme les Champs Élysées !", glisse Raphaël Catonnet, le directeur général délégué d'Oppidea, chargée de l'aménagement du quartier.

"Toulouse Aerospace comprendra une polarité scientifique dédiée à la recherche et à l'innovation au sud et culturelle au nord, avec la piste des géants et la grande halle de la machine ainsi qu'une place urbaine de la taille de la place du Capitole."

À terme, Toulouse Aerospace comprendra 350 000 m2 de bâti dont 200 000 m2 de bureaux et 800 logements, un cinéma et des commerces. Objectif ? Faire le lien avec le pôle scientifique de Rangueil tout proche, pour faire cohabiter 10 000 enseignants-chercheurs, 30 000 étudiants de grandes écoles et de l'université, avec des industriels et des startups. Toulouse Métropole espère aussi que ce site devienne un territoire pilote "Smart City" dans le cadre de l'appel à projet lancé à l'automne dernier par la Caisse des dépôts et consignations. Des innovations en matière d'éclairage intelligent, de mobilité et d'énergie pourraient y être menées.

Pour l'heure, face à l'espace Clément Ader, le bâtiment B 612, (24 500 m2 dédiés à l'innovation) est en cours de construction. Il accueillera l'IRT Saint-Exupéry, ainsi que le pôle de compétitivité Aerospace Valley.

Lire aussi : Diaporama : visite guidée du B612, l'un des plus importants chantiers de Toulouse

Au nord, sur la place dont l'emménagement de 70 000 m2 de bâti à été confié au promoteur Cogedim, un immeuble de hauteur comprenant notamment 77 logements haut de gamme, avec une piscine sur le toit est en cours de commercialisation. Non loin de là, le projet de la piste des géants prend forme. L'ouverture du musée de l'Aéropostale est prévue le 25 décembre 2018, jour de commémoration des 100 ans de la ligne. La grande halle de 4 500 m2 ouvrira au public mi 2018. Les premières machines et les équipes de la compagnie la Machine investiront les lieux dès mi-2017 pour un projet culturel urbain et, à terme, 150 à 200 machines y seront regroupées, dont "Le Minautore". Cette machine a été spécifiquement commandée par Toulouse Métropole. À terme, l'objectif est de développer une offre de tourisme industriel en lien avec la Cité de l'espace et le musée Aéroscopia.

B612, Aerospace Valley, IRT, Montaudran

  Le futur B612, sur Toulouse Aerospace ©photo Rémi Benoit

Les experts au chevet de l'Oncopole

Trois ans après l'arrivée des premiers médecins, chercheurs et patients sur le site, après l'ouverture de l'Institut universitaire du Cancer, l'Oncopole peine à faire les preuves de sa reconnaissance sur la scène internationale. En effet, l'ambition du site était bien de devenir un centre mondial d'envergure dédié à la lutte contre le cancer. Mais il reste compliqué pour le site toulousain d'attirer des entreprises sur le site, en dehors de Pierre Fabre et Evotec (ex-Sanofi) déjà présents.

La fondation Toulouse Cancer Santé vient elle d'accueillir Marc Keller, son nouveau directeur, dont les ambitions sont de remettre les entreprises au cœur du dispositif de la fondation pour parvenir à lever des fonds.

En 2020, l'Oncopole accueillera aussi le premier téléphérique urbain de Toulouse qui le reliera en 10 minutes et trois stations au complexe scientifique de Rangueil (le CHU et l'université). En attendant, le site de l'Oncopole vient de faire face à une déception de taille. L'agence européenne du médicament, contrainte de quitter Londres suite au Brexit, a été un temps pressentie pour s'installer à Toulouse et donc à l'Oncopole. Mais ce sont finalement les villes de Lyon et Lille qui l'ont emporté pour représenter la France. Les raisons invoquées ? Un manque de locaux d'immobilier tertiaire immédiatement disponibles sur le site, une accessibilité réduite aux autres grands pôles européens comme Bruxelles et Paris. Pour la collectivité, pas question de baisser les bras cependant. Toulouse Métropole place l'Oncopole dans la liste de ses sites prioritaires et a confié un audit sur le sujet à un bureau d'études dont les résultats devraient être connus avant la fin de l'année.

 L'Oncopole ©photo Rémi Benoit

Francazal, une troisième vie grâce à l'arrivée d'Hyperloop

L'ancienne base aérienne de Françazal, fermée en 2010, a retrouvé des activités sur une partie de son site depuis 2013. En effet, le Canadien SNC Lavalin avait signé, en partenariat avec la CCI et ATB, une concession de 45 ans avec l'État pour développer notamment l'aviation d'affaires sur le site. C'était avant que l'industriel n'annonce finalement fin 2016 la cession de tous ses sites français, dont Francazal.

Le site a alors été repris par Edeis, qui a assuré que l'avenir du site serait pérennisé. Entre-temps, le constructeur régional ATR a installé un site de maintenance et installé 80 salariés sur le site. Une arrivée insuffisante pour la collectivité qui dispose toujours d'un terrain de 38 hectares à aménager en pôle industriel. La bonne nouvelle est arrivée avec l'annonce de l'implantation par la société californienne Hyperloop TT de son centre de R&D européen à Toulouse. Les collectivités, Toulouse Métropole et la Région se sont d'ores et déjà engagées à soutenir l'implantation de l'industriel, notamment à travers le contrat d'appui innovation à hauteur de 1 à 5 millions d'euros pour l'immobilier et la R&D.

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