La 4e édition du baromètre Crédit Foncier/CSA sur le moral des professionnels de l'immobilier indique que, dans le Sud-Ouest, 67 % de la profession est optimiste pour l'année 2016. Ce n'était pas arrivé depuis longtemps. Comment l'expliquez-vous ?
En effet, nous avons 67 % d'optimistes contre seulement 30 % de pessimistes, et ce contexte est saisissant par rapport à l'an dernier, où nous comptions simplement 40 % d'optimistes ! En réalité, plusieurs raisons expliquent cette inversion. La première est que le marché est reparti dès le printemps 2015 dans toutes les régions de France. Cela s'est traduit rapidement sur le volume total des transactions enregistrées dans l'ancien. Nous avions enregistré 700 000 transactions dans l'ancien dans toute la France en 2014, soit 15 % de moins qu'avant la crise et nous devrions terminer l'année 2015 avec 760 000 transactions.

Les taux d'intérêt très bas comptent-ils aussi dans ce vent d'optimisme ?
Sans aucun doute, ils sont, je pense, la deuxième raison. On ne cesse de répéter que les taux sont historiquement bas et un seul chiffre résume cela. En effet, à mensualité et durée identiques, un particulier emprunte aujourd'hui 25 % de plus qu'il y a six ans. Ce bol d'air a redonné du pouvoir d'achat et décidé de nombreux particuliers à franchir le pas de l'acte d'achat. Cette tendance devrait se poursuivre en 2016.

Selon votre sondage, 85 % des professionnels de l'immobilier pensent aussi que les primo-accédants feront leur grand retour cette année, grâce au nouveau prêt à taux zéro (PTZ). Qu'est ce qui a changé depuis le 1er janvier ?
La réforme du nouveau PTZ a été annoncée en fin d'année dernière et elle est effective depuis le 1er janvier. Ce qui a changé, c'est que le montant prêté à taux zéro peut désormais représenter jusqu'à 40 % du coût d'achat d'un logement neuf contre 18 à 26 % auparavant. Dans l'ancien, il concerne toute la France contre 6000 communes seulement auparavant, mais la condition de réaliser 25 % de travaux demeure. Pour bénéficier à un plus grand nombre de primo-accédants, le plafond des ressources a aussi été revu à la hausse. Ainsi, à Toulouse par exemple, un couple avec deux enfants qui gagne 60 000 euros par an peut bénéficier d'un PTZ jusqu'à 108 000 euros

Autre avantage, ce nouveau PTZ permet désormais un différé d'amortissement de 15 ans au lieu de 5 ans auparavant, ce qui resolvabilisera les acheteurs. Grâce à cette nouveauté, nous estimons que 120 000 PTZ devraient être signés en 2016, contre 48 000 en 2014. Un nouveau dispositif qui devrait bénéficier surtout aux ventes de logements neufs et, dans une moindre mesure, d'anciens.

À Toulouse et dans le Sud-Ouest, les professionnels sont-ils plus optimistes qu'ailleurs ?
Non. Avec 67 % d'optimistes, les Toulousains sont dans la moyenne nationale. Les plus optimistes restent les Parisiens, à 71 %. En Ile-de-France, en effet, le marché du neuf connaît une vraie reprise. Au niveau national, nous voyons aussi que les promoteurs sont les plus optimistes (76 %), contre 63 % des agents immobiliers.