Innovation : Airbus veut que ses équipes retrouvent "l'esprit pionnier"

Chargé de redonner aux 55 000 salariés d’Airbus "l’esprit des pionniers", Yann Barbaux, directeur de l’innovation d’Airbus, a exposé la stratégie de l'avionneur lors des Trophées de l'Aéronautique 2016, le 13 octobre dernier. Objectif : insuffler un esprit startup dans la multinationale.
Yann Barbaux lors des Trophées de l'Aéronautique 2016

Prendre plus de risques sur le marché de l'innovation, ouvrir l'entreprise, retrouver agilité, simplicité, vitesse. C'est en substance la feuille de route que Fabrice Brégier a donné à Yann Barbaux dès 2013, date de son arrivée chez Airbus au poste de directeur de l'innovation, créé pour l'occasion. Trois ans plus tard, que s'est-il passé ? Quels ont été les leviers pour transformer les 55 000 salariés d'Airbus en entrepreneur prêts à contribuer à la performance de l'entreprise ? Lors des Trophées de l'Aéronautique 2016 qui se sont déroulés jeudi 13 octobre, Yann Barbaux a fait le point sur la stratégie d'Airbus en matière d'(open) innovation.

 Une agence d'innovation en interne

 "J'ai créé un réseau de personnes en charge de l'innovation dans l'entreprise, je les ai choisies parmi des personnes volontaires, ayant des capacités de décision. Elles étaient 15 au départ. Aujourd'hui, nous disposons de 170 personnes réparties dans l'entreprise, qui détectent les bonnes idées et font travailler les salariés de façon collaborative," a décrit le directeur de l'innovation.

Le rôle de ces chasseurs de bonnes idées ? Choisis pour leur ouverture d'esprit, ils sont formés à des méthodes agiles qu'ils déploient ensuite au sein du groupe et sont finalement chargés de faire émerger les idées ayant potentiellement un impact important pour la société.

Pour gagner ensuite en rapidité dans les prises de décision, Airbus s'est doté par ailleurs d'une sorte d'agence de l'innovation interne, inspirée du principe des fonds de capital risque ou des accélérateurs privés. "L'objectif était de dégager rapidement de petits budgets permettant de financer des preuves de concepts et d'incuber des idées", a décrit Yann Barbaux, avant de détailler les actions menées pour ouvrir l'innovation d'Airbus vers l'extérieur, à destination des startups et PME d'une part, et des fournisseurs d'autre part.

"Startup to partners" : un programme sur mesure pour les PME

L'action la plus visible pour le grand public ces derniers mois a concerné le lancement du BizLab. Ce réseau d'accélérateur hybride accueille à la fois des projets internes d'Airbus et des startups externes sélectionnées au niveau mondial.

"Les startups bénéficient d'un programme d'accélération de six mois. Elles ont de la place pour travailler et l'aide d'un coach pour se développer. Cette période peut être complétée par une période de 6 mois de post-accélération et à la clé, nous envisageons, pourquoi pas, de créer des partenariats."

Au delà des jeunes pousses, Airbus, s'intéresse aussi aux startups plus matures et aux PME innovantes. Pour ces dernières, le constructeur a créé un programme spécifique : "Startup to partners" dont l'objectif est de créer les conditions de partenariats pérennes entre Airbus et ces entreprises. Pour détecter ces pépites à travers le monde, Airbus s'appuie sur des fonds d'investissements relais et de son "fonds maison", Airbus Venture :

"En deux ans, 600 dossiers ont été étudiés, 40 ont été sélectionnées, à ce jour 12 collaborations sont en cours et j'ai en tête au moins trois succès retenus par mes équipes", a évoqué Yann Barbaux.

"Grand témoin de la soirée des Trophées de l'Aéronautique", il a ensuite conclu par un éclairage sur les innovations qui impacteront l'industrie aéronautique demain. Des innovations qui devront bien sûr être en lien avec les préoccupations directes de cette industrie : la sécurité, la performance environnementale et économique et le confort des passagers mais aussi l'apparition de nouveaux modèles de business, le besoin de customisation, la reconfigurabilité des appareils, l'arrivée des drones...

Face à ces défis, Airbus mise sur les innovations de rupture notamment en matière de transformation digitale ou d'énergie.

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