Transition énergétique : à Toulouse, le directeur général de GRDF livre ses ambitions

Édouard Sauvage, directeur général de GRDF depuis janvier dernier, a livré ce mardi 11 octobre, lors de La Matinale La Tribune, sa feuille de route pour les quatre prochaines années. Dans un marché du gaz en pleine mutation, le dirigeant a expliqué sa stratégie en matière de transition énergétique, d'innovation, de management, de recrutements. Il s’est aussi exprimé sur le gaz de schiste et sur les ambitions du groupe à l’international. Extraits.
Édouard Sauvage, directeur général de GRDF
  • GRDF : la filiale d'Engie gère 200 000 km d'infrastructures gazières

"GRDF est la Business Unit du groupe Engie qui gère la distribution du gaz. Les directives européennes ont obligé à une séparation entre fournisseurs et distributeurs. Nous sommes donc filiale d'Engie, mais la gouvernance très stricte passe uniquement par le conseil de surveillance, et l'indépendance est respectée. GRDF gère 200 000 km de réseaux. Nous sommes concessionnaires des collectivités locales et opérateurs dans 10 000 communes avec 6 000 contrats de concessions. Nous comptons 11 000 salariés dans 8 grandes régions françaises."

  • La  transition énergétique : un objectif de 10 % de consommation de gaz vert en 2030

"Nous vivons une révolution énergétique que nous n'attendions pas avec une telle violence. Au siècle dernier, on trouvait un champ de pétrole que l'on exploitait pour 50 ans... Cette époque est révolue, notamment parce que tous les pays et toutes les métropoles ont désormais une aspiration très forte à disposer d'une énergie décarbonnée. Cette transition énergétique est un axe fort de nos objectifs. Nous exploitons aujourd'hui 21 installations de gaz vert en France et tablons sur une centaine d'ici à fin 2018. L'objectif de la loi de transition énergétique fixe 10 % de consommation de gaz vert en France en 2030. Au sein de GRDF, nous avons même élaboré un "scénario 2050" dont l'objectif est que les ¾ du gaz consommé en France soient d'origine locale et renouvelable. Nous menons aussi une réflexion avec l'Ademe pour imaginer un système 100 % gaz vert au-delà de 2050."

  • Biogaz : augmenter les tarifs de rachat pour donner un coup de pouce à la filière

"La filière du biogaz aurait besoin d'un coup de pouce financier supplémentaire. Je pense en effet que les tarifs de rachat définis par les pouvoirs publics ont été un peu sous-estimés. Augmenter ces tarifs de 10 à 15 %  ainsi que les durées de rachat de 15 à 20 ans, serait de nature à rassurer les banques et à faire décoller la filière."

  • La France ne subit pas les dictats politiques des pays producteurs

"Aujourd'hui, nous disposons d'une réserve mondiale en gaz naturel équivalente à 250 ans, sachant que la consommation mondiale s'est ralentie. La France n'est plus du tout productrice d'énergie fossile, alors qu'il y avait historiquement une production de gaz dans le Sud-Ouest et c'est aujourd'hui une situation atypique par rapport à d'autres pays.  Aujourd'hui, nous nous approvisionnons en gaz naturel auprès de différents pays fournisseurs tels que la Norvège, la Russie, l'Algérie, les Pays-Bas. Nous importons aussi du gaz naturel liquéfié d'Algérie, du Qatar ou encore du Nigéria.  La chance de la France, c'est de n'être soumise à aucun dictat politique de la part de ses fournisseurs. Notre pays a toujours fait en sorte de ne pas dépendre d'un seul fournisseur. Les enjeux géopolitiques liés au gaz sont faibles."

  • Pas de souci environnemental pour exploiter le gaz de Schiste

"Concernant l'exploitation du gaz de schiste nous disposons aujourd'hui d'éléments suffisamment factuels prouvant que les opérateurs peuvent opérer du gaz de schiste sans souci. Selon moi, les débats sur la pénétration du gaz dans les nappes phréatiques sont sans objet. Cependant au coût actuel extrêmement compétitif du gaz naturel, il y  peu d'intérêt à réfléchir aujourd'hui à cette option."

  • Des "hackathon" pour favoriser l'innovation à tous les niveaux

"En matière d'innovation, nous essayons de valoriser toutes les actions, nous avons notamment lancé des Fablab en région et multiplions les hackathons pour développer l'open innovation. Notre souci est d'identifier, parmi les startups, des partenaires solides. L'innovation digitale est en effet une autre priorité importante pour nous. Cela passe notamment pas l'installation de compteurs communicants qui permettront à terme de gérer le réseau gaz de façon différente. Nous disposons en ce moment de quatre sites pilotes en France avec 50 000 compteurs installés. À Toulouse, l'installation débutera dès 2017.
J'ai à cœur dans ma mission à la tête de GRDF de faire de cette entreprise une référence mondiale en termes d'innovation managériale et technologique. Demain je serais très heureux si les Japonais et les Chinois venaient nous voir parce que c'est ici qu'il se passe le plus de choses. Nous sommes d'ailleurs en train d'ouvrir un centre de formation gazière à Shanghai  et j'aimerais pouvoir entrainer avec nous un écosystème de startups françaises voire toulousaines. À Toulouse nous travaillons déjà avec Myfeelback pour proposer un système d'information en temps réel sur les chantiers."

  • Une convention avec Toulouse métropole pour déployer le gaz naturel véhicule (GNV)

"Nous signons avec Toulouse Métropole une convention qui comprend plusieurs volets. Il s'agit d'une part d'inaugurer la première station service GNV ouverte au grand public dans l'agglomération. Il y en aura trois d'ici l'année prochaine afin de déployer l'usage du biogaz aux bennes à ordures et aux sociétés de camions de livraison. Cette convention vise d'autre part à constituer à Toulouse une filière biométhane à la station de Ginestou."

  • Un management innovant et 500 recrutements par an

"Notre façon de manager à été percutée notamment par l'apparition des réseaux sociaux. Nous encourageons nos managers à aller vers le changement et nos salariés à s'exprimer sur les réseaux sociaux en interne et en externe. Nous avons d'ailleurs été repérés par Google sur cette question. GRDF est aussi une entreprise qui conduit un plan de recrutements d'envergure avec 500 embauches par an dont de nombreux techniciens et des cadres essentiellement ingénieurs. Cela pour faire face notamment à une pyramide de âges vieillissante. "

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Commentaires 2
à écrit le 25/08/2018 à 10:44
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j'aimerai savoir qui est le directeur de grdf Toulouse merci de me répondre

à écrit le 12/10/2016 à 15:49
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Que viennent faire les gaz de schistes dans votre stratégie pour la transition énergétique ? J'avais cru comprendre qu'Engie et donc GrDF développent un mix décarbonné grâce au solaire, au stockage par la filière hydrogène et au digital pour équil...

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