Cars Macron : 40 emplois créés en un an en Occitanie

Un an après la libéralisation des lignes de bus, les autocaristes locaux comme le Montalbanais Jardel ou l'Aveyronnais Verdié ont su tirer leur épingle du jeu en nouant des partenariats avec Flixbus et Ouibus, qui dominent le marché des autocars. 40 emplois ont été créés, mais la rentabilité n'est pas encore atteinte.
La société Jardel a embauché 25 chauffeurs de cars sur un an.

Dans le sillage de la loi Macron, qui libéralise depuis août 2015 le marché des bus en France, les grandes lignes nationales au départ de Toulouse se sont multipliées en l'espace d'un an. Jusqu'au printemps dernier, cinq autocaristes se disputaient ce nouveau marché : l'Écossais Mégabus, la filiale de la SNCF Ouibus, l'Allemand Flixbus, la filiale d'Eurolines Isilines et le groupement de PME françaises Starshipper. Depuis, Mégabus a fait faillite. Pionnière sur le marché des lignes nationales de bus, la société avait été la première à proposer des billets Toulouse-Paris avec des prix d'appel imbattables de 1 euro. Mais à ce tarif là, difficile d'être rentable. De son côté, Starshipper, qui avait commercialisé des billets Toulouse-San Sebastian, a été absorbée par Ouibus. Au bout d'un an, ont survécu Flixbus (qui a conquis 50% des parts du marché), suivi de Ouibus et de l'outsider Isilines.

Verdié et Jardel ont tiré profit de la libéralisation

La filiale de la SNCF Ouibus avait noué dès le départ un partenariat avec l'autocariste aveyronnais Verdié Autocars.

"Ce partenariat avec Ouibus est pour nous une activité complémentaire qui représentera à terme 10 à 15 % de notre chiffre d'affaires, estimait à l'automne 2015 Clément Verdié, en charge de la communication chez Verdié Autocars. Nous allons embaucher une vingtaine de personnes d'ici à la fin de l'année et nous tablons sur une cinquantaine de salariés dans le Sud-Ouest d'ici à fin 2016."

Un an plus tard, le bilan est conforme aux attentes puisque le groupe a embauché une dizaine de personnes pour l'activité grandes lignes, qui représente 15% du chiffre d'affaire et mobilise 40 collaborateurs (au sein du groupe qui compte 600 salariés). "Nous prévoyons 5 à 10 recrutements en 2017", poursuit Clément Verdié.

Même son de cloche pour la PME montalbanaise Jardel qui a signé un accord avec Flixbus. "Comme prévu, nous avons embauché 25 chauffeurs depuis un an (sur un effectif total d'une centaine de salariés). Les lignes nationales représentent 30% de l'activité de l'entreprise", précise Xavier Jardel, le président de la société.

LA RENTABILITÉ DES LIGNES NATIONALES RESTE FRAGILE

Du côté de la fréquentation, les autocaristes affichent également un "bilan très satisfaisant". En France, le transport par autocar longue distance a séduit 5 millions de voyageurs au 30 juin 2016 selon les dernières données de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer). Ces nouvelles lignes desservent 193 villes dans 75 départements. Rien que chez Jardel, on a comptabilisé 156 000 billets vendus sur un an.

"La fréquentation s'est stabilisée avec un taux de remplissage moyen de 60%, explique-t-il. Ce taux varie de 80% sur les lignes les plus empruntées comme Toulouse-Paris ou Toulouse-Lyon, à 50% pour les lignes les moins fréquentées".

Clément Verdié relève lui aussi "un taux de remplissage qui varie de 55 à 75% et un taux moyen de 65%" : les lignes les plus fréquentées sont celles qui vont vers Paris, Montpellier et Lyon. En hiver, les cars qui desservent la station de ski de La Mongie ont du succès alors qu'en été ce sont plutôt des destinations vers Aix-en-Provence".

Pour autant, l'Arafer relève que la recette moyenne en autocar est de 3,68 euros aux 100 kilomètres par passager, largement inférieure donc aux 10 euros par passager pour le train. Malgré l'essor rapide de la clientèle, les trois opérateurs présents sur ce marché des autocars longue distance ne sont pas encore rentables. Seul Flixbus vise des bénéfices pour l'année 2017.

Va-t-on à terme vers une suppression des lignes les moins rentables ? Xavier Jardel ne veut pas y croire : "Si on devait enlever les lignes non rentables, nous n'aurions pas beaucoup de trajets à proposer. C'est ce maillage qui fait l'intérêt de ce mode transport".

À noter par ailleurs que face au succès des cars Macron, le ministère de l'Économie avait décidé dans la foulée d'étendre la libéralisation des bus aux trajets de moins de 100 kilomètres. Mais pour l'instant, les autocaristes ne se sont pas saisis de cette disposition. "On aurait pu imaginer des cars au départ de Toulouse qui s'arrêteraient à Montauban. Mais en multipliant les arrêts sur les grandes lignes, on rallonge considérablement le temps de trajet et on perd des voyageurs", assure Xavier Jardel.

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