Nouvelle usine, suppressions de postes : le groupe aéronautique Latécoère bouleversé

Coup de tonnerre chez l'équipementier aéronautique Latécoère, dont l'usine historique de Périole est située en plein cœur de Toulouse. La direction a présenté aux représentants du personnel un plan stratégique qui bouleverse la société. Il implique notamment la suppression de 236 postes et la fermeture du site de Tarbes, mais également la création d'un nouveau site de production à Toulouse. Des décisions en partie liées à l'absence de nouveaux programmes dans l'aéronautique.
Frédéric Michelland, directeur général de Latécoère

Fermeture du site de Tarbes, nouvelle usine toulousaine, investissements en recherche et technologie, cession d'activité : le nouveau projet stratégique de Latécoère, Transformation 2020, présente des bouleversements importants pour le groupe, tout juste sorti d'une situation financière difficile.

Hier, lundi 6 juin, la direction a présenté aux représentants du personnel ce plan qui vise à améliorer la compétitivité du groupe "dans une industrie aéronautique en profonde mutation et un écosystème concurrentiel toujours plus exigeant".

Sur la période 2017-2021, Latécoère devrait consacrer près de 100 millions d'euros à ses investissements industriels, mais aussi "doubler les ressources de ses projets de recherche et technologies". Objectif : "bénéficier pleinement du prochain cycle de nouveaux programmes Airbus et Boeing, attendus entre 2020 et 2025". 


236 postes menacés

La direction a ainsi proposé un plan de départs volontaires suivi d'un plan de sauvegarde de l'emploi. Actuellement, le groupe emploie 4 964 personnes dont 2 356 en France. 236 postes seraient concernés (232 pour la branche aérostructures et 4 pour les systèmes d'interconnexion). 
Le site de Tarbes (34 personnes) va fermer. Frédéric Michelland, directeur général de Latécoère, justifie ce plan social :

"Ces suppressions de postes sont liées aux baisses de charge dans l'ingénierie, dues  à l'absence de nouveaux programmes. Nous nous adaptons aussi à la faiblesse de l'aviation d'affaires et au ralentissement de certains programmes comme l'A330 et l'A380, dont les cadences ne sont pas au niveau attendu. Enfin, ces suppressions de postes sont liées à notre décision de regrouper certaines productions qui sont actuellement assurées sur le site de Tarbes et de Périole (Toulouse)."

"Le groupe s'engage à faire du reclassement interne sa priorité absolue et à faciliter les reclassements au sein de la filière aéronautique dans la région", précise par ailleurs un communiqué. Pour l'instant aucun licenciement n'est prévu.

Une nouvelle usine à Toulouse

Parallèlement à ces suppressions de postes, Latécoère envisage la création, à proximité du siège toulousain du groupe, d'un nouveau site de production de plus d'une centaine de personnes et représentant un investissement de l'ordre de 20 millions d'euros.

"Plusieurs sites sont à l'étude, indique le directeur général. Nous ne savons pas encore si nous ferons construire ou si nous allons réaménager un site existant. Dans tous les cas, il faudra que ce soit adapté à une activité d'usinage."

Le futur site servira en effet à la ré-internalisation de la fabrication de certaines pièces jusqu'ici assurée sur le site de Périole ou sous-traitées à d'autres sociétés.

Cession de Latécoère Services ?

Dans l'objectif d'un "recentrage du groupe sur ses métiers clés", Latécoère affirme que l'opportunité d'une cession de sa branche Latécoère Services est étudiée, "bien qu'aucune décision n'ait été prise à ce jour". 


Le groupe souhaite en effet se repositionner sur son marché, avec comme priorité de "renforcer ses positions de leader sur les portes, les meubles avioniques et les harnais électriques". Ce schéma se traduirait par une nouvelle implantation en Bulgarie pour accueillir les activités de petit assemblage à faible valeur ajoutée.

"Avec la restructuration financière, nous avons remis du kérosène dans la machine. Les changements opérationnels nous ont permis l'alignement sur la piste. Désormais on attaque notre plan de vol", conclut Frédéric Michelland, qui se dit "dans un état d'esprit combatif".

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