Une manifestation sous tension. Les Toulousains se sont une nouvelle fois rassemblés contre le projet de loi porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri. La quatrième manifestation à Toulouse en moins d'un mois après celles des 9, 17 et 24 mars.

Rassemblées sur les allées Jean-Jaurès, 20 000 personnes selon la préfecture et 100 000 selon les organisateurs ont commencé à défiler avec, en première ligne, la CGT et FO, les deux principaux syndicats à l'initiative de cette nouvelle manifestation. De nombreux étudiants et lycéens étaient également présents dans un cortège bien plus étoffé que les précédents.

"C'est une mobilisation exceptionnelle, à l'image du rejet de ce projet de loi par les Français, a commenté Cédric Caubère, le secrétaire départemental de la CGT 31. Le gouvernement a montré qu'il pouvait abandonner la réforme constitutionnelle. Nous attendons qu'il fasse de même pour la Loi Travail."

Les modifications apportées le 14 mars par le Premier ministre n'ont pas convaincu la CGT qui les qualifie de "cosmétiques" et qui appelle à la grève dans les entreprises et les administrations. Une intersyndicale (CGT, FO, FSU et organisations de jeunesse) se réunira vendredi 1er avril pour décider de la suite du mouvement. Des actions devraient être menées le 5 avril prochain et une manifestation est prévue le samedi 9 avril.

La manifestation sur le pont des Catalans © Rémi Benoit.

8 personnes interpellées et placées en garde à vue

Sous l'étroite surveillance des forces de l'ordre, les manifestations ont contourné le centre-ville en passant par le boulevard Lascrosse (métro Compans Caffarelli), avant de revenir sur la place Saint-Cyprien via le pont des Catalans.

Lors de la dislocation du cortège en fin de manifestation, des heurts ont éclaté entre certains manifestants et les forces de l'ordre au niveau de la place Saint-Cyprien. Une dizaine de camions de CRS et de gendarmerie était mobilisée. Ces derniers bloquaient la circulation au carrefour de Saint-Cyprien.

Un manifestant © Rémi Benoit.

Selon la Préfecture de Haute-Garonne, "un groupe de 400 à 500 personnes de la mouvance contestataire a refusé de se disperser sur la place Saint-Cyprien et dans le secteur. Cagoulées, ces personnes s'en sont pris aux forces de l'ordre et leur ont lancé des projectiles, les obligeant à faire usage de grenades lacrymogènes. Des poubelles ont également été incendiées."

Confrontation entre des manifestants et les gendarmes mobiles © Rémi Benoit.

Au total, ces incidents ont conduit à l'interpellation et la mise en garde à vue de 8 personnes. Au vu des événements, Tisséo a été contraint de fermer les stations de métro à Saint-Cyprien et Patte d'Oie pendant plus d'une demi-heure.

Après le départ des forces de l'ordre, le calme est revenu aux alentours de 16 h dans les quartiers de Saint-Cyprien et Patte d'Oie. L'avenue de Grande-Bretagne, où ont eu lieu les derniers affrontements, a également été rouverte à la circulation malgré le feu de déchets au milieu de la route.