Avant le Bourget, le site toulousain de Thales Alenia Space a déjà fait le plein de commandes

En amont du Salon du Bourget, Thales Alenia Space a fait le point sur son actualité et sur les projets en cours. Entre digitalisation de la production et contrats inédits, le groupe qui compte 3 000 personnes sur le site de Toulouse a de nombreux challenges en perspective. Le Bourget devrait être l'occasion d'une annonce sur le programme Stratobus.
Thales Alenia Space a prévu de faire une annonce sur le Stratobus lors du Salon du Bourget

2016 a été une très bonne année et 2017 s'annonce tout aussi passionnante. En quelques mots, c'est le message qu'a voulu faire passer Albert Cerro, directeur de l'établissement toulousain de Thales Alenia Space, en amont du Salon du Bourget. Le rendez-vous incontournable aéronautique et du spatial sera l'occasion de faire une annonce autour du programme Stratobus. Ce dirigeable, qui peut être redescendu et reparamétré, permet une observation optique ou radar à 20 km d'altitude et couvre 500 km de diamètre. Un appareil qui intéresse autant l'armée que des communautés de communes ou des exploitants télécoms, et dont l'enveloppe sera conçue par Aistar Aerospace à Ayguesvives.

Le groupe, qui a enregistré un chiffre d'affaires de l'ordre de 2,4 milliards d'euros en 2016 devrait connaître "la même tendance en 2017". Côté embauches, le site toulousain devrait recruter 150 personnes environ cette année, comme en 2016. "Si tout se passe comme prévu, fin juin, 24 de nos satellites auront été tirés", se félicite celui qui est par ailleurs directeur des programmes radiofréquences et altimétrie du groupe.

Plusieurs gros contrats dans les télécoms

Il faut dire que la coentreprise franco-italienne doit honorer de nombreux contrats remportés ces dernières années. C'est le cas par exemple de la constellation de 80 satellites Iridium Next, gagnée face à des concurrents américains à la suite des expériences GlobalStar et O3b. Dix d'entre eux ont été lancés le 14 janvier dernier par Falcon9 après de multiples reports et le lancement d'une deuxième grappe de dix satellites est prévue pour le 25 juin prochain. Selon le calendrier de SpaceX, dix autres satellites devraient être mis en orbite en septembre et une dernière grappe en décembre.

"Destiné aux télécommunications, ce programme verra 66 satellites actifs en permanence, les 14 derniers étant en réserve au sol ou en orbite, précise Albert Cerro. Iridium Next offrira plus de capacité, plus de débit." Sur ces satellites, le site de Toulouse a conçu le design du système et de l'antenne active alors que la plateforme a été et 400 à 450 personnes ont été impliqués dans ce projet.

"Les deux challenges étaient l'antenne active et la volonté du client de ne pas avoir de rupture de charge lors du renouvellement de la constellation", poursuit le directeur du site toulousain.

Le contrat SES 17, qui doit permettre de démocratiser l'internet par satellite dans les avions, est également très ambitieux, selon Albert Cerro. "SES nous a demandé de digitaliser l'ensemble de la charge utile. Cela n'a jamais été fait jusqu'ici et le processeur intégré pourra mixer plusieurs canaux afin de couvrir tous les besoins. Nous allons vers des satellites plus digitaux, plus puissants, c'est une vraie révolution."

Dans le même secteur, Thales Alenia Space a remporté début juin un contrat de 130 millions de dollarspour le satellite Inmarsat GX, qui couvrira une zone allant de l'Europe à l'Inde pour l'internetà bord des avions. Le 28 juin, le satellite Inmarsat S EAN / Hellas Sat 3 sera lancé pour fournir des services par satellite mobiles, fixes et de diffusion.

"En plus d'O3b, nous avons quatre charges utiles à livrer d'ici à la fin de l'année pour le secteur des télécoms. La salle d'intégration est pleine", se réjouit Albert Cerro.

Plus présent sur la navigation

Mais le site de Toulouse est également spécialisé dans la navigation et a remporté plusieurs contrats, dont un avec la Corée en octobre 2016 pour le système de navigation Kass issu du système Egnos. TAS fournira également l'instrument Argos Neo du nanosatellite Angels fabriqué par Nexeya. Le groupe conçoit aussi le système de "search and rescue" Meolut 2.

Enfin, après la mise en service du système de géolocalisation par satellite européen Galileo en décembre dernier, Thales Alenia Space travaille sur la mise en place des services, l'amélioration et la sécurité. "Les questions de cybersécurité inquiètent de plus en plus", insiste Albert Cerro.

À Toulouse, des investissements seront réalisés dans la space lane pour l'automatisation des lignes de production des cartes électroniques. "Les processus seront numérisés et un robot fournira des kits de montage et de visserie pour l'intégration des charges utiles", explique Albert Cerro.

Lire aussi : Albert Cerro va mener la transformation digitale de Thales Alenia Space

Par ailleurs, Thales Alenia Space travaille de plus en plus avec des pièces réalisées en impression 3D. Le groupe souhaite enfin poursuivre sa politique de cross fertilisation de ses sites en Europe.

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