Insiteo applique la géolocalisation indoor au smart building

Après la géolocalisation indoor, Insiteo s'intéresse au smart building. Un marché risqué mais stratégique pour la société toulousaine qui compte sur l'hyperconnectivité en entreprise. Elle a déjà fournit des solutions numériques à des entreprises comme BNP Paribas, Orange, La Poste ou Honeywell.

L'année 2017 marque un tournant important pour Insiteo. L'entreprise toulousaine, spécialisée dans la géolocalisation indoor via des applications mobiles, se consacre au smart building : le  bâtiment intelligent qui propose des services connectés.

"Dès 2015 nous avons réalisé que la géolocalisation indoor était un secteur porteur d'opportunités avec des solutions utilisables dans les gares, les aéroports, les parcs d'expositions, les centres commerciaux, etc. mais nous voulions nous spécialiser dans un seul segment. À l'époque nous ne savions pas encore lequel serait le plus prometteur", explique Arnaud Masson, cofondateur et dirigeant de Insiteo.

De la géolocalisation indoor au smart building d'entreprise : transition réussie

Avant de se lancer dans le smart building, Insiteo faisait de la géolocalisation indoor pour la grande distribution. La société travaillait sur des solutions pour aider des clients tels qu'Intermarché ou Bricomarché à définir des stratégies commerciales. En même temps, une application mobile permettait aux consommateurs de gagner du temps pendant leurs achats.

Aujourd'hui avec le smart building, les solutions proposées par la société aident au "flex office" des entreprises, soit la gestion des lieux et des flux humains. Les logiciels d'Insiteo se greffent sur des applications déjà existantes.

La société propose un service de guidage permettant à l'utilisateur de se repérer dans un espace et d'effectuer un trajet interne. Sa solution possède également une fonctionnalité de détection, qui indique si une salle de réunion est libre ou non. Des notifications dites de proximité sont également envoyées afin de donner des précisions à l'utilisateur sur un objet ou un lieu se trouvant juste à côté de lui. Enfin avec l'assentiment de l'usager, l'application collecte des informations anonymes pour améliorer le fonctionnement des entreprises.

L'offre proposée par Insiteo a séduit des clients comme Orange, BNP Paribas, La Poste ou encore l'américain Honeywell. L'entreprise toulousaine compte une centaine de solutions numériques vendues pour un chiffre d'affaires d'1 million d'euros.

"Nous avons placé plus de 2 000 bornes sur le nouveau site d'Orange à Châtillon qui accueille entre 3 000 et 4 000 personnes sur une surface de 70 000 m2. Nous avons aussi déployé des solutions dédiées à la gestion de l'espace pour le nouveau bâtiment de la BNP Paribas Personal Finance à Levallois-Perret", explique Arnaud Masson.

Le smart building : une demande inédite chez les clients

Le smart building s'inscrit, selon Arnaud Masson, dans "une dynamique qui modifie de plus en plus la vie en entreprise". Il s'agit d'adopter au travail les comportements et les habitudes de la sphère personnelle, comme la géolocalisation ou les réseaux sociaux.

"Quand nous nous sommes intéressés au smart building, nous étions confiants. Ce qui nous a vraiment confortés dans notre idée c'est la demande spontanée. Nous avions jusqu'alors l'habitude de courir après le client et de devoir le convaincre, alors que pour le smart building, ce sont les clients qui font le premier pas", confie Arnaud Masson.

Le smart building est un phénomène de mode ? Aux yeux du dirigeant d'Insiteo, l'engouement est légitime, il va se pérenniser. Selon lui les entreprises intéressées savent qu'elles ont beaucoup à y gagner en termes de temps, d'espace et de confort pour leurs salariés, "ce ne sont pas des gadgets".

Structures hyperconnectées : comment gérer Les risques ?

"Pour pallier les risques opérationnels de nos solutions, nous sommes très attachés à former nos clients. La géolocalisation nécessite d'être attentifs et d'avoir certaines compétences techniques pour gérer des sites dans lesquels notre technologie est déployée", assure Arnaud Masson.

Les bâtiments intelligents et les objets connectés en général sont vulnérables aux attaques extérieures. Récemment, plus de 300 000 ordinateurs ont été infectés par un logiciel malveillant, mettant en péril le système informatique d'entreprises comme Renaud, FedEx ou encore des banques russes. Cette cyberattaque massive interroge sur les mesures de sécurité à prendre. Pour respecter la vie privée des usagers, Insiteo traite uniquement des données anonymes et tente de les protéger au maximum.

"La géolocalisation est une donnée sensible, c'est pourquoi nous mettons un point d'honneur à sécuriser nos serveurs et à suivre les obligations et les préconisations de la Cnil", assure Arnaud Masson

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Insiteo ou le projet de trois précurseurs

Après un passage par l'université de Stanford, Arnaud Masson a travaillé pour l'administration comme chargé d'étude sur l'utilisation du GPS dans les forces armées, puis dans l'industrie chez Thales.

"En 2007-2008, les premiers smartphones et leurs puces GPS intégrées sont arrivés sur le marché. À l'époque, les services de géolocalisation s'arrêtaient à l'entrée des bâtiments et n'y pénétraient pas. Et c'est en cela que nous avons trouvé un marché à explorer", se souvient Arnaud Masson.

Il fonde Insiteo en 2009 avec ses deux associés Marc Nedelec et Pierre Varrod, qui sont aujourd'hui respectivement directeur développement software et production et vice-président marketing. À l'époque, la géolocalisation indoor était un marché naissant, et encore aujourd'hui avec le smart building la société poursuit son ambition de proposer des projets novateurs.

"C'est difficile d'être sur un secteur où les usages sont nouveaux. Il faut faire de l'éducation de marché, on passe du temps à parler avec nos clients, cela demande du temps. Mais c'est gratifiant parce qu'on est en train de vivre la concrétisation de ce que l'on a semé il y a un an ou deux", conclut Arnaud Masson.

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